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A une passante, Baudelaire, 1857. Que représente la passante pour Baudelaire?

Par   •  17 Octobre 2018  •  940 Mots (4 Pages)  •  1 089 Vues

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On le vois notamment grace au champ lexical du temps dans les deux tercets avec ''fugitif, soudainement, trop tard, jamais'' et L’antithèse entre « fugitif » (v.9) et « éternité » (v.11) qui met en lumière la soudaineté de la disparition de la passante.

B – L’espoir impossible de retrouver l’idéal aperçu

Dès la disparition de la passante, Baudelaire tente de revivre l’instant de la rencontre et de retrouver cette incarnation de la beauté. On observe cette réaction à travers la forme interrogative du vers 11 (« ne te reverrai-je plus que dans l’éternité ? »).

L’interrogation laisse ainsi place aux exclamations (v.12 : « Ailleurs, bien loin d’ici ! Trop tard ! jamais peut-être ! »). Baudelaire a peu d’espoir de retrouver cet idéal de beauté, ce qu’exprime l’adverbe « jamais » qui connote l’idée de fatalité. Le vers 13 avec sa structure en chiasme : « Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais » ne fait qu’insister sur la séparation des chemins de ces deux êtres qui se croisent.

Conclusion :

Pour conclure, on peut dire que le sonnet « A une passante » de Baudelaire reprend l’opposition entre la tristesse qu'on appel le ''spleen'' et idéal. En effet, après avoir aperçu son idéal de beauté sous les traits d’une belle passante, Baudelaire, subjugué, tente désespérément de retrouver cette incarnation de la beauté. Emporté par l’Idéal ou accablé par le Spleen il mène une existence douloureuse. Son aspect tragique contraste avec le caractère léger du sonnet de Voiture.

A une passante

La rue assourdissante autour de moi hurlait.

Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,

Une femme passa, d'une main fastueuse

Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;[pic 1]

Agile et noble, avec sa jambe de statue.

Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,

Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,

La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté

Dont le regard m'a fait soudainement renaître,

Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !

Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,

Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !

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