Commentaire composé UBU ROI
Par Christopher • 3 Septembre 2018 • 1 179 Mots (5 Pages) • 620 Vues
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Dans Ubu roi d’Alfred Jarry, l’utilisation du grotesque est omniprésente et particulièrement le personnage Ubu qui apparait ici comme un chef de guerre grotesque en tous points. Il est à la fois vulgaire « j’ai encore la fuite » ligne (43-44) polysémie du nom fuite qualifié de « pourceau » ligne 45 par Cotice, il est grossier car il emploi un langage familier « le chien de temps » ligne 38 , il est lâche « votre terreur et votre fuite » ligne 42 , le mot fuite a ici un double sens polysémie, « sans m’exposer » ligne 53 et insensible aux autres « c’est bien fait » ligne 51, en réaction à la blessure de Cotice. C’est un chef de guerre qui porte un masque ridicule (fausse cruauté déguisée), il n’a aucune vertu et aucune qualité héroïque, il est guidé par la bêtise « fuite ». Il n’a aucune cohérence dans ses actions, il n’est guidé par aucun plan d’action, aucune conviction, aucun idéal et aucune moralité. Il est incompétent, il n’a visiblement aucune stratégie, aucune tactique. Il ne réagit qu’au coup par coup à chaud et de façon irresponsable. Père Ubu est un chef de guerre atypique, car il n’a aucune valeurs chevaleresques, aucune vaillance, bravoure ou force c’est tout le contraire d’un vrai chef de guerre. Quand son armée est péril, il prend la fuite. Quand il est poursuivi par le Czar, là à nouveau il fuit « Allons! En route. » ligne 30 alors qu’un vrai chef de guerre l’aurait affronté, Père Ubu est un peureux et un lâche « terreur », « fuite ». En effet, il se sauve en avant et incitent les polonais à rester en arrière pour le couvrir. Ce chef de guerre n’est rien d’autre qu’un peureux qui n’assume pas ses responsabilités. Ubu est donc un roi sans noblesse, grotesque : Ubu n’est pas un héros de tragédie, mais un personnage de farce.
Pour conclure, dans cet extrait, Alfred Jarry a su mêlé une parodie épique à un chef de guerre, grotesque qu’est Père Ubu. En effet, aucune des conventions de la tragédie classique n’est respectée. Elle est même désacraliser, tout est parodié et détourné par un registre comique mettant en scène un roi soit disant chevaleresque, un anti héros grossier et grotesque guidé par la peur, la lâcheté et la bêtise. Il y a bien donc un contraste entre le héros traditionnel classique et ce personnage de farce. Cette tragicomédie unique en son genre nous fait rappeler la pièce d’Eugène Ionesco « Le roi se meurt » quelque peu similaire.
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