Balzac vautrin
Par Ninoka • 23 Août 2017 • 1 757 Mots (8 Pages) • 630 Vues
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=> il adopte ainsi le ton nettement supérieur de celui qui sait : il compare malicieusement Eugène à un adolescent inexpérimenté « jeune homme », « mon cher enfant »
=> mais il insiste habilement, par flatterie, sur la force ambitieuse du jeune homme qui mérite donc une AUTRE VOIE pour réussir.
Eloquence et ironie
Expression familières, surtout dans les images choisies, d’un homme du peuple
le code à manger
les ça (ça n’apprend rien, ça rime, ça met la conscience en repos...
droguer dans Paris
le substitut de quelque drôle
faire des bassesses à dégoûter une truie
malheureux comme les pierres d’égoût
comme des araignées dans un pot
Tonalité méprisante, voire haineuse à l’égard du pouvoir des riches
Connaissance des moeurs, des termes de la justice
- envoyer les pauvres diables qui valent mieux que nous avec T.F. sur l'épaule, afin de prouver aux riches qu'ils peuvent dormir tranquillement
- dans un trou de ville où le gouvernement vous jettera mille francs d'appointements, comme on jette une soupe à un dogue de boucher. Aboie après les voleurs, plaide pour le riche, fais guillotiner des gens de coeur. Bien obligé !
- baiser la robe d'un avoué pour avoir des causes, balayer le palais avec sa langue.
Conclusion partielle
Qualités de l’initiateur : connaissance profonde de la vie, de la société, de la justice, supériorité du maître.
LE SYSTEME ARGUMENTATIF
Vautrin insiste sur les contradictions douloureuses entre les aspirations de l’ambitieux et la dure réalité des études:
à regarder, sans y toucher, les nanans
désirer toujours sans jamais se satisfaire.
Vautrin s'acharne à anticiper les destins possibles d’Eugène par des suppositions, en insistant sur la LENTEUR, les difficultés
A/ Le destin du fonctionnaire en 4 possibilités, toutes refusées avec ironie par Vautrin qui ménage une savante gradation, mais limitée dans la réussite
1- admettons que ... sage (l. 11)
=> substitut à 1000F (chien de garde) => Bien obligé !
2- Si vous n’avez pas de protection... (16)
=> pourrirez, juge à 1200F => épouse fille de meunier=> Merci
3- Ayez des protections... (l. 19)
=> procureur à 3000F => épouse fille du maire
4- Si vous faites ...bassesses politiques (21) (ironie de la rime)
=> procureur, peut-être député
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La récapitulation sans concession
Les lignes 23-28, à partir de « Remarquez, mon cher enfant, ... » constituent un résumé
Vautrin énonce 4 arguments qui s’opposent au choix de la voie des études, des métiers de la justice.
- s’il choisit cette voie, il devra se livrer à quelques compromissions pour prétendre parvenir à un poste acceptable (échec de la légalité conformiste), sinon médiocre fortune
- cette voie nécessite un parcours de longue haleine, difficile
- il n’aura donc pas joué le rôle de soutien de famille et ses soeurs,sans dot,n’auront pas trouvé de maris convenables
- il termine en ajoutant un quatrième argument de poids, le nombre de compétiteurs prêts à tout dans cette lutte sociale acharnée
B/ La profession libérale : avocat
Si le métier vous dégoute, voyons autre chose=> Oh! joli.
Accumulation satririque, gradation des verbes (flatteries): aller, baiser, balayer => Bah !
Rareté de la réussite
C/ Le mariage, la course à la dot : Voulez-vous vous marier ?
perte des sentiments nobles, accentuation des flatteries,
se coucher comme un serpent, lécher les pieds, faire des bassesses à dégoûter une truie => Pouah !
LIBERTE PERDUE
LA FORCE DES IMAGES
Pour convaincre Eugène de suivre la seule voie possible, Vautrin doit légitimer le comportement individuel par une critique de la société
=> faire une description impitoyable de cette société
Vautrin file plusieurs métaphores (animale, culinaire et guerrière) pour décrire l'enfer parisien, une véritable jungle. Il s’agit d’approvisionner la marmite. Deux types semblent en présence : les loups ou lions et les mollusques, les mollusques deviennent des chiens, des dogues, tandis que les loups, les lions se métamorphosent en araignées dans un pot. Il faut se coucher comme un serpent, faire des bassesses à dégoûter une truie
La vie est, elle, une drôle de "cuisine" répugnante, la soupe de l'esclave, le lait de la faiblesse, : la vie est un pot où l'on se mange les uns les autres.
=> lui montrer qu’il n’est qu’une unité dans une masse d’ambitieux en le transformant en archétype.
Vautrin, habilement, fait de Rastignac un archétype en le replaçant dans la masse des 50.000 jeunes ambitieux du moment
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