L'émigration dans le cinéma africain
Par Ramy • 29 Janvier 2018 • 1 418 Mots (6 Pages) • 493 Vues
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cause des émigrés, leurs illusions et de leurs désillusions, leur espérance et leur désespoir et ce dans le but de sensibiliser les sociétés d’accueil des conditions des émigrés. Le film intitulé Les Ambassadeurs de Nacer KTARI (1976) est révélateur dans ce sens du moment où il ne se contente pas d’une simple description des situations, mais, il cherche, comme le précise le réalisateur, à :
« Montrer de l’intérieur la condition d’immigré maghrébin en France et cela dans une forme largement accessible à une masse de spectateurs tant arabes que français. »
En plus de leur désir de dire l’émigré et de l’exprimer par le truchement du septième art, des cinéastes africains originaires du Maghreb et installés en France tournent des films en vue de revendiquer leur identité. Ainsi, le cinéma devient le creuset d’une quête ontologique. Ce cinéma est communément appelé cinéma Beur . Dans son film Prends tes 10.000 balles et casse-toi (1981), Mahmoud ZEMMOURI met en scène une famille qui a décidé de rentrer chez elle en Algérie, mais dans les enfants sont nés dans la banlieue parisienne ne connaissent de l’Algérie que ce qu’ils ont pu découvrir pendant les mois de vacances qu’ils ont eu l’opportunité d’y passer ; ils ne maîtrisent ni l’arabe ni l’amazighe. On s’installant dans le village de leur famille d’origine ils trouvent de sérieux problèmes à y vivre et à s’habituer aux gens et aux lieux.
Sur le plan thématique, les cinéastes africains intéressés par le phénomène de l’immigration traitent entre autres thèmes celui du retour de l’émigré au pays d’origine qu’on retrouve dans le film d’Abdelkrim BAHLOUL Un vampire au paradis (1991) où il est question d’un Beur qui passe pour un vampire s’attaquant aux gens. Mais ce que Dracula, originaire de Bab el Oued désire c’est surtout de rentrer chez lui en Algérie. Le thème du retour est cher à ce même cinéaste qui le réexploite dans un autre film qu’il a intitulé Le Thé à la menthe qui raconte l’histoire d’une mère qui ramène son fils qui vivait à Paris à son pays d’origine. Outre le problème du retour, on note également celui de l’intégration des émigrés dans les pays d’accueil, c’est le cas du film de Brahim TSAKI Les Enfants du néon (1991) qui traite du rejet de deux émigrés qui habitent la banlieue et qui ont beau faire des efforts pour dépasser leurs différences, l’émigré est toujours refoulé par la société. Plusieurs autres thèmes marquent ce cinéma qui se propose de faire du phénomène de l’immigration un une matière première dont on peut citer à titre d’exemple ; le déracinement, la lutte contre le patronat, le travail au noir, le racisme, le drame de ceux qui veulent partir ou de ceux qu’on a quittés.
Pour conclure, nous avons tenté, tout au long du présent travail, de mettre l’accent sur la représentation du thème de l’immigration dans le cinéma africain et ce à travers une définition de l’immigration, un arrêt sur les raisons qui font que les cinéastes africains portent ce thème au grand écran et un inventaire qui ne se veut pas exhaustif des thèmes relatif à l’immigration. Reste à savoir comment est-ce que les cinéastes européens conçoivent ce phénomène en l’occurrence l’immigration et comment ils le représentent dans leurs films.
Bibliographie :
• Ayi-Francisco d’ALMEIDA, Les Politiques de communication sociale au moyen du cinéma : le cas des pays africains
• Jaïdi Moulay Driss, Cinéma et Société
• ROBERT Paul, Le Petit Robert
• BRAHIMI Denise, Cinémas d’Afrique francophone et du Maghreb
Filmographie :
• Les Ambassadeurs (Nacer KTARI-1976)
• Prends tes 10.000 balles et casse-toi (Mahmoud ZEMMOURI-1981 )
• Un Vampire au Paradis (Abdelkrim BAHLOUL-1991)
• Le Thé à la menthe (Abdelkrim BAHLOUL-1984)
• Les Enfants du néon (Brahim TSAKI-1990)
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