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Occupation des usines en mai 68

Par   •  4 Juillet 2018  •  2 558 Mots (11 Pages)  •  422 Vues

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Les responsables syndicaux sentent alors que la situation commence à leur échapper notamment avec l’abandon à Renault-Cléon des objectifs premiers des syndicats (L21 : « Il n’est plus question d’abrogation des ordonnances ») ou encore la perte d’initiatives supplantés par des ouvriers (L18 : « débordant sans complaisance les responsables syndicaux » ou L20 : « ont obligés les cadres syndicaux à prolonger d’une demi-heure le débrayage »).

Mais les syndicats ne veulent pas être écartés de la direction de ces grèves même si dans les faits ils sont dépassés par les évènements ce qui les poussent à tenter de calmer les foules de grévistes (L23 : « Un responsable CGT prend la parole pour apaiser les esprits ») mais on sent une grande déception chez les ouvriers qui regrettent le manque d’initiative et le ronronnement de l’appareil de certains syndicats et amène donc à un certains dépassement de l’ordre syndical même si les ouvriers acceptent volontiers la reprise en main des syndicats pendant l’organisation de l’occupation des usines.

II] Une occupation spontanée rappelant les grèves de 1936.

Pour revenir vite fait sur les grèves de 36 et leurs impacts sur les grèves d’usines de 68 c’est que les méthodes employés ont de grosses ressemblances.

- Cette réponse n’était donc pas celle espérée, elle va déclencher une agitation auprès des ouvriers qui vont pénétrer dans l’enceinte de l’usine « la masse s’ébranle spontanément, des ordres retentissent […] l’escalier est gravi par une grappe humaine qui se retient au garde-fou »l.11-12. Le fait de monter dans les étages de la direction et de pénétrer dans les bureaux est non seulement un signe de contestation face à une autorité et une hiérarchie qu’ils trouvent illégitime mais aussi le symbole d’une ascension dans un milieu qui leur est inconnu mais aussi inaccessible. Cette invasion des bureaux est le résultat d’une action spontané suite à un sentiment de déception et de colère « la colère gronde à nouveau »l.15. L’occupation de l’usine Sud-Aviation-Bouguenais est comparable aux occupations de 1936. L’un des slogans des grèves de 36 était « l’Usine est à nous, c’est nous les patrons, c’est à nous l’usine » est ces occupations illustrent très bien la lutte contre les pouvoirs abusifs (par ex du chef de chantier ou contremaître), le capitalisme etc. Mais là encore, les ouvriers vont aller encore plus loin dans leur démonstration de force.

- Les grèves de 36 sont marquées par les occupations d’usines mais aussi par la séquestration de directeur. Dans le doc 1, après la prise des bureaux par les ouvriers de l’usines, « un cri de victoire jaillit parmi les occupants »l.17 car le directeur de l’usine, après c’être retranché dans les locaux, sort et se livre aux occupants « je suis votre prisonnier, faite de moi ce que vous voudrez »l.19. Cet acte du directeur, Mr DUVOCHEL, montre sa vulnérabilité face à un groupe massive d’ouvrier déterminé à avoir ce qu’ils veulent mais aussi son incapacité à prendre des décisions. Les occupants vont aussi empêchés tous les ouvriers qui souhaitent partir ou ne pas prendre part au conflit « pour empêcher les tièdes de quitter l’entreprise »l.22-23, PERSONNE NE PEUT SORTIR de l’usine avant une réponse positif à leurs attentes.

A partir de ce moment-là, les ouvriers contrôlent entièrement l’usine et vont pouvoir s’organiser.

- Dans l’usine Sud-Aviation-Bouguenais, « spontanément l’occupation s’organise »l.21. Cette spontanéité répétée montre que les ouvriers sont sur la même longueur d’ondes, qu’ils sont habités par un même sentiment, des mêmes convictions. On a ici un groupe solidaire malgré quelque déserteur qui quitte les lieux face à « l’ampleur de la révolte »l.20. L’organisation de l’occupation se fait d’abord par un contrôle des accès « bloquer les issues »l.22, « les portails métalliques côtés ouest et est sont soudés. Les autres, s’ils ne sont pas soudés, sont solidement verrouillés »l.24-25. L’organisation à des allures de préparations à une éventuelle guerre « l’occupation se « fortifie » »l.25, « Tout au long des milles huit cents mètres du mur d’enceinte qui clôture la boîte, on se livre à un travail fébrile d’organisation et de fortification des postes-sentinelles »l.27 à 29.

Dans le doc 2, à l’usine Renault-Cléon qui occupe les lieux depuis quelques jours, les syndicaux ont décidé de s’organiser par des « actions très limités (un débrayage d’une heure)»l.6. Un tract est rédigé pour expliquer aux différents groupes, les horaires de « débrayages »l.14. Cette organisation a pour but de se « développer »l.9 la démarche de l’occupation de l’usine Renault-Cléon pour éviter tout débordement et espérer une réponse positif par rapport au « ordonnances sur la sécurité Sociale »l.5-6. Mais la présence massive de jeunes ouvriers va bouleverser cette organisation.

III] Vers l’irruption d’une nouvelle génération de la classe ouvrière dans le domaine politique.

A) L’occupation animée par les jeunes ouvriers.

Dans le doc 2, les confédérations syndicales ont décidé d’organiser l’occupation avec des débrayages d’une heure. Des « défilés compactent des grévistes »l.15 se font dans les ateliers, ils sont menés par les jeunes ouvriers. L’engouement des jeunes ouvriers est très important « les jeunes tiennent le rôle d’agitateurs. Ceux sont eux qui hurlent les slogans, ce sont eux qui se mettent à la tête des manifestations débordant sans complaisance les responsables syndicaux »l.17-18. On pourrait penser que les manifestations étudiantes qui se déroulent en simultané les poussent à agir encore plus fort, en cherchant peut-être l’affrontement. Cette génération est en première ligne car elle se sent menacé par toutes les décisions qui sont prisent. Les enjeux sont plus grand comparés à un ouvrier en fin de carrière. Cette vive contestation va amener les syndicaux à rallonger le débrayage « les jeunes ont obligés les cadres syndicaux à prolonger d’une demi-heure le débrayage »l.20. Ils ne respectent pas l’organisation entreprises par les syndicaux. Pour éviter tout débordement de la part des jeunes « un responsable CFDT prend la parole pour apaiser les esprits, félicite l’ensemble des grévistes pour leur belle action et propose qu’elle se renouvelle dans les jours qui suivent »l.23 -24. A la relève, les jeunes ouvriers vont reprendre l’action

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