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Crises et relations internationales 1929-1933

Par   •  12 Avril 2018  •  4 581 Mots (19 Pages)  •  660 Vues

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Ce décalage est important à saisir car il met en miroir des pays aux situations très différentes, ce qui explique le fait que dès 1932, beaucoup se tourne vers la France. Ces divergences de situation vont orienter les relations internationales.

- Une crise DÉflationniste

Tous ces pays ont pourtant en commun une baisse vertigineuse de tous les prix, autrement-dit, une déflation sans précédents.

Coton

Blé

Produits manufacturé

Acier

Indice global

Indice des prix 1933 (base 100 en 1928)

35

43

47

54

38

La déflation touche particulièrement les produits agricoles, ce qui pénalise surtout les pays aux économies primaires, qui ne vivent que grâce aux exportations.

Cette déflation est particulièrement impressionnante que l’on se souvient encore de la grande dépression de 1880/1890 qui avait imposé de grosses vagues inflationnistes avec des périodes où les prix étaient multipliés par 500 à plusieurs reprises.

Cette déflation amène de nombreux pays à détruire des marchandises. Ainsi, en Amérique du Sud, on procède à des abattements des troupeaux, on asperge les champs d’hydrocarbure tandis qu’en Chine, on meurt de faim. Cela a des effets désastreux sur les populations notamment avec la causalité cinématographique qui se développe au début des années 1930.

- Rupture du cercle vertueux de la prospérité

- Retournement et contagion

On observe dès la fin de l’année 1928, une détérioration incontestable du climat économique avec notamment la rétractation des échanges financiers à l’échelle planétaire alors que le système économique mis en place une décennie plus tôt repose sur la circulation de ces capitaux comme le montre le plan DAWES.

[pic 1]

La baisse des investissements en Europe, notamment danubienne, fragilise d’autant plus l’économie de ces pays à l’instar de la Tchécoslovaquie, de l’Allemagne ou de l’Autriche. Ces fragilités économiques encore à peine perceptibles peuvent cependant se traduire en menace la stabilité politique de ces espaces comme en Autriche qui voit en peu de temps un grand nombre de gouvernements différents se succéder.

Cela amène une détérioration brutale des relations internationales. Le plan BRIAND de 1929 et rendu public en 1930 est notamment accueilli avec froideur par les pays qui ont désormais comme priorité le relèvement économique.

En 1930, les investisseurs américains qui impulsaient la croissance dans le monde, qui « faisaient tourner la machine » non seulement n’investisse plus dans les économies étrangères mais achètent également de moins en moins à l’étranger. La baisse soudaine des importations américaines frappe donc tous les pays dont le principal partenaire économique était les États-Unis. Cela est d’autant plus flagrant que les capitalistes américains font leur possible pour rapatrier leurs capitaux ce qui fragilise donc d’autant plus les entreprises étrangères. Enfin, ces investisseurs qui ont beaucoup prêtés réclament le remboursement de leurs dettes, mettant ainsi en difficulté ces régions et leurs débiteurs. De cette manière, on peut aisément comprendre pourquoi les zones les plus durement touchés par la crise sont celles les plus étroitement liées avec les États-Unis

Du fait de cette contagion brutale et rapide, les prix s’effondrent partout malgré une baisse de la production. Les faillites se multiplient. Le chômage explose et atteint des niveaux jamais connus, en comparaison la crise de la Grande Dépression de 1880/1890 n’a provoqué qu’un taux de chômage de 10% et hors temps de crise, le taux de base est le plein-emploi.

Le premier réflexe des pays enrayés dans la crise économique est le recours au protectionnisme. Les gouvernements vont tenter de protéger les économies nationales, de briser la contagion. En Europe, cet élan de protectionnisme va couper cours à tous les débats développés dans les années 1920 pour tenter d’abaisser les barrières douanières. Mais l’incarnation la plus spectaculaire de ce retour au protectionnisme est sûrement la mise en place en 1930 du tarif Hawley-Smoot aux États-Unis. En effet, les américains vont relever leurs tarifs douaniers de 40% sur l’ensemble des produits importés à quelques exceptions près, c’est donc une certaine manière de fermer la porte aux importations. Cet exemple est suivi par tous les États d’Europe centrale : l’Autriche multiplie par deux son tarif sur le blé en 1930 par exemple. Non seulement, on augmente les tarifs mais on détermine également des quotas, c’est-à-dire ce qui est permis d’entrer ou non (= des contingentements). En Tchécoslovaquie, par exemple, on conjugue contingentements et protectionnisme tarifaire. Les économies nationales se referme donc sur elle-même.

On peut donc parler d’une contagion protectionniste car d’autres pays voyant leurs débouchées commerciales fermées appliquent à leur tour la fermeture de leurs économies pour les rendre imperméable. Ainsi, la France augmente ses droits de douanes lors de 3 lois successives en 1930, 1931 et 1933 malgré le fait qu’elle soit relativement bien lotie.

La Grande-Bretagne, bastion du libéralisme économique, abandonne elle-même le libre-échange et vote les « import duties act » en février 1932, imposant des droits de douanes qui varient selon les produits. A la suite de la crise économique, la Grande-Bretagne a dû renoncer à un autre symbole de son identité : le 2 septembre 1931, elle est contrainte de décrocher la livre sterling de l’or. Cette dévaluation est mal vécue en Angleterres où l’on se souvient encore des politiques très contraignantes (les salaires revus à la baisse par exemple…) élaborées pour parvenir à cet objectif dans les années 1920. En moins de 3 jours, la livre perd donc 25% de sa valeur alors que de nombreux pays considéraient la livre comme monnaie de référence et qu’elle était une des deux monnaies de référence du gold exchange standard depuis 1922. 25 autres pays tels que les pays

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