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Théorie des Relations Internationales

Par   •  21 Décembre 2017  •  5 950 Mots (24 Pages)  •  715 Vues

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- La lecture civilisationnelle des conflits de Samuel Huntington :

En expliquant la théorie d’Huntington sur la notion de choc des civilisations, on peut rendre compte d’une certaine vision civilisationnelle des relations internationales qui a toujours existé.

- La théorie du choc des civilisations

Quand Samuel Huntington publie ‘’le choc des civilisations’’ en 1993, les questions identitaires et culturelles existaient et le contexte international était difficile. Si l’on s’attarde sur le Moyen Orient, on peut prendre pour exemple le conflit israélo-palestinien interminable, la fin de la Guerre du Golfe... Et sa thèse présageait un conflit entre le monde chrétien et le monde musulman.

Nous allons détailler la pensée de Samuel Huntington qui apporte sa propre vision du monde contemporain.

Huntington introduit son ouvrage en affirmant que ‘’ depuis la guerre froide, la façon dont les peuples définissent leur identité et la symbolisent a profondément changé. La politique globale dépend de plus en plus de facteurs culturels. (Samuel Huntington, ‘’ Le choc des civilisations’’, 1993, édition Odile Jacob page 15). Ainsi, pour lui, la culture, les identités culturelles qui sont des identités de civilisations déterminent les structures de cohésion, de désintégration et de conflit dans le monde d’après la guerre froide.

En ce sens, sa thèse principale est d’affirmer que les peuples se regroupent désormais en fonction de leurs affinités culturelles. Les frontières politiques comptent moins que les barrières religieuses, ethniques, intellectuelles. Au conflit entre les blocs idéologiques de naguère – en référence biensur à la bipolarité de la guerre froide par exemple – succède le choc des civilisations... En fait, Huntington a une vision particulière et pessimiste des relations internationales et de la civilisation car il envisage l’avenir comme conflictuel, comme une succession de lutte entre les différentes civilisations.

Cette référence à l’après-guerre froide est un signe fort pour dire qu’à la bipolarité de la période de la guerre froide, s’installe une lutte entre diverses civilisations. Il ne parle pas en termes de blocs mais en termes de civilisations. Il en énumère d’ailleurs huit dans la première partie de l’ouvrage intitulé ‘’un monde divisé en civilisations’’ : Occidentale, latino-américaine, musulmane, chinoise, hindoue, slavo-orthodoxe, bouddhiste et japonaise. C’est donc cette configuration en pôles, en axes culturelles qui est décrite par Huntington et qi lui sert à affirmer que c’est au long de ces lignes de failles de ces civilisations que les conflits vont se produire constituant ainsi un choc.

En énumérant ces civilisations, l’on se doute bien qu’il ne peut pas exister selon l’auteur américain, une civilisation universelle, idée avancée par Francis Fukuyama et que l’on détaillera par comparaison dans la deuxième partie.

Aussi, si les différentes civilisations ont leurs propres caractéristiques et spécificités certaines prétendre avoir un certain monopole. En ce sens, Huntington affirme que ‘’toute civilisation se considère comme le centre du monde et écrit son histoire comme si c’était le drame central de l’histoire de l’humanité. C’est sans doute encore plus vrai de l’Occident que des autres cultures. Ce point de vue monocivilisationnel perd de plus en plus de sa pertinence et de son utilité dans un monde multicivilisationnel’’ (ibid. page 54).

En effet, les occidentaux, prétextant leur modernité tentaient d’imposer un certain modèle. Mais Huntington distingue bien entre modernisation et occidentalisation qui sont des notions différentes. En effet, pour lui, la modernisation ne saurait produire une civilisation universelle ni même permettre l’occidentalisation des sociétés non-occidentales. On remarque bien ici qu’Huntington insiste bien sur les différences entre les civilisations et est contre l’imposition d’un seul modèle universel.

Il apporte d’ailleurs une critique de l’Occident et constate dans la deuxième partie intitulée ‘’l’équilibre instable des civilisations’’ un certain effacement de cette civilisation en terme d’influence en expliquant le déclin de l’Occident qui s’effectue lentement et irrégulièrement et qui se caractérise par une baisse de ressources économiques, militaires, institutionnelles, démographiques, politiques, technologiques, sociales... Et face à cela, les autres civilisations montent en puissance et constate donc la résurgence des cultures non-occidentales.

Samuel Huntington, dans sa lecture civilisationnelle et, malheureusement, non pas simplement politique, affirme par la même que ‘’ quoiqu’il en soit, pendant les décennies à venir, la croissance économique de l’Asie aura des effets profondément déstabilisants sur l’ordre international établi dur lequel domine l’Occident. Le développement de la Chine, s’il se produit, produira un déplacement massif de puissance parmi les civilisations. En outre, l’Inde peut connaitre un développement économique rapide et jouer un rôle d’outsider dans les affaires internationales. Parallèlement, la croissance démographique des musulmans sera une force de déstabilisation à la fois pour les sociétés musulmanes et pour leurs voisines. Un grand nombre de jeunes ayant fait des études secondaires continuera à nourrir la Résurgence de l’Islam et à favoriser le militantisme, le militarisme et les migrations musulmanes. Dès lors, pendant les premières années du XXIème siècle, la puissance et la culture non occidentales devraient continuer leu renouveau, et les peuples appartenant à des civilisations non occidentales devraient entrer en conflit avec l’Occident et entre eux’’ (ibid. page 131).

Huntington établit de fait des sortes de prédictions, qui peuvent justifiables mais ce qui est manifeste et étonnant, c’est cette incontournable confrontation qui doit se produire entre les civilisations et que l’on critiquera dans la deuxième partie.

Dans la troisième partie (de son ouvrage) intitulée ‘’le nouvel ordre des civilisations’’, il avance l’idée que la politique globale se recompose d’axes culturels, des pôles se dessinent selon lui ‘’réunissant les peuples et les pays qui ont des cultures semblables’’. Ainsi, ‘’ les alliances définies par l’idéologie et les relations avec les superpuissances sont remplacées par des alliances définies par la culture et la civilisation. Les frontières

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