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Le monologue de Figaro

Par   •  2 Novembre 2018  •  1 180 Mots (5 Pages)  •  531 Vues

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II] Figaro: un personnage complexe

a) Un panel d’émotions intenses

Tout au long de cet extrait, nous pouvons ressentir toute la colère que ressent Figaro à cause d’un côté de sa jalousie et de sa déception à l’encontre de Suzon qu’il pense infidèle, mais également du comte qui non seulement n’obéit pas à ses propres lois mais se justifie avec son statut. Nous pouvons aussi aisément comprendre que Figaro est en colère à cause du tragique de sa vie toute entière, enfant né de parents inconnus, il aura trimé toute sa vie avant de trouver cette place et sa Suzon, pour au final être trompé.

b) Un valet atypique

Figaro, à la différence d’autres valets de comédies, incapables de penser ou sans bagage, ne rêvant que de satisfaire leur maître, est un personnage riche de formations et d’expériences passées : « J’apprends la chimie, la pharmacie, la chirurgie […] je me jette à corps perdu dans le théâtre » jusqu’à sa rencontre avec le comte. Il est aussi capable de raisonner sur sa situations, son avenir, les choses du monde, la société dans laquelle il évolue, ce qui donne à voir un personnage aux nombreuses facettes et non pas un valet vide, sans ambition.

III] Beaumarchais dénonce par le biais de Figaro

a) Les inégalités sociales

Par ce monologue, Beaumarchais par la voix de Figaro dénonce les inégalités sociales de l’époque, surtout les privilèges, qu’il ne considère pas comme mérités, dont peut profiter la haute société du XVIIIè : « Qu’avez-vous fait pour tant de biens? vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus » L.8-9, cette citation s’oppose au récit qu’il livre de sa vie, lui, qui a tant travaillé, qui a connu des instants difficiles, n’est bon qu’a servir un homme qui jouit de privilèges qu’il n’a pas mérité, lui qui n’est qu’un « homme assez ordinaire » L.9.

b) La censure

À la fin du récit, le fameux valet se plaint et dénonce la censure dont il est victime lorsqu’il rédige une pièce critiquant Mahomet et ses disciples : « un envoyé de je ne sais où se plaint que j’offense dans mes vers la Sublime Porte, la Perse […] et voilà ma comédie flambée » L.21-24. Enfin, au dernier vers, il fustige l’entrave à la liberté d’expression, courante à cette époque : « aussitôt je vois, du fond d’un fiacre, baisser pour moi le pont d’un château-fort, à l’entrée duquel je laissai l’espérance et la liberté. » L.31-32.

En conclusion, nous pouvons dire que ce monologue de Figaro est une exception dans le paysage comique de l’époque. Ici, nous avons pu constater que Beaumarchais joue sur trois grands aspects, tout d’abord un monologue surprenant entre tradition et modernité, pause tragique dans une pièce résolument comique jouant sur les quiproquo (Suzon ne trompe pas Figaro, elle s’échange avec un autre personnage pour se rire du comte), puis, nous découvrons un personnage de valet inhabituel, riche de son passé, doué de raison, philosophe à ses heures perdues. Enfin, Beaumarchais, grand nom du mouvement des Lumières, passe par son valet Figaro pour diffuser ses idées réfutant les privilèges et la censure pour un avenir plus juste de la société.

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