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Ubu Roi cas

Par   •  11 Avril 2018  •  1 264 Mots (6 Pages)  •  954 Vues

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Nobles et prendre leurs biens ».

Ubu fait figure de roi tyrannique : il augmente les impôts, va même les collecter lui- même, et en profite pour terroriser les pauvres paysans « Payez ! ou Ji vous mets dans ma poche avec supplice et décollation du cou » (acte 3, scène 4)

A travers le registre burlesque, la pièce se présente comme une parodie de tragédie. Alfred Jarry mélange les registres tragique et comique. Un contraste qui accentue l’humour noir et la provocation.

Le père Ubu est présenté comme un personnage grossier. Il est vulgaire dans sa façon de parler en utilisant des mots très familiers (« cul », « foutre », « goinfre »), des jurons inventés (« jarnicotonbleu ») et des expressions triviales (« Je me suis déjà flanqué une indigestion »). On remarque surtout l’utilisation à répétition du mot « merdre » durant toute la pièce. C’est d’ailleurs avec ce mot que débute la pièce, désignant d’entrée de jeu la grossièreté d’Ubu.

Guidé par ses plus bas instincts, Ubu est un personnage monstrueux à plusieurs titres. Il est monstrueux dans ses actes, dans sa soif de violence et de meurtre. Il n’hésite pas un instant avant de perpétrer des exécutions de masse et semble toujours prêt à infliger les pires tortures, y compris à sa femme : « Ah ! tu m’injuries, mère Ubu, je vais te mettre en morceaux. » (Acte 3, scène 1)

Monstrueux dans son comportement, le père Ubu l’est aussi par son aspect physique : un roi obèse doté d’un fort appétit, capable de se ruer sur le banquet avant même l’arrivée des invités (acte 1, scène 2) : « saisissant un poulet rôti » « le Père Ubu dérobe une rouelle de veau ». Les didascalies dans la scène 2 montrent bien cet aspect physique du personnage

Un personnage dont l’hygiène laisse à désirer au point que tout le monde lui fait remarquer : « Eh ! Vous empestez père Ubu. Vous ne vous lavez donc jamais ? » (acte 1, scène 4).

Ubu semble posséder tous les vices et tous les défauts de la terre.

Il est lâche, prêt à faire accuser les autres à sa place pour sauver sa peau : « je dirai que c’est la mère Ubu et Bordure » (Acte 1, scène 5).

Il est peureux au point d’en devenir totalement ridicule dans les situations de danger : « Ho ! Ho! j’ai peur ! Ha ! Je pense mourrir » (acte 3, scène 7).

Il est tellement avare qu’il est prêt à tuer un conseiller qui lui suggère des dépenses pour l’armée ( acte 3, scène 7) et il n’hésite pas à se servir des autres afin d’assouvir ses besoins personnels. Il l’avoue d’ailleurs dans l’acte 3, à la scène 4 : « avec ce système, j’aurais vite fait fortune, alors je tuerai tout le monde et je m’en irai ».

Enfin, il est d’une bêtise étonnante. Il confond un ours avec un petit chien (acte 5, scène 6) et s’exprime régulièrement par lapsus : « J’ai des oneilles pour parler et vous une bouche pour m’entendre » (acte 3, scène 7).

On peut ainsi dire que Ubu représente le monstre qui sommeille en chaque être humain, capable des pires horreurs, tout en étant stupide et naïf.

Dans une moindre mesure, la figure du monstre peut être également perçue dans le personnage de la mère Ubu. Elle manipule Ubu afin de le pousser à commettre des crimes horribles, c’est notamment grâce à elle qu’Ubu aura l’idée de s’emparer du trône dans la première scène. « A ta place, ce cul je voudrais l’installer sur un trône ».

Si Ubu a toutes les caractéristiques d’un monstre, c’est aussi parce qu’il est le fruit de l’imagination de jeunes lycéens. Il représente à lui tout seul la provocation et l’absurdité de cette époque.

Il est d’ailleurs entré dans l’histoire donnant naissance à l’adjectif « ubuesque », qui signifie à la fois

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