La peur et le cri de Munch

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illustrant l’ampleur de la crise et justifiant l’appellation « attaque » de panique, tandis qu’il tente vainement de boucher ses oreilles en un acte désespéré. D’ailleurs, cet être ne peut échapper à son angoisse : le point de fuite à gauche et la barre verticale à droite l’en empêchent. Il est ainsi emprisonné et de n’a aucune échappatoire. Il est réduit à l’impuissance, comme lorsqu’on perd le contrôle de son corps lors d’une crise d’anxiété et qu’on a l’impression de ne plus être aux commandes de celui-ci. D’autre part, l’apparence cadavérique de cet être peut se rapporter au sentiment de mort imminente que ressent une personne en pleine crise. Elle provoque également la déshumanisation de ce personnage, qui paraît plus mort que vivant et semble presque irréel, ce qui pourrait rappeler le sentiment de dépersonnalisation et de déréalisation qu’éprouve un individu sujet au trouble panique.

Ensuite, les touches de peintures épaisses et tortueuses déforment le paysage et lui confère des contours flous. Cela crée une atmosphère inquiétante, qui semble vibrer sous la puissance de ce cri tragique et qui traduit l’amplification péjorative de la situation que l’individu réalise lors d’une attaque. Cela exprime aussi un certain malaise.

L’instabilité est renforcée par les couleurs du ciel et des montagnes qui ont été échangées, manifestant un trouble chez le personnage. De plus, le fjord est tellement courbé qu’il tombe dans le précipice à droite, formé de touches de peintures verticales, ce qui crée une impression de vertige. Or, lors d’une crise d’angoisse, le sujet est souvent pris de vertige, causé par l’accélération de sa respiration et le manque d’oxygène au cerveau.

Ce tableau est ainsi tellement expressif et puissant que l’angoisse du personnage se transmet au spectateur.

Le trouble panique apparaît souvent entre 20 et 30 ans et sa prévalence est de 2 à 3%. Edvard Munch était d’ailleurs âgé de 30 ans lorsqu’il réalisa ce tableau.