Balzac

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Bien que ce personnage soit montré de façon inquiétante et étrange, l’auteur met en avant de nombreux contrastes surprenant comme « A la bizarrerie de son costume, à la magnificence de son rabat de dentelle, à la prépondérante sécurité de la démarche » l.1-2. Nous remarquons un contraste marqué entre la « bizarrerie » et la « magnificence » mis en avant par une allitération en « a la ». Quoique ce personnage soit montré comme étrange ou même « diabolique » l.6, nous remarquons « ce je ne sais quoi qui affriande les artistes » l.6. Cette expression étonne le lecteur et l’invite à reconsidérer le personnage. Le contraste entre la beauté de ses habits : « rabat de dentelle » l.2 et la « bizarrerie de son costume » l.1 laisse le lecteur dans l’incompréhension. Le personnage semble d’une certaine classe sociale tout en s’habillant de façon inhabituelle. De même, la comparaison de la « dentelle étincelante de blancheur » l.15 à une « truelle à poisson » l.16 laisse le lecteur perplexe et montre la finesse, la richesse et la recherche des habits que portent le protagoniste mais également son étrangeté. Balzac parle de « regards magnétiques au fort de la colère et de l’enthousiasme », cette phrase surprend, en effet, le personnage semble utiliser les mêmes regards pour exprimer la colère ou l’enthousiasme. Finalement, après avoir utilisé de nombreux contrastes tout au long du texte, Balzac compare cette description à une toile de Rembrandt, connu pour ces effets de contraste, en cohérence avec le sentiment qu’il souhaite nous faire partager. A la description faite par Balzac de ce personnage, le lecteur éprouve une sensation d’ambivalence; son caractère et sa description physique ont tous deux des composantes de sens contraire.

Finalement, ce personnage semble inquiétant de différentes manières et, les nombreux contrastes au cours de cet extrait montrent malgré l’étrangeté de ce personnage un caractère fascinant.

De nombreux procédés sont utilisés par Balzac pour nous permettre de nous représenter ce personnage mais cette description est également une invitation à peindre le personnage décrit.

La description faite par le narrateur amène le lecteur à imaginer un tableau. Mais préalablement à l’imagination de tableau, le lecteur doit comprendre comment le réaliser. Ainsi, l’auteur nous donne de nombreuses indications : « mettez » l.14, « entourez » l.15, « aurez » l.17, « jetez » l.16. Tous ces verbes à l’impératif adressés au lecteur sont des ordres donnés par Balzac afin de se représenter le personnage. Toutes les indications nécessaires à la peinture du personnage qu’il décrit sont données dans cet extrait. De plus, le verbe « imaginez » l.6 accentue l’impression de tableau donnée par cette description. La description détaillée faite par Balzac de ce personnage tant dans le caractère perçu que dans sa dimension physique amène le lecteur à se projeter et à s’imaginer devant un tel tableau.

De surcroît, en dernier indice pour se représenter ou même pour peindre cette description, Balzac la compare à une toile de Rembrandt. Rembrandt est connu pour ces nombreux effets de clair-obscur sans arrière-plan. Alors que le lecteur a une vision complète et détaillée du personnage, Balzac finit le tableau par un élément essentiel : le cadre. Il ne semble pas y avoir de cadre spécifique : « sans cadre dans la noire atmosphère » l.19, mais une simple atmosphère noire comparable aux toiles de Rembrandt qui complète l’aspect inquiétant du personnage avec cependant une dimension captivante et ou inquiétante. Rembrandt a réalisé de nombreux portraits qui sont généralement de couleur sombres avec cependant un éclairage au niveau du visage. Les traits du visage sont très expressifs et nous retrouvons sur certains tableaux les caractéristiques présentées dans la description. Nous retrouvons souvent un regard énigmatique qui nous conduit à un sentiment ambivalent sur le personnage.

Finalement, cette description a pour but de permettre au lecteur de se représenter le personnage. L’auteur nous guide dans l imaginations du personnage comme pour nous aider à peindre un tableau, ce qui permet la représentation du personnage la plus précise possible.

En conclusion, nous pouvons dire que ce passage nous présente un homme dont le portrait péjoratif est très détaillé afin de pouvoir se le représenter, apparaissant pour la première fois dans le roman. Ce personnage est présenté sous un caractère étrange et présente de nombreux contrastes étonnants et inquiétants le lecteur. Cet extrait peut être comparé à la description détaillée du vieillard dans Gobseck. Bien que ces deux protagonistes soient des hommes âgés, et qu’ils fassent tous les deux partie de la Comédie Humaine, ils diffèrent de nombreuses façons.