Adieu, Guillaume Apollinaire

...

1° L'angoisse de la séparation

- Supplication:« Je t'en prie »v.6 : Manifestation de l'inquiétude du poète.

- Impératif « Envoie aussi des lettres »v.4 + Répétition de « lettres »v.4 : Demande vitale pour le poète.

- Gradation « ton voyage »v.3 ; « ton départ »v.13 : L'angoisse est de plus en plus palpable : à la fin « Adieu »v.13 et v.15 prend une tournure définitive. La distance augmente inexorablement.

2° La menace de la guerre

Sans poser en héros, le poète accepte son devoir militaire et c’est très discrètement qu’il évoque sa situation de simple soldat:

- il mentionne l’armé à laquelle il appartient l’« artillerie », avec une légère touche patriotique apportée par le possessif « notre », v. 5.

- pronom personnel indéfini « on » : Apollinaire se fond dans la foule de ses camarades qui, eux aussi, attendent des nouvelles de leurs proches.

- Répétition de « Une deux trois »v.15 qui fait allusion à la marche des militaire

- Présence de danger et de mort : Quand le poète fait allusion à « la mort » (v. 2), quand il offre à Lou sa « vie », son « sang » (v. 9), ces mots prennent un relief prémonitoire : quelques mois plus tard, grièvement blessé, il échappe de peu à la mort mais, affaibli par sa blessure, il succombe lors de l’épidémie de grippe espagnole en novembre 1918.

Conclusion:

Entre jeu formel et familiarité du ton, entre effusion lyrique et angoisse à peine voilée, Apollinaire évoque avec délicatesse, humour et la plus fine sensibilité quelques-uns des thèmes humains universels, l’amour, la guerre, l’angoisse de la séparation.