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La nuit m'est trop courte, et le jour trop me dure - L'olive , Joachim du Bellay

Par   •  11 Octobre 2018  •  1 322 Mots (6 Pages)  •  2 313 Vues

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Ces 2 figures vont dans le même sens qui est celui de l’antithèse : ils évoquent les conséquences morales (V.5/8) et physique s (V.6/7) du mal d’amour.

Sur les 2 quatrains, le présent de description confère une intemporalité à la souffrance : toute chronologie est abolie. Toujours dans les 2 1ers quatrain : « et » de relance après une virgule : structure syntaxique récurrente : valeur adversative de la conjonction de coordination « et », renforcée par la pause induite par la virgule : force des contrastes/

V. 6 : Allégories : « Désir » et « Crainte » : Figure très classique pour les auteurs de La Pléiade, mais place à nouveau l’amant dans un état de servitude.

Synthèse : unité thématique du huitain : le bouleversement amoureux induit des conséquences aussi bien physiques que morales : le poète perd ses facultés d’entendement, d’action, il est une contradiction vivante, MAIS c’est souffrance est source de jouissance.

Le sizain :

1er tercet :

Pas de réelle opposition avec le huitain, comme souvent dans le sonnet traditionnel, MAIS une évolution thématique : métaphore filée de « la prison » d’amour.

V.9 « Votre » à l’attaque du vers et sous l’accent : évoque l’entière emprise de la femme aimée sur le poète. Cependant, apparition du champ sémantique du corps, inhabituel :

V.10 : »corps » V.11 « cœur » : polysémique : siège du sentiment amoureux ET organe qui se manifeste physiquement sous le coup de l’émotion : incarnation du sentiment, renforcée par le verbe « je sens » : le poète se fait être de sensation, non plus seulement d’amour éthéré. Ce qui sera renforcé par la fin du dernier vers « et nu ».

V10/11 : métaphore filée de la prison qui va trouver son élucidation dans le dernier tercet avec la métaphore de Cupidon

2ème tercet :

comme il est de mise, le dernier vers constitue le concetto, càd la pointe du sonnet , la révélation du sens.

V. 13 : introduction de l’explication à cette souffrance évoqué dans les 3 1ères strophes, sans que jamais le mot « amour » ne soit écrit : le responsable de tout ce bouleversement est « Ce vieil enfant, aveugle archer, et nu. »

V. 14 métaphore revisitée : certes, elle correspond à l’évocation mythologique telle que l’on peut la trouver dans la peinture de ce temps, mais Du Bellay innove ici : sa métaphore apporte bien sûr des éléments de compréhension à l’évocation de Cupidon :

« Ce vieil enfant » pour dire la permanence de la puissance de l’amour

« aveugle archer » pour dire l’absence de rationalité de ce sentiment

« ,et nu », quant à lui, n’apporte aucun supplément de sens, et la nudité qu’il évoque peut rappeler la représentation picturale de Cupidon, mais elle peut se rattacher à l’isotopie du corps évoquée dans le 1er tercet, comme si, malgré la tradition et malgré l’inspiration pétrarquiste, , Du Bellay s’autorisait une certaine expression plus incarnée de l’absence.

Il est à noter que ce dernier donne toute sa puissance au sonnet, aussi en raison de son rythme qui met en relief le dernier syntagme : 4/4/2.

Proposition de plan :

Dans quelle mesure Du Bellay s’inscrit-il ici dans la tradition pour évoquer le sentiment amoureux?

- Le désordre amoureux

1. L’incohérence à travers les figures de construction

- parallélismes et chiasmes

2 . Un « je » dans tous les sens

- Sujet, coi, pronom

- Saturation du texte

- Abolition de toute temporalité

Le présent de description/ vérité générale

- la force des contrastes

Ils illustrent la complexité du sentiment amoureux

- Entre douleur et plaisir

- Les conséquences de l’amour

- Une femme idéalisée mais une incarnation du sentiment

- champ lexical et métaphore finale.

Bien entendu, ceci n’est qu’un 1er jet que nous augmenterons et affinerons.

Il vous permet néanmoins d’avoir quelques pistes de réflexions sur ce beau poème.

Bon travail !

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