Terminale S, cours de philosophie: Le sujet.

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La technique est également au cœur des débats. Certes, elle peut être vue comme une opportunité d'émancipation de l'homme par rapport à la nature, mais les écologistes en font aussi une agression à l'égard de la nature, et Hannah Arendt montre que l'homme est aliéné par la technique dont il ne peut plus se passer.

C) La religion

Le phénomène religieux, plus que tout autre, a marqué l'histoire humaine et se trouve encore au centre de nombreux débats :

- Lorsque Durkheim définit la religion, il en fait ressort surtout deux aspects : la religion est un phénomène social (qui repose sur des rites, des cérémonies, des mythes, etc.) et s'appuie sur une distinction entre sacré et profane.

- La religion a longtemps été vue comme un accès à la vérité, jusqu'à ce qu'elle soit remplacée par la science positive, comme l'illustre la loi des trois États de Comte. Aujourd'hui, de nombreux scientifiques prônent l'athéisme (Dieu n'existe pas).

- Le rapport est en fait complexe entre la foi et la raison : même si on les oppose souvent (les Lumières critiquent la croyance aveugle), certains théologiens comme Saint Augustin ont voulu utiliser la raison pour éclairer la religion. Alain estime même que la religion est une simple expression métaphorique des concepts philosophiques. Toutefois, les philosophes du soupçon, que sont Marx, Nietzsche et Freud, font de la religion un simple délire ou une illusion, et prônent sa disparition.

D) L'art

L'art est au cœur de débats variés :

- L'art entretient un rapport particulier avec la réalité : Aristote considère qu'il doit l'imiter (mais dans ce cas, où est la frontière entre art et technique ? ) alors que Hegel ou Kant estiment qu'il doit l'idéaliser. Platon condamne l'art en tant qu'illusion éloignée de deux degrés de la vérité, tandis que Plotin affirme que le beau permet l'accès au vrai.

- Se pose également la question des fonctions de l'art. Il est d'abord un moyen d'expression consciente (expression de l'engagement de Victor Hugo) ou inconsciente (expression des intérêts de classe pour Marx). Il permet également de purifier les passions, que ce soit pour le spectateur (la catharsis d'Aristote) ou pour l'artiste (la sublimation des pulsions selon Freud). Toutefois, certains auteurs tels que Kant affirment que le beau est forcément désintéressé, et que seul compte l'art pour l'art qui est valorisé par le mouvement du Parnasse.

- Enfin, la figure de l'artiste est très conversée : certains y voient un génie (Kant) tandis que d'autres n'en font qu'un artisan (Nietzsche).

III) La raison et le réel

A) La raison et la rationalité dans le monde

Le rationalisme de Descartes ou Platon pose la raison comme la première des facultés naturelles de l'homme : « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée » (Descartes).

Ils affirment même la rationalité du monde entier, la nature étant vue comme une machine. Cette idée s'est imposée avec l'avènement de l'État positif (selon la loi des trois États de Comte), après avoir combattu les croyances religieuses, que Bachelard inclut dans les « obstacles épistémologiques ».

Toutefois, plusieurs éléments semblent prouver les limites de la raison : la présence inévitable d'éléments inexpliqués même dans les sciences (les axiomes à l'origine de toute démonstration), la relativité des vérités (les géométries de Lobatchewski et Riemann), la difficulté d'appliquer la rationalité à la morale ou à la métaphysique (Kant), etc. C'est pourquoi Pascal affirme qu'il faut constater l'insuffisance de la raison, toujours dépassée par le réel.

B) L'accès à la connaissance et la vérité

Il existe un débat complexe à propos de la source de la vérité et de la connaissance :

- Pour l'empirisme de Locke et de Hume, l'expérience sensible serait l'unique source de vérité et de connaissance (« Nihil est in intellectu quid non prius fuerit in sensu »).

- Pour le rationalisme classique, les sens sont sources d'illusion tandis que la raison mène à la vérité (la doxa contre les Idées chez Platon). Il faut donc privilégier la théorie et la démonstration logique fondée par Aristote et basée sur le principe du syllogisme. Les mathématiques offriraient ainsi un mode d'accès universel à la vérité.

- Le rationalisme critique de Kant propose une synthèse : la raison contient un certain nombre de principes innés qui doivent ordonner l'expérience sensible.

C) La remise en question de la vérité

Si la vérité semble être un idéal vers lequel tend la raison, certains la remettent pourtant en question :

- La vérité peut être vue comme une illusion, Ainsi, le relativisme explique que la vérité absolue n'existe pas mais est toujours relative : il est une forme de scepticisme. Nietzsche affirme ainsi que la vérité n'existe pas, qu'elle n'est qu'illusion consolatrice, et qu'il peut se révéler dangereux de toujours la rechercher.

- La vérité peut être vue simplement comme l'utile : c'est ce que défend le pragmatisme de William James, pour qui seul ce qui est avantageux est vrai.

- On peut penser également au débat sur le droit de mentir qui oppose Kant (favorable à la vérité inconditionnelle) à Benjamin Constant (pour le droit de mentir).

D) L'étude du vivant, entre matière et esprit

La biologie, qui est l'étude du vivant, a la volonté d'être une science positive ou exacte tout en présentant des caractéristiques particulières :

- Le vitalisme défend l'idée du vivant comme une exception dans la nature. Les êtres vivants, à la différence des machines, sont des organismes (Claude Bernard). De plus, ils sont animés (Aristote), ont une « force formatrice » (Kant) et suivraient un « principe vital » qui consiste à résister à la mort (Bichat).

- Mais le mécanisme défend la vision de l'animal-machine (Descartes) et rejette tout finalisme et tout vitalisme.