Genèse d’un « petit peuple » : la paysannerie lombarde à l’époque des communes (XIIe-XIIIe siècles).
Par Raze • 28 Août 2018 • 1 536 Mots (7 Pages) • 567 Vues
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–en tout cas dans les pays méditerranéens- l‘endettement paysan se développe après le XIe siècle, mais il aboutit à des solutions différentes, comme la constitutution de rentes perpétuelles sur les propriétés
Grand commerce international.
Page 10 : Les techniques du crédit non immobilier.
La vente de leur terre ne résout pas les problèmes financiers des paysans : ils ont désormais à payer un loyer en plus de leurs autres charges, et continuent à s’endetter. A côté du prêt sur gage foncier dont j’ai détaillé les effets, fonctionne tout un ensemble de prêts sur gage mobilier, ou plus souvent sans gage, sur parole ou par acte écrit. Vers 1300 se développent les ventes de récoltes sur pied, qui sont certainement le mode de crédit le plus désavantageux pour le cultivateur : celui-ci, pressé par le besoin, vend dès l’hiver le blé qu’il ne récoltera qu’en juillet, et doit naturellement se contenter d’un prix très bas. Le tenancier emprunte souvent aussi à son propriétaire, qui lui avance la semence, de l’argent ou de la nourriture. Et presque toutes les transactions se font à crédit, depuis la vente de terres jusqu’aux achats de vêtements, d’outils et de nourriture.
Page 10 Des nuances à la ruine des paysans.
4 nuances : - la documentation dont nous disposons souligne à l’excès les acquisitions des citadins, puisqu’elle provient d’eux seuls ou des églises urbaines
-Autre élément important que la nature des sources permet rarement d’apprécier : à tous les niveaux sociaux, l’endettement varie au cours de la vie d’un ménage
-Il existe éléments favorables au maintien de l’indépendance des paysan, comme la production artisanale, la spécialisation et l’intensification agricoles, l’accès direct aux marchés, qui peuvent permettre aux ruraux d’échapper aux ciseaux de la pression démographique et du plafond de la production céréalière.
-les citadins ne risquent pas leurs capitaux à l’extrême périphérie des territoires citadins, ni dans les milieux naturels peu productifs ou difficiles d‘accès, comme les montagnes. Paradoxalement, ce sont les régions les plus pauvres qui sont le moins exposées à la dépossession foncière, car elles n’intéressent pas les acquéreurs potentiels.
Page 13 Le petit peuple des montagnes.
Le peuple des montagnes est loin d’être composé seulement d’agriculteurs.
Page 14 L’émigration.
Inurbamento = départ pour l ville la plus proche.
Mais existe aussi des départs vers le plus lointain : Gènes pour les Bergamasque
Page 15 : Une société rurale complexe.
Les paysans des environs de 1300 sont ruinés, mais libres. Remarquons ensuite que l’infériorité statutaire et la dépendance économique ne coïncident pas toujours : l’affranchissement de la majorité des paysans s’accompagne d’un durcissement du statut servile de ceux qui n’ont pas été libérés. Mais ces derniers sont souvent des employés seigneuriaux, et leur dépendance peut prendre des formes à demi vassaliques comme dans le cas des hommes de masnade. Plein de catégories sociales intermédiaires de ce genre ; on est très loin d’une dichotomie entre paysans et seigneurs ou propriétaires citadins.
Page 16 : Les noms du petit peuple.
Ils restent pendant longtemps dépourvus de nom de famille, et lorsqu’ils en adoptent un, il est moins complexe, moins chargé de références à la parenté, que celui de leurs maîtres
Conclue par une litanie de noms de paysans page 17
Critique : L’auteur tente donc à travers cet article de mettre en lumière la société paysanne lombarde au 12°-13°, et plus particulièrement le processus de paupérisation.
Il s’agit ici d’un compte rendu de l’état de l’art en 1999 plus que de la présentation de recherches inédites. François Menant est par ailleurs spécialiste de ce sujet, comme on peut le voir dans les notes, il a écrit de nombreux articles sur la Lombardie médiévale, notamment sur la région de Bergamo, dont certains en langue italienne.
Cet article, bien que court, est clairement scientifique : en dehors même de l’aspect formel, l’utilisation de notes de bas de pages référençant les sources, et la structuration par titres, on aperçoit une véritable méthode scientifique,
Celle ci se caractérise par un état des lieux de l’objet à la période précédente, une exposition claire du champ de la recherche, et une explicitation des méthodes d’enquête, la méthode classique argument-exemple, et par la volonté de nuancer son propos, et d’expliquer les biais méthodologiques et historiographiques qui peuvent survenir.
Le contado désigne dans l’Italie du nord médiévale, l’étendue territoriale sur laquelle chaque cité exerçait, au moins théoriquement, son contrôle politique et économique et dont l’extension maximale correspondait généralement aux frontières d’une circonscription ecclésiastique (diocèse). C’est aussi l’espace rural où la commune exerce son pouvoir public. Il peut ainsi être perçu comme un espace plus ou moins sauvage, délimité de la vie citadine par les
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