Commentaire: Pin des Landes - Théophile Gautier.

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C)Pour permettre ces liens entre le Pin et le Poète, Gautier a recours de nombreux procédés différents. Premièrement, le poème est une longue métaphore filée, où tout les attributs des personnifications du Pin sont non seulement les siens mais aussi ceux du poète : «sa plaie au flanc » v4, « large sillon » v8 pour le pin mais aussi pour l’auteur (reprit à la fin v15). À la première lecture, n’ayant pas encore découvert la chute, le lecteur ne sait pas que ces attributs appartiennent au poète. Gautier utilise des comparaisons afin de mettre totalement en lien les deux personnages.

On peut aussi remarquer un effet de gradation pour chaque dernier vers de la première à la troisième strophe, comme pour confirmer que plus la douleur du poète est grande plus ses vers sont divins, précieux :

« plaie au flanc » v4 ; « large sillon » v8 ; « mourir debout » v12.

Il joue aussi sur les couleurs : la sève, très précieuse pour l’arbre est de couleur or, couleur qui est reprise pour les très précieux vers du poète : « divines larmes d’or » v16

On peut aussi en déduire que Le Pin des Landes est un poème romantique : il emploie beaucoup de métaphore et qu’il est écrit dans un registre pathétique.

Phrase de transition : Gautier se sert de l’image d’un pin souffrant pour créer la métaphore du poète, mais par ce moyen il se sert aussi de la métaphore pour montrer à quel point la souffrance est utile à la création poétique.

Axe 3 :

A) Gautier cherche à montrer à travers la description des Landes, la vision que le poète porte sur le monde. Effectivement, pour lui les Landes représentent un monde aride, où peu de choses sont intéressantes, tout se ressemble, sauf le pin qui se tient là, seul ; c’est d’ailleurs cette image que Gautier nous montre : le Pin est la seule chose verticale du cadre, la seule chose surélevée, montrant en quelques sortes que le poète est supérieur mais incompris des hommes. La négation « On ne voit […] d’autre arbre que le pin » signifie bien d’ailleurs cela : il est unique et seul. Mais Théophile Gautier veut aussi montrer la vision qu’il porte sur l’homme en tant qu’individu : un être avare, égoïste, qui ne sert que ses propres intérêts. Tous ces défauts se rattachent bien avec les nouvelles valeurs instaurées par la bourgeoisie. On voit aussi que c’est lui qui blesse le pin, donc que c’est la société qui blesse le poète, l’artiste.

B)Dans la première strophe, le pin est directement caractérisé par le champ lexical de la douleur et de la blessure. Puis au fur et à mesure du texte, le champ lexical subit une gradation : les blessures deviennent de plus en plus dure jusqu’à la troisième strophe avec « mourir » v12. Le poète lui est aussi est caractérisé par le même champ lexical ; cependant on remarque contrairement au Pin, le Poète subirait lui une blessure psychique, psychologique. EN revanche, dans les deux cas, la blessure est elle bien affligée par la hommes, la société à laquelle sont confrontés nos deux personnages. On comprend donc que le Pin et le Poète sont blessés par la même chose, mais pas de la même façon : l’un sert à illustrer la blessure de l’autre et sa réaction, tandis que l’autre montre la réaction telle qu’elle est vraiment.

C) Théophile Gautier dit que c’est lorsque le Pin est blessé que sa sève, dorée et précieuse, sort : c’est précisément ce qu’il cherche à montrer avec le poète. Si il n’est pas blessé, il ne cherchera jamais à s’exprimer (v14), mais si jamais il se blesse, là, il se mettra à épancher ses vers, car il voudra montrer ce qu’il ressent et sa blessure. C’est d’ailleurs ce que nous montre le poème dans la troisième strophe : lorsque Gautier écrit que le poète est sans blessure, il l’écrit en un vers, car le poète garde ses vers pour ui, alors que lorsqu’il écrit que le poète est blessé, là il y a un enjambement entre le 15 et 16e v., ce qui montre que blessé le poète est ”généreux„. La dernière strophe est donc une antithèse : le 14v s’oppose aux vers 15 et 16. Dans les trois premières strophes, on retrouve du présent aux différentes valeurs (S1 : Description ; S2 et S3 :narration), mais lorsqu’on arrive à la dernière strophe, l’auteur utilise un présent de vérité générale afin de donner l’impression que ce qu’il dit est vrai. Ce que Gauthier prouve, c’est que le poète à besoin de souffrir, doit accomplir la souffrance, si il veut pleinement pouvoir épancher, écrire ses vers.

Conclusion :

Théophile Gautier, par la mise en place d’un cadre spatial particulier et des différents personnages qui régissent ce cadre, du le lien qui s’installe progressivement entre le Pin et le Poète nous montre comment la souffrance et la vision douloureuse de la société est nécessaire au poète pour développer son génie poétique. Ressentir cette espèce d’aridité, de sécheresse, de solitude qui résonne avec la société permet de se mettre à la place du poète et de comprendre ce que parfois il pouvait ressentir au milieu de se monde, de A COMPLETER APRES CONSEIL DE MME ROMAGNE (cmment résonne).

Le XIXe siècle a un début marqué par la chute de l’empire napoléonien, et contient entre autre : La Restauration, La Monarchie de Juillet, la Seconde République et enfin le Second Empire. Les valeurs de la société sont donc en train de changer, donc le statut social du poète aussi ! On passe du poète noble, vivant des mécènes, au poète qui doit vivre de sa propre plume. De nombreux poètes vont donc écrire aussi sur la condition du poète, sur son fonctionnement, beaucoup de textes résonneront entre eux. Par exemple Baudelaire écrira un poème issu de son recueil les Fleurs du Mal qu’il dédicacera à Gautier, où il écrira sur la déférence du poète par rapport à la société, en s’inspirant grandement de la forme du Pin des Landes (rimes croisées, alternances rime masculines/féminines, quatrains, même sorte de thème..). Le Pin des Landes s’ouvre donc dans une problématique bien plus vaste : quelle est la condition et la vie d’un poète du XIXe siècle ?