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Contre la torture- Emmanuel Blanchard

Par   •  30 Mars 2018  •  1 503 Mots (7 Pages)  •  425 Vues

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Contre la torture ne défend pas une politique. C'est un « cri pour la justice et l'honneur ».

→ La publication du livre provoque le revirement du journal Le Monde, qui observait jusque-là la plus grande prudence malgré son ouverture à quelques grandes voix (Henri-Irénée Marrou). C'est le début d'un engagement ferme pour le journal, à la fois contre la torture et contre la politique coloniale de la France. Dans un éditorial, le fondateur et directeur du quotidien Hubert Beuve-Méry conclut, dans une formule célèbre, que nous n'avons « plus tout à fait le droit de condamner dans les mêmes termes qu'il y a dix ans les destructeurs d'Oradour et les tortionnaires de la Gestapo ».

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Paul Teitgen, une démission contre la torture

Paul Teitgen est secrétaire général de la préfecture de police d'Alger depuis le 13 août 1956. Il assiste à la passation de pouvoir entre les autorités civiles et militaires en janvier 1957. Arrestations, interrogatoires, disparitions : ainsi débute la bataille d'Alger, conduite par l'armée sans aucun contrôle du pouvoir civil. Pour éviter que la situation ne lui échappe totalement, il impose aux militaires l'obligation de signer une assignation à résidence quand ils procèdent à une arrestation ; mais ce système ne limitera pas les exactions de l'armée, ce qui révulse cet ancien résistant torturé par la Gestapo. Réalisant son impuissance, Paul Teitgen adresse sa lettre de démission à Robert Lacoste (premier ministre), qui la lui refuse. Il démissionnera finalement six mois plus tard.

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Frantz Fanon, L'Algérie face aux tortionnaires français, 1957

Ancien résistant, Frantz Fanon participe au mouvement anticolonialiste et publie, en 1952, Peau noire, masques blancs. En 1953, il est nommé à l'hôpital psychiatrique de Blida, en Algérie. Proche du combat indépendantiste, il démissionne en 1956. Dans sa lettre au ministre-résident Lacoste, il dénonce l'impossibilité de travailler avec ses patients, « de les remettre à leur place dans un pays où le non-droit, l'inégalité et le meurtre sont érigés en principes législatifs, où l'autochtone, aliéné permanent dans son propre pays, vit dans un état de dépersonnalisation absolue ». Il est expulsé d'Algérie et rejoint les rangs du FLN.

Dans sa critique de la torture, Fanon se démarque radicalement des « bonnes âmes » françaises qui y voient le naufrage des valeurs nationales issues de la Résistance. Pour lui, la torture est intimement liée à la domination coloniale. Il n'y a pas de colonisation sans torture, pas plus qu'il n'y a de domination sans violence. Par conséquent, la seule façon d'en finir avec la torture en Algérie, c'est l'indépendance.

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Sartre, Une victoire 1958

Même idée : lien torture / colonialisme. Il n'y a donc qu'une seule issue : « ouvrir les négociations, faire la paix ».

« Fusillez Sartre ! » crient les anciens combattants qui défilent sur les Champs-Elysées en septembre 1960 pour protester contre le Manifeste des 121 qui proclame le droit à l'insoumission. En quelques années, et parmi tous les intellectuels qui se sont mobilisés contre la guerre, Sartre est celui qui a le plus polarisé la haine des partisans de l'Algérie française. Sa revue, Les Temps modernes, est périodiquement saisie, tout comme le sera le numéro de L'Express qui publie « Une victoire », l'un des textes les plus brillants de la « guerre » de Sartre en réaction à la publication de La Question d'Henri Alleg.

→ Roger Martin du Gard, François Mauriac, JP Sartre et André Malraux s'unissent pour dénoncer d'une même voix le comportement de l'État français face à l'usage de la torture en Algérie (émus par Alleg), surmontant leurs divergences politiques – y compris sur l'issue à donner à la guerre, dans une Adresse solennelle au président de la République (avril 1958). NB : Camus décline l'invitation.

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Scandales : Djamila Boupacha (réaction Simone de Beauvoir), Djamila Bouhired ; Maurice Audin (réaction de Laurent Schwartz, une nouvelle affaire Dreyfus?) ; La Question, Henri Alleg

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