Spleen IV de Baudelaire
Par Andrea • 11 Août 2017 • 831 Mots (4 Pages) • 1 021 Vues
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(strophe 3)
La troisième strophe est construite en deux parties comme la première.
La première proposition s’étend sur les vers 9 et 10 : c’est une nouvelle étape dans l’envahissement de l’univers extérieur et intérieur du poète. L’enjambement donne un effet de rallongement. La métaphore qui compare les "traînées" de pluie à des barreaux reprend l’idée d’emprisonnement. De plus, la "pluie" prolonge l’image météorologique d’un ciel pesant d’orage.
La deuxième proposition au vers 11 souligne une aggravation ("et que") qui mêle les impressions physiques et l’étouffement moral.
L’image des araignées reprend l’image de la prison. La formulation en quatre termes (2 noms et 2 adjectifs) souligne la multiplicité et le grouillement.
Le vers 11 commence par une description d’éléments visibles et matériels, mais la fin du vers 12 donne une orientation nouvelle et encore plus angoissante.
Du contexte matériel de la prison, on passe au plus profond de l’être ("cerveaux") : le poète se trouve atteint dans ses forces intellectuelles.
Le spleen touche à la fois le corps, l’esprit et l’âme.
II) La crise et la défaite
L’apogée du texte (strophe 4)
L’apogée existe sur le plan de la syntaxe et du contenu.
La proposition principale attendue depuis trois subordonnées.
Une fois les circonstances précisées, le poète décrit le déclenchement de la crise.
Il y a une insistance sur la brutalité du déclenchement :
• Adverbe de temps "tout à coup"
• Bruits "hurlement"
• Mouvements "sautent avec force"
• Rythme : accumulation de mots monosyllabiques au vers 13
Il y a une insistance sur le caractère quasi hystérique de la scène : horreur du bruit et mouvements incontrôlés.
Il y a fusion entre ce qui est physique et moral : comparaison de la cloche et de l’esprit.
L’échec définitif (strophe 5)
Cette strophe représente l’aboutissement et la conscience de l’échec définitif en trois étapes :
Ame endeuillée :
• Les vers 17 et 18 évoquent un cortège funèbre
• Le rythme lent et régulier des vers 6-6-10 montre que l’âme devient un lieu de deuil et de résignation
La défaite de l’espoir :
• Les trois mots répartis à la fin de vers 18 et au début du vers 19 créent l’impression d’un désespoir irrémédiable par leur simplicité et leur brièveté.
La majuscule attribuée à "" souligne la valeur allégorique du mouvement (renforcée par le verbe pleurer).
L’angoisse remporte la victoire : son triomphe est illustré par des éléments symboliques : l’autorité ("despote", "plante") et le "drapeau".
Le vainqueur est nettement valorisé par rapport au vaincu : 9-12 pieds contre 5 pieds. De plus, l’attitude "inclinée" représente la soumission.
L’horreur des images permet de cerner avec réalisme la notion de spleen : c’est un mal qui se situe sur 3 plans.
• Physique : angoisse et claustrophobie
• Moral : atteinte des facultés de l’esprit
• Métaphysique: incapacité de l’homme de trouver un sens à la vie
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