Pourquoi la publicité à la RATP ?
Par Ninoka • 18 Octobre 2018 • 3 617 Mots (15 Pages) • 403 Vues
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En rapprochant plus tard les deux parties, ils pourront reconnaître leurs liens d’hospitalité, leurs dettes, leur amitié, voire leur amour. Les symboles étaient encore, chez les Grecs, des signes de recon- naissance, qui permettaient aux parents de retrouver leurs enfants.
Le symbole a des fonctions bien définies, avec naturellement des variantes et des cumuls possibles. Il montre, réunit et enjoint.
Il rend sensible ce qui ne l’était pas : valeurs abstraites, pouvoirs, vices, vertus, communautés... Il ne s’agit pas de la simple conjonction : « COMME », voleur comme une pie, profiteur comme un rat. Cela ne signifie pas que la pie est le symbole des voleurs ou le rat celui des profiteurs, privilège qu’ils pourraient partager... avec les sept péchés capitaux! Le plus important est que chacun puisse reconnaître le symbole en tant que tel, qu’il n’existe pas de contestation quant à son contenu et à son sens. Le reconnaître mais surtout bien l’interpréter.
L’histoire du symbole nous démontre que tout objet peut revêtir une valeur symbolique, qu’il soit naturel (pierres, métaux, arbres, fleurs, animaux, sources, océans, monts, vallées etc.) ou qu’il soit abstrait (forme géométrique, nombre, rythme, idée, etc...). Son champ semble ne pouvoir être limité. Il est peu de pratiques sociales, peu de conduites culturelles qui n’en soient imprégnées. La mode, la publicité, l’urbanisme, l’architecture, le discours, la politique sont tous porteurs du symbolisme.
A longueur de jour ou de nuit, dans son langage, ses gestes ou ses rêves, qu’il s’en aperçoive ou non, chacun de nous utilise les symboles. Ils donnent un vrai visage aux désirs, ils incitent à toute véritable entreprise, ils façonnent un comportement, ils amorcent succès ou échec.
L’interprétation des symboles concerne et intéresse de nombreu- ses disciplines: l’histoire des civilisations et des religions, la linguistique, la critique d’art, la psychologie, la médecine... On pourrait ajouter à cette liste, sans la clore pour autant, les techniques de la vente, de la propagande ou de la politique.
Toutes les sciences de l’homme, comme les arts et toutes les techniques qui en procèdent rencontrent des symboles sur leur chemin. Non seulement nous vivons dans un Monde de Symboles, mais un Monde de Symboles vit en nous.
Lorsque ceux-ci sont organisés en un récit cohérent, ils peuvent devenir ce que l’on appelle un mythe.
Le mythe est un récit fabuleux, le plus souvent d’origine populaire, qui met en scène des êtres incarnant sous une forme symbolique des forces de la nature, des aspects du génie ou de la condition de l’humanité.
On peut dire d’une manière plus générale qu’un mythe est une histoire, une fable symbolique simple et frappante.
Il résume un nombre infini de situations plus ou moins analogues qui, d’une façon sournoise ou indirecte ont un pouvoir sur nous, généralement à notre insu.
L’étude des mythes pose en soi un problème difficile à résoudre qui demande à être traité en lui-même, pour lui- même ; problème de méthodologie du fait que cette étude ne peut se conformer au principe cartésien de diviser la difficulté en autant de parties qu’il est requis pour la résoudre. Est-ce du fait que les thèmes se dédoublent à l’infini ? On croit les avoir démêlés les uns des autres et les tenir isolés, mais nous constatons seulement qu’ils se ressoudent, en réponse aux sollicitations d’affinités imprévues.
Le mythe est fort souvent la représentation des faits ou des personnages dont l’existence historique est, soit réelle, soit admise, mais qui sont déformés ou amplifiés par une imagination collective.
Le mythe représente un type particulier de récit dont le modèle a été donné par les histoires des Dieux, ce sont des histoires de Héros mais mises à part des contes ou des légendes, ce sont des histoires ancestrales mais distinguées des récits historiques, des histoires d’animaux mais différenciées des fables.
A la question qu’est-ce qu’un mythe ? ROLAND BARTHES déclare : «Je donnerai tout de suite une première réponse très simple : Le mythe est une parole»
Naturellement, le mythe n’est pas n’importe quelle parole, il faut donner au langage des conditions particulières pour qu’il devienne mythe. Ce qu’il faut indiquer dès le début, c’est que le mythe est un système de communication, un message. On entend par là que le mythe ne saurait être un objet, un concept ou une idée, mais un mode de signification, une forme.
Il faudra, sans aucun doute, attribuer à cette forme des limites historiques, des conditions d’emploi, et réinvestir en elle la Société.
Le mythe est une parole volée et rendue, bien que la parole que l’on rapporte ne soit plus tout à fait celle qu’on avait dérobée. En la rapportant, elle n’est pas exactement remise à sa place.
Prenons pour exemple le grapheur de l’université PARIS VIII qui inscrit sur le mur du couloir “Merci, la RATP, grâce à vos tickets chic», celui-ci ne s’est, à aucun moment, soucié de l’image du ticket. Il en a détourné complètement le sens sous l’influence d’un coup de colère ou de révolte : «mythe dérobé de son sens».
La destination du mythe est de transformer un sens en une forme, autrement dit, il est toujours un vol de langage. Ce que le monde
fournit au mythe, c’est un réel historique, défini si loin qu’il faille remonter, par la façon dont les hommes l’ont produit ou utilisé et ce que le mythe restitue, c’est une image de ce réel.
Quels que soient les systèmes d’interprétation, le mythe aide à percevoir une dimension de la réalité humaine, et montre à l’homme la fonction symbolisante de l’imagination.
Pour nous ce qu’il importe de discerner au niveau du mythe, c’est sa valeur symbolique qui en révèle son sens profond.
Les mythes ne meurent pas, ils peuvent se transformer. Au fil de leur évolution, ils reçoivent des coups de boutoir des croyances mouvantes de l’humanité, adaptent leur image aux circonstances, aux faits, revoient leurs personnages, modifient tout leur appareil.
Ils résistent et tentent de garder leur autorité. Bien que les croyances qui les sous-entendent se soient diluées, ils conservent leur prestige, leur image même s’il ne reste que des
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