Baudelaire le thyrse
Par Matt • 13 Août 2017 • 1 142 Mots (5 Pages) • 2 022 Vues
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. Enfin, toutes ces métaphores nous donnent une définition du poème en prose avec un mariage entre le travail de la langue (représenté par fleurs, sinuosité) et les thématiques (bâton)
- métaphore autour de l’alcool : Baudelaire associe l’alcool à la poésie ; champs lexical de l’alcool (le houblon et les vignes) + référence à Gambrinus de Charles Deulin.
II – Le Thyrse, symbole de la poésie en prose
A/ De la musique de Liszt …
. Dans le recueil il y a 5 dédicaces (Houssaye, Edouard Manet, Mademoiselle B, Joseph Stevens) et toutes ironiques sauf celle de Liszt → veut montrer son admiration pour ce musicien et rapproche sa poésie avec sa musique → S’adresse à Liszt lui-même « vôtre » et témoigne de son génie
- ELOGE « maitre puissant et vénéré », « votre volonté », « invincible Bacchus »
- Allégorie de la « beauté » insinue que Liszt à créer la beauté par son travail
. Baudelaire s’identifie à Liszt : montre que l’artiste est l’intermédiaire entre les Dieux et les Hommes
. « caprice » veut montrer la liberté des artistes que ce soit Liszt ou Baudelaire lui-même
. 2e TIRET : Comparaison entre thyrse et musique « droite, ferme, inébranlable » ref adj. du début
B/ … à la poésie baudelairienne
. Poème antithétique avec la double opposition de l’objet choisi : Rigidité # Ondulation et Laideur # Beauté
- « ligne droite » représente bâton, c’est-à-dire les thématiques du recueil, « ligne courbe » représente fantaisie, c’est-à-dire le travail de la langue
- Répétition de « et » montre que le fond et la forme, le bâton et les fantaisies sont indivisibles, indissociables.
- Les oppositions s’associent : de la laideur, on crée de la beauté.
- Baudelaire donne la définition du poème en prose avec ces oppositions au début poème et fait référence aux personnes qui ont critiqué ses premiers poèmes (« mortels » versus « immortel » à la fin) : les critiques disparaissent alors que l’artiste par son œuvre est immortel.
. On retrouve les éléments typiques de la poésie en prose baudelairienne :
- SYNESTHESIE: association et mélange des sens :
- ouï → musique de Liszt (les pianos chantent)
- odorat : « senteur »
- vue : couleurs des fleurs
- L’art poétique : Question rhétorique : est-ce que la poésie en prose est poésie ? répond à cette question par ce poème avec les métaphores du bâton et des fantaisies autour de celui-ci → MISE EN ABIME (parle de poésie dans une poésie)
- Fin poème : Volupté et Angoisse ainsi que Délectation et Douleur sont associés dans la même phrase → rappelle SPLEEN ET IDEAL → Baudelaire parle de sa poésie qui est l’association de contraires. Le mot « poète » apparaît dans la dernière phrase, comme pour nous faire comprendre que ce poème était une mise en abîme.
CONCLUSION
Ainsi dans ce poème, Baudelaire associe volontairement les contraires : le laid et la beauté, la raideur et l’ondulation. Cependant « l’œil impartial » du poète rétablit l’équilibre entre ces opposés grâce à la poésie en prose. C’est tout l’art poétique de Baudelaire que d’extraire la beauté du mal, une œuvre qui, comme Le Joujou du Pauvre, révèle toute la modernité de son auteur.
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