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Cours de philosophie

Par   •  6 Février 2018  •  32 702 Mots (131 Pages)  •  638 Vues

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II- PARCOURS HISTORIQUE DE LA PHILOSOPHIE

L’énoncé philosophique doit rendre compte de ses origines. Il formule des interrogations qui mettent en évidence des significations diverses lesquelles doivent être placées dans des contextes mouvants. C’est ce qui explique que la philosophie ne soit pas une activité figée. En réalité, elle a toujours été la conscience des différentes époques traversées.

a)L’antiquité grecque et le moyen âge (7e siècle avant J-C –14e siècle avant J-C)

La Grèce de l’antiquité est généralement perçue comme le lieu de naissance de la philosophie. C’est là où est apparue pour la première fois une forme de pensée qui se pose en rupture par rapport à l’interprétation métaphysique des phénomènes. Mais s’il a été possible à la philosophie d’apparaître en ce lieu déterminé, c’est principalement parce qu’aux alentours du 5e siècle avant J-C s’est signalé un phénomène d’une grande importance connu sous le nom de miracle grec. Il s’agit de la réunion pour la première fois en un lieu et à la même période de condition économique, politique et culturelle qui par leur influence ont favorisé l’émergence de la pratique philosophique. Certains auteurs sont particulièrement représentatifs de cette révolution dans la pensée.

Il y a d’abord Héraclite d’Ephèse dont l’œuvre principale intitulée « de l ‘univers » traitait à la fois de physique, de théologie et de politique. Célèbre pour avoir élaboré la théorie de la mobilité universelle, il voyait dans le conflit des contraires l’origine et la substance même de toute chose. Selon Héraclite la vie est un perpétuel mouvement, un changement sans fin qui disqualifie toute forme de stabilité définitive. Héraclite expose cette idée de façon imagée en écrivant : « Tout s’écoule, on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve ….Les contraires se mettent d’accord, des sons variés résulte la plus belle harmonie et tout est engendré par la lutte ».

Au centre du miracle grec se retrouve aussi l’éminent mathématicien Pythagore (580-500). Au delà des progrès qu’il a impulsés dans la science mathématique, Pythagore s’est signalé dans le domaine strictement philosophique en défendant le principe de la métempsycose. Ce principe consacre la dualité de l’homme et traduit l’idée d’une transmigration de l’âme. Plus précisément, la métempsycose est le fait surnaturel par lequel une même âme étant immortelle peut animer successivement plusieurs corps humains, animaux, ou végétaux.

Adversaire d’Héraclite, Parménide d’Elée (540-450) soutenant une théorie de la négation du mouvement. De son point de vue l’être est impérissable, inébranlable et sans fin. Par cette position il est amené à refuser l’existence du changement en soutenant que « L’être est un immeuble, le non-être n’est pas ». En d’autres termes toute réalité est unique et demeure perpétuellement inchangée et d’ailleurs le changement n’existe pas. Ces positions de Parménide ont été argumentées par Zénon à travers quelques allégories notamment l’argument intitulé Achille et la tortue. Il faut dire que les partisans et les adversaires du mouvement vont trouver dans le système élaboré par Démocrite, un terrain de rencontre. Il s’agit de la théorie de l’atomisme. Ces différents intellectuels qui ont apporté une contribution décisive à l’édifice de la philosophie sont regroupés sous le nom de Pré-socratiques. Cela donne d’emblée toute la mesure de l’importance du philosophe Socrate (470-399). Il serait né d’un sculpteur et d’une sage-femme et cette double hérédité lui permettant de donner de l’homme une représentation fidèle. N’ayant rien écrit, Socrate est connu à travers les œuvres de certains auteurs parmi lesquels son disciple le plus célèbre, Platon. Cette absence d’œuvres écrites va permettre à plusieurs auteurs de lui faire endosser la responsabilité de leurs propres constructions. Dans la philosophie occidentale, Socrate est en quelque sorte le héros éponyme, un étrange homme qui a accepté la mort avec une dignité qui a confondu ses propres bourreaux. Homme de dialogue, Socrate prétendait ne rien enseigner. Pour lui chaque homme a un savoir enfoui dans son esprit et dont il ne se rend pas toujours compte. Il s’agit donc pour lui de faire en sorte par un jeu serré des questions, le sujet soit amené à extérioriser ses connaissances. Le procédé connu sous le nom d maïeutique ou art d’accoucher les esprits sera plus tard une méthode exigée en pédagogie.

La pratique de la maïeutique allait souvent de paire avec une autre méthode connue sous le nom d’ironie ou art d’interroger. Se définissant comme celui qui ne sait rien, Socrate interpelle tout le monde soucieux apparemment de s’instruire. Par exemple aux généraux de l’armée athénienne, il demande la définition du courage, aux ecclésiastiques il demande ce que signifie la piété, ou alors il interroge les magistrats pour leur demander ce qu’est la justice. Nul n’échappe à ses questions à la faveur de la discussion on s’aperçoit que personne ne sait. Mettant en évidence les contradictions dans leurs réponses Socrate signalait ainsi l’ignorance de ces hommes qui prétendent savoir. Ces derniers se sentent humiliés, ridiculisées et puisqu’ils étaient puissants, ils devenaient des ennemis mortels. Socrate s’adressait souvent aux jeunes dont il remettait en question le modèle d’éducation qu’il jugeait trop superficiel. C’est ainsi qu’en 399, il est impliqué dans un procès au cours duquel une triple accusation est retenue contre lui : -impiété -importation de nouvelles divinités -corruption de la jeunesse

Celui que Platon appelait le meilleur, le plus sage et le plus juste fut condamné à mort et finalement exécuté. Assurément, Socrate a dérangé trop de monde pour rester en vie à Athènes. Ayant refusé de s’évader, il a voulu jusqu’au terme de sa vie rester fidèle aux lois de la cité même « ces lois sont absurdes et absurdement appliquées. L’enseignement de Socrate est dans une large mesure tourné contre une catégorie d ‘intellectuels appelés les Sophistes ».

Au départ le terme de Sophiste signifiait les détenteurs d’une sophia au sens de compétence, savoir faire, culture. C’est par la suite que le mot en vint à désigner l’homme, la ruse, l’astuce de l’homme qui fait de la parole son gagne pain. Les sophistes étaient des intellectuels de métier dont les prestations (conférences, plaidoiries, leçons) sont tarifiées. Ce que cherche leur

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