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Projet de démarche éducative

Par   •  4 Avril 2018  •  4 362 Mots (18 Pages)  •  416 Vues

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- L'analyse de l'observation et ses apports théoriques

Pourquoi les enfants aiment ils tant se cacher ? C'est une question que je me pose souvent, j'ai donc décidé de m'y intéresser davantage. Pour moi, lorsque l'enfant se cache, il fait disparaître son corps, il veut nous transmettre une information, il se passe quelque chose, à l'intérieur. Ici, avec Paul, il voit que je l'observe, mon attention est portée sur lui à ce moment là, que j'essaye d'en savoir plus sur « son secret ». Lui, derrière le rideau, me voit, il peut voir sans être vu. Quand un enfant se cache, il joue. Et c'est à travers ce jeu qu'il va pouvoir faire des découvertes. Il découvre et joue avec ses émotions. Être caché c'est être libre de faire ce qu'il souhaite, à l'abri des regards et de ce qui est interdit. C'est ce qui se passe avec Paul, il s'autorise aussi à dépasser sa peur, il sait qu'il est observé. Il peut laisser place à ce plaisir du visible et de l'invisible. Sous cette cabane, petite voiture à la main, il peut avoir recours à son imaginaire.

- Martin[4] et son corps

Il est 13 heures 30, Martin, 8 mois est dans l'unité 1. Il est assis sur un tapis. Devant lui, à quelques mètres, se trouve une boite remplie de divers objets : cubes en mousse, hochets, coussins sensoriels... Il se déplace à quatre pattes. Une fois arrivé devant cette boite, qui est assez profonde, il essaye d'attraper un cube, mais il tombe sur le côté. Je suis assise en face de lui, il me regarde, ses yeux commencent à se remplir de larmes. Je décide alors de me mettre dans la même position que lui, allongée sur le côté. Ne voulant pas qu'il pleure, je place mes mains sur les yeux, en me cachant, et je lui dis « coucou », j'ouvre mes mains, puis je le refais une fois. Martin me sourit.

- L'analyse de l'observation et ses apports théoriques

J'observe Martin. Il me semble qu'il va se mettre à pleurer, que cette situation l'a angoissé, qu'il ne sait plus comment faire, ni pour se relever, ni pour se rassurer. Il cherche le regard rassurant de l'adulte, qui pourrait venir l'accompagner. Je décide alors d'agir. C'est par le jeu, que je viens à lui, je me mets à son niveau, allongée, je l'aide à le faire passer à autre chose, un état plus apaisant. Ce jeu du « coucou caché » est un jeu apprécié des enfants, j'ai pu en faire plusieurs fois l'expérience. Ce jeu fait référence à la théorie de Jean Piaget sur la « permanence de l’objet ». Cette notion est acquise, lorsque l'enfant a compris qu'une personne, un objet continuait d'exister même si celui çi avait disparu de son champ de vision. Cette notion de présence et d'absence est une étape essentielle dans l'éveil de l'enfant, lui permettant par la suite d'agir dans une sécurité affective et psychique.

- Autres réflexions

Ces situations me permettent aussi de m'interroger sur la notion d'activité autonome.

Peut on apprendre tout en jouant ? Qu'apprend l'enfant en jouant librement ?

Pour moi, lorsque l'enfant joue librement, il est davantage acteur de sa vie. Il explore l'univers qui l'entoure avec ses propres règles. Il est libre de faire ses propres choix, il est à l'initiative de ses jeux, il prend des décisions et trouve lui même les solutions. Il décide ce dont il a envie, de l'objet qu'il souhaite utiliser et comment il veut s'en saisir. Un sentiment de maîtrise est naissant, tout comme la construction de la confiance en soi. Il prend parfois des risques, se confronte à ses échecs et ses limites, ainsi il devient plus autonome.

Ces jeux d'apparition-disparition permettent de montrer comment l'enfant aménage la séparation et est capable d'agir sur ce monde environnant qu'il ne sait que très peu appréhender. L'enfant peut ainsi faire le lien entre le dehors-dedans, l'absence-présence, lui et l'environnement.

Ces trois situations permettent de mettre en avant différentes notions. Tout d'abord, l'importance du jeu libre chez l'enfant, de l'apprentissage et de l'expérience par le jeu. Plus particulièrement, dans ces cas là, le jeu du « cache cache » qui permet de mettre en avant différentes théories sur le développement de l'enfant et de m'interroger sur : la permanence de l'objet, le « fort-da », la construction de l'imaginaire. Jouer permet ainsi le développement global de l'enfant, cognitif, moteur social et affectif.

D.W Winicott voit le jeu comme étant la base de toute existence. Pour lui, le jeu permet l'expression de soi parce qu'il relève d'un espace potentiel où « l'enfant pénètre dans un univers situé entre le réel et l'imaginaire ». C'est à travers cet espace que je fais part à présent de mon intention de projet.

- Les intentions d’un projet

- Ma démarche de projet

« Ne fera-t-on rien pour préserver les potentialités les plus rares et les plus prometteuses dans cette graine d'humanité qu'est l'enfant ? [5]»

Mon intention n'est pas de faire de l'enfant un artiste. Je souhaiterai que l'enfant puisse s'exprimer, communiquer par l'art. J'aimerai accompagner cet enfant dans une action créative, imaginaire, dynamique et sensible. Je désirerai inviter l'enfant à mettre en avant ses compétences, ses aptitudes à créer, à imaginer, à se laisser aller, lui permettant un libre recours de son expression.

Ayant observé que les enfants appréciaient se cacher et qu'il n'y avait à disposition que peu d'espace propice, je souhaiterai les accompagner dans un projet de création d'une œuvre, une cabane. Ce sera la possibilité à l’enfant de pouvoir y jouer, s’y cacher à l’intérieur, de se l’approprier et de réaliser diverses expériences. Ce sera l’occasion pour l’enfant par la création de cette œuvre, de s’exprimer et de découvrir l'utilisation de matières, de textures, de formes, de couleurs, de matériaux différents. L'enfant utilisera des matières, mais aussi fera expérience de son corps en utilisant ses doigts. Une mise à disposition d'objets dont

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