Le continent africain face au développement et à la mondialisation.
Par Junecooper • 21 Mai 2018 • 1 908 Mots (8 Pages) • 567 Vues
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qui auraient été transférés illégalement hors d’Afrique depuis 40 ans.
Cet argent aurait largement pu contribuer à financer des programmes ambitieux de développement.Enfin, l’économie informelle (non déclarée), reste très présente en Afrique. Selon le bureau international du travail, l’économie informelle représente 72% des emplois en Afrique subsaharienne.
B De forts potentiels de développement
L’Afrique connaît depuis 2000 une croissance économique moyenne de 4% par an.L’Afrique possède de nombreux atouts, elle dispose notamment d’un marché intérieur qui se développe :
• La croissance a permis l’émergence d’une classe moyenne (qui reste cependant minoritaire) qui constitue les bases pour le développement d’un marché intérieur.
• L’augmentation de la population est aussi un facteur d’élargissement de ce marché.
L’Afrique est un continent riche en ressources naturelles :
• Les réserves de minerais et d’hydrocarbures sont importantes. Cette exploitation doit cependant ne pas rester dans une logique de la rente, dans laquelle l’argent n’est pas investi dans les autres domaines économiques. Le poids des grandes entreprises occidentales (Total au Gabon, Areva au Niger, etc.) qui exploitent ces ressources doit aussi être remis en question.
• Enfin, le potentiel agricole du continent est important. Les terres cultivables sont nombreuses mais l’agriculture est pour le moment très peu productive et certaines pratiques, comme le surpâturage, participent à la déforestation et à l’érosion des sols.
L’Afrique attire de plus en plus des investisseurs étrangers :
• Les IDE ont augmenté de 80% entre 2000 et 2010.
• L’Afrique est "en chantier". De nombreux projets de construction d’infrastructures sont en cours, tels que le port de Djibouti, de Tanger, etc. Les lignes de TGV (Maroc) et les axes de circulation sont l’objet d’investissements importants.
• Les États les plus développés (les États-Unis, la France, etc.) sont des investisseurs présents en Afrique, mais la part des pays émergents dans les IDE en direction du continent est devenue majoritaire. La Chine est le premier investisseur en Afrique, et les autres pays émergents, comme le Brésil, l’Inde, ou encore la Turquie ne cessent d’augmenter leurs investissements.
Cependant, la situation n’est pas homogène :
• L’Afrique du Sud est le pays le plus riche d’Afrique et elle représente 17% du PIB du continent.
• Les autres "lions africains" affichent eux aussi une économie plus dynamique que la majorité des États du continent, tels que le Nigeria, le Maroc, l’Algérie et l’Égypte.
• L’ensemble de ces pays représente 60% du PIB du continent.
Enfin, la démocratisation progresse en Afrique du Sud, au Sénégal, au Burkina Faso, en Tunisie.
IIIDe nombreux défis
ALes défis de la croissance démographique
La population africaine est actuellement en transition démographique :
• L’Afrique représente 15% de la population mondiale (1,1 milliard d’habitants) et est estimée à environ 25% pour 2050 soit 2 milliards d’habitants.
• La raison est que la plupart des pays d’Afrique sont entrés dans la transition démographique, avec une diminution de la mortalité à 12‰ pour une natalité à 36‰. La fécondité (nombre d’enfants par femme) est haute, à 4,7 en moyenne.
• Cette transition n’est pas uniforme : l’Afrique du Nord et du Sud sont déjà bien avancées (2,17 enfants par femme en Tunisie) mais le reste du continent garde une fécondité élevée (5,5), avec une variable indéterminée qui est l’effet à long terme du sida.
Une telle croissance démographique possède de bons et de mauvais aspects :
• D’un côté, la population est jeune (41% de moins de 15 ans) et promet de devenir un fort réservoir de main-d’œuvre pour les activités manufacturières (la Chine délocalise déjà une partie de sa production en Afrique, notamment en Éthiopie).
• De l’autre, la jeunesse de la population entraîne un fort taux de dépendance (plus de jeunes inactifs que d’actifs), un besoin considérable en éducation pour les 330 millions de travailleurs qui chercheront un emploi d’ici 15 ans.
• Une grande partie des besoins de la population africaine n’étant pas satisfaite, l’augmentation de la population et de ses besoins est donc un défi de taille. Il faut en effet être capable de construire des infrastructures (égouts, réseaux d’eau potable, infrastructures de santé et d’éducation) et de fournir suffisamment d’emplois.
La deuxième conséquence de la croissance démographique est l’urbanisation massive :
• En 2030, on estime que 75% de la population africaine sera urbaine contre 50% de nos jours.
• La métropolisation a permis la naissance de grandes métropoles (Le Caire, Lagos, Abidjan, etc.)
• L’urbanisation est inégale (plus aboutie au Sud et au Nord qu’au centre).
• Les villes africaines sont souvent dépourvues d’infrastructures et entourées de bidonvilles.
• Pourtant, les villes peuvent être un atout pour le développement puisque les conditions de vie y sont meilleures qu’à la campagne. De plus, les villes sont un relais de la mondialisation et malgré les nombreuses difficultés auxquelles elles font face, elles sont les zones les plus dynamiques à l’intérieur des pays.
BLes défis environnementaux
Plusieurs problèmes environnementaux se développent en Afrique :
• L’exploitation des matières premières est une activité très polluante. Le delta du Niger est particulièrement frappé, on estime que la zone a subi plus de 7000 marées noires les 40 dernières années.
• Les fronts pionniers (agricoles et à des fins d’exploitation des minerais) ont pour conséquence une déforestation massive.
• Les grandes villes sont de plus en plus étalées. Cet étalement urbain est cause de pollution (gestion des déchets, augmentation du trafic routier, etc.) et nécessite des aménagements
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