Le serment des fondateurs

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Ainsi, comme il est indiqué dans le serment des fondateurs ligne 28/29 :

« Qui refusera de s’embarquer, alors que la cité l’aura désigné pour l’expédition, sera passible de la peine de mort et ses biens seront confisquées ».

La peine se révèle ainsi très lourde, personne ne peut refuser l’appel au nom de l’intérêt de tous, il en va de même pour les personnes qui chercheraient à empêcher un enfant, un frère de partir en le recueillant ou en essayant de lui assurer l’impunité, la peine sera toujours la mort et la confiscation des biens.

Enfin un rituel codifié est fait à la fin, ligne 35 on peut lire :

« Ils façonnèrent des images de cire et les firent brûler et proférèrent les imprécations tous ensemble ».

L’imprécation est une figure par laquelle on souhaite des malheurs à celui ou à celle auquel on parle, ici on souhaite des malheurs à qui ne respecterait pas le serment.

Enfin, nous avons vu que pour fonder une colonie, il faut l’obligation d’avoir la protection par l’intermédiaire de l’oracle de Delphes. Mais la religion est aussi présente au sein même du serment quand il s’agit de punir la transgression des principes édictés :

« Qui ne sera pas fidèle à ces serments, mais les transgressera, qu’il fonde et se liquéfie comme ces images, lui, ses enfants et ses biens »

Ou de récompenser ceux qui les ont respectés :

« Puissent-ils connaitre pour ceux qui seront fidèles à ces serments eux et leurs enfants toutes sortes de prospérités.

L’objectif de ce rituel est de garantir l’application des règles par la peur du châtiment divin.

- Une colonisation forcée mais avantageuse

Les colons sont envoyés coute que coute en expédition, ainsi l’expédition est obligatoire à partir du moment où ils sont choisis, cependant les avantages à l’arrivée sont nombreux.

Ainsi Apollon accorde à Battos, le chef de l’expédition et aux Théréens qui ont fondé Cyrène de vivre dans la prospérité à condition de rester fidèles aux serments.

De plus, il est indiqué dans le serment des fondateurs que si les colons parviennent à assurer leur établissement, ils pourront alors jouir de de terres, et au contraire si l’entreprise se révèle trop dur, les colons ont le droit de revenir au bout de cinq ans et de récupérer leurs biens et leur citoyenneté.

La première chose qu’un oikiste fait quand il fonde une colonie est le partage des terres, entre ceux qui l’accompagnent. Une fois la cité fondée, les premiers hommes sont bien évidemment servis, c’est-à-dire qu’ils deviennent des propriétaires de la terre, mais pas de toute la terre puisque l’oikiste doit réserver une partie des terres à ceux qui vont arriver plus tard. Selon un principe simple, ce sont les citoyens qui accèdent à la propriété foncière. Le colon reçoit donc un Klèros (propriété foncière), la répartition de l’espace prévoit l’égalité des hommes. A la fondation de la colonie, une partie du territoire était réservée : terres sans propriétaires, terres partagées, terres éloignées. Cette partie réservée sur lesquels les nouveaux colons seront ultèriement installés, ce ne sont pas uniquement les premiers qui arrivent sur le site qui sont servis, on pense aussi à ceux qui arrivent après.

Ainsi, les colons bénéficient de terres qu’ils n’auraient surement pour la plupart jamais obtenu à Théra, ils ont une liberté, et ont des droits civils et politiques.

Enfin d’après les écrits d’Hérodote, la cité de Cyrène parfaitement choisie, en effet elle disposait de l’eau courante grâce à une source, disposait de conditions naturelles qui étaient propices aux terres des colons qui pouvaient y développer l’agriculture et l’élevage

Il y avait la faculté d'aménager, à une vingtaine de kilomètres de la nouvelle ville, un port à peu près sûr qui permettrait les relations maritimes avec la Grèce et le reste de la Méditerranée. Configuration naturelle favorable, avec eau suffisante et terres vastes et plates, surtout sur le plateau intermédiaire ; accès plutôt facile et sûr à un port bien protégé, relativement peu éloigné de la Crète et du Péloponnèse ; climat méditerranéen voisin de celui de maintes régions de Grèce, notamment de la partie septentrionale de la Crète ; absence de rivaux redoutables, les indigènes étant, au moins au début, bien disposés envers les nouveaux venus et en tout cas incapables de les repousser par la force : autant d'éléments positifs, sinon idéaux, aux yeux des Grecs, pour une installation prospère et durable, qui allait garantir la pérennité de la cité de Cyrène et une ville idéale pour les colons.

Nous avons vu que dans la première partie que la cité de Cyrène est une colonie destinée à l’agriculture qui s’est fondée à la fois par la contrainte mais également par l’incitation à travers de nombreux avantages octroyés aux colons. Mais le serment n’est pas qu’une simple remémoration historique de la part de la cité au IVème siècle, elle revêt également un caractère majeur sur la réaffirmation des principes fondateurs.

- Une réaffirmation du serment

- L’utilisation d’un serment mythique

Il existe plusieurs formes politiques qui divergent selon les cités helléniques. Il en existe quatre grands types : aristocratique, c’est-à-dire que la cité est dirigée par des familles puissantes comme c’est d’abord le cas de Corinthe avec les Bacchiades au Péloponnèse. Existe aussi la tyrannique, qui consiste à attribuer tous les pouvoirs dans les mains d’une seule personne. Il existe aussi à l’époque archaïque des monarchies, notamment à Sparte où deux rois sont au pouvoir au VIIe. Le dernier modèle de gouvernement politique est la monarchie qui suit le modèle athénien de l’époque.

Ici dans le serment des fondateurs du VIIe siècle avant J.C, on assiste à un régime monarchique.

En effet, au cours des deux premiers siècles de son existence, Cyrène connaît un régime monarchique héréditaire. Le premier roi n'est autre que Battos, le fondateur de la cité et de la dynastie, dite des Battiades ; il exerce le pouvoir pendant environ trente-cinq ans