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Le Colonel Chabert - BALZAC

Par   •  1 Avril 2018  •  1 598 Mots (7 Pages)  •  1 170 Vues

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les œuvres de Balzac, comme dans celles de Zola.

Commentaire littéraire

Ce texte est tiré du livre « Le Colonel Chabert » de Balzac, paru en 1832. Balzac est un écrivain réaliste avec des influences romantiques. Ce texte met en scène le jeune Derville, avoué qui aide Chabert – ancien soldat de Napoléon pris pour mort et qui va essayer de retrouver femme, identité et fortune. Derville est le seul à croire à l’histoire de Chabert et le soutien tout au long du roman. Nous sommes ici à la fin du roman, Derville sort de l’hospice où Chabert vient de mourir.

Dans un premier temps, nous allons voir que ce dénouement porte sur ces deux personnages et que Balzac élargit la réflexion à d’autres pans de la société. Puis nous montrerons que cette conclusion du roman présente une réflexion sur la condition humaine et sur l’écriture romanesque.

Dans ce texte, le narrateur met en scène Derville. Il s’agit d’un dialogue qui ressemble à un monologue et qui s’adresse en réalité au lecteur sur le principe de la double énonciation : « savez-vous, mon cher ». L’introduction qui parle de Chabert est très courte : en 2 mots, l’avoué décrit la vie du Colonel : « quelle destinée ! ». En une phrase, il explique la déchéance de Chabert qui parti de rien, s’élève puis revient à son point de départ, le néant.

Après « une pause », qui souligne ce néant, comme au théâtre, la deuxième partie du texte est beaucoup plus longue et permet de comprendre la personnalité de Derville. Ce dernier est lucide et a perdu « toutes les illusions » sur les hommes. Mais il reste intègre et préfère finalement partir après s’être longuement battu. Derville s’éloigne de « toutes les horreurs » qu’il désigne par l’antiphrase « ces jolies choses-là », car il est « malheureux » que la justice soit « impuissante ». Après une description qui était longue et accumulative, la dernière phrase accélère le rythme par une asyndète.

En fait, Balzac utilise Derville pour donner son point de vue de romancier et décrire dans ce passage la société qui l’entoure puis le fonctionnement judiciaire : il part d’une hyperbole « nos études sont des égouts qu’on ne peut pas curer » pour ensuite faire une accumulation de descriptions des comportements horribles : il commence par « se répéter les mêmes sentiments mauvais » et enchaîne les« j’ai vu ». Cette description utilise le champ lexical de la saleté et de la mort : « égouts », « curer », « mourir », « brûler », « tuant » ou du vol : « volant », « dépouillant ». Balzac utilise également le champ lexical religieux pour comparer l’avoué à un prêtre connaissant tous les secrets de famille : « prêtre », « repentir », « remords », « croyances ». En opposition les mots « console », « purifie » concernent le prêtre mais pas l’avoué « le plus malheureux des trois». Car tout ce qui concerne le champ lexical judiciaire est négatif : « la justice est impuissante », « brûler des testaments », l’antiphrase « ces jolies choses-là ».

Cette utilisation du champ lexical religieux est également un moyen pour Balzac de présenter une réflexion sur la condition humaine et sur l’écriture romanesque : malgré l’intervention du prêtre ou du médecin pour soigner l’âme ou le corps, l’homme reste mauvais.

Comme Derville qui a perdu ses illusions sur l’homme (champs lexical de la saleté), Balzac utilise ici l’accumulation : l’avoué voit « se répéter les mêmes sentiments mauvais, rien ne les corrige, nos études sont des égouts». Il oppose « fous ou imbéciles » à « vivre en paix » pour une femme et son mari. Même une mère peut tuer son enfant : « donnant à l’enfant […] des goûts qui devaient amener sa mort ».

Ces descriptions réalistes se terminent par une allusion explicite au travail du romancier qui est « toujours au-dessous de la vérité ». En effet, en tant qu’écrivain réaliste, Balzac s’efforce d’être vraisemblable. Comme Derville – son porte-parole dans le roman, il essaye de dénoncer les injustices et de mettre en avant les bonnes âmes. Mais comme le montre la fin tragique du roman, Balzac est pessimiste et pense que la réalité dépasse la fiction.

Comme on le voit, ce texte présente donc des réflexions qui vont plus loin que la simple description des personnages. Cette démarche est identique chez les auteurs réalistes ou même naturalistes comme Zola, que Balzac admire. Ils dénoncent également les abus du monde dans lequel ils vivent et essayent de rester intègre face à une société cupide et sans pitié pour les plus faibles.

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