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Faut-il avoir peur de la dette ?

Par   •  4 Juillet 2018  •  2 444 Mots (10 Pages)  •  553 Vues

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La première cause de l’accroissement de l’endettement des ménages français est la hausse du prix de l’immobilier. En effet, il a constamment augmenté au cours des années 2000, avec un pic important en 2008-2009. Cela a obligé les Français à s’endetter un peu plus pour devenir propriétaires d’un logement. La conséquence est que le taux d’endettement des ménages a explosé, notamment pour le troisième trimestre de 2011. Ce pourcentage a ainsi atteint 80,2 %. La seconde raison qui pourrait expliquer la hausse de l’endettement des Français est la multiplication des offres de crédit. En effet, outre les emprunts contractés auprès des organismes de crédit traditionnels, les Français se laissent également tenter par les sirènes des différents crédits à la consommation. Ils n’achètent plus seulement leur maison ou leur voiture à crédit, mais aussi leurs vacances, leur habillement, leurs appareils électroménagers ou informatiques. En outre, le développement d’Internet facilite les achats en ligne, ce qui met à mal les finances des ménages.

Le crédit bancaire est la forme de financement des entreprises la plus répandue et la plus commune. Elle constitue généralement la première option vers laquelle se tournent de façon systématique les entrepreneurs lorsque ces derniers désirent des fonds pour financer leurs activités. Bien que ce mode de financement soit décrié et que les personnes qui sont à la recherche de capitaux se tournent vers d’autres options qui sont jugées plus avantageuses, il n’en demeure pas moins que c’est un mode de financement qui possède des qualités indéniables.

- La dette qu'accumule l’État doit être bénéfique à la population

Pour un État, le processus d’endettement est naturel, il fait partie de son fonctionnement courant. Les économistes se rejoignent pourtant sur le fait qu’il existe une «bonne» et une «mauvaise» dette. La mauvaise serait créée par des emprunts d’argent pour assurer le paiement des retraites ou le salaire des fonctionnaire. Subvenir, en somme, aux besoins basiques des administrations. Bien que nécessaires, ces dépenses ne constituent pas des sources majeures de croissance et ne permettent pas de créer une richesse suffisante pour rembourser la dette consentie. Il faut aussi prendre en compte le coût des intérêts à verser aux créanciers, qui peut représenter des sommes pharaoniques pour des pays empruntant à des taux élevés et/ou dont la dette représente une part importante de leur PIB. Ces intérêts sont similaires à ceux des prêts accordés aux particuliers. En France, le budget de l’État prend chaque année en compte le montant de ces intérêts, il s’agit désormais du second poste de dépenses à l’échelle du pays :44 milliards d’euros, juste derrière l’Éducation nationale qui est de 47 milliards. Ces intérêts sont doublement pénalisants pour l’État : leur remboursement ne crée ni richesse ni croissance mais oblige à rogner sur d’autres postes de dépenses. Contrairement aux effectifs de la fonction publique ou au budget des ministères, la dette est en effet incompressible.

Il faut donc prendre en considération le fait que l’endettement peut servir à financer des projets d’investissement, qui vont contribuer au bon fonctionnement de la société, à son développement, à la bonne santé de l’économie et de l’emploi. Parmi ces projets potentiels : le financement de réseaux de transports, d’établissements scolaires, de logements, d’infrastructures culturelles ou sportives. En théorie, ces dépenses vont amener un progrès, être génératrices d’autres investissements (du privé notamment) et vont s’accompagner d’effets positifs sur une économie. Cette question de la soutenabilité, la Grèce en fait l’amère expérience. Incapable de rembourser une dette colossale (près de 180% de son PIB), le pays vit au rythme des plans d’aide, accordés par le Fonds monétaire international et l’Union européenne. Le troisième de ces plans a été signé à la mi-juillet, après de longues négociations et un défaut de paiement d’Athènes, faute de liquidités. Si un accord a été aussi compliqué à trouver, c’est en partie car la Grèce et ses créanciers ne parvenaient pas à s’entendre sur les politiques publiques à adopter dans le pays.

- La dette se doit d'être contrôlée afin de ne pas parvenir à des crises

De nombreuses crises ont pour origine le surendettement ; de plus une dette mal gérée peut amener à un effet d'éviction ou à un surendettement.

- Comme nous le montre l'Histoire, de nombreuses crises majeures ont pour origine le surendettement

L'analyse des crises financières du XX ème siècle telles que la grande dépression de 1929 ou le krach de 1987 montre qu'elles ont toutes pour origine le surendettement des agents non financiers. Fisher dans La Théorie de grandes dépressions par la dette et la déflation en 1933 en faisant une analyse du krach de 1929, met en relief le rôle des facteurs endogènes à l'économie qui génèrent une crise cumulative. Après un moment d'euphorie, les créanciers finissent par s'inquiéter du niveau d'endettement atteint et les débiteurs ont du mal à trouver de nouvelles lignes de crédit. Ces débiteurs doivent alors liquider leurs stocks à perte pour financer les dépenses courantes. Ces ventes forcées et la baisse des prêts consentis engendrent une diminution de la masse monétaire et une baisse générale des prix. Cette baisse des prix accroît le poids des dettes (si l'inflation allège les dettes, la déflation les alourdis), conduisant à de nouvelles ventes d'actifs, et ainsi de suie jusqu'à la ruine de bon nombre d'agents économiques : c'est la spirale déflationniste que seul selon Fisher l’État peut empêcher de s'étendre.

- Une dette mal gérée peut amener à un effet d'éviction ou à un surendettement

À compter des crises pétrolières, les théoriciens néoclassiques ont souligné les limites de la politique budgétaire et notamment les effets néfastes des déficits et de la dette publique.

Par ailleurs, l’endettement de l’État peut provoquer un effet d’éviction : cet effet est dû à l’emprunt par l’État de fortes sommes pour son besoin de financement. De ce fait la masse des crédits disponibles pour le financement des entreprises diminue ; dans le même temps le recours accru à l’emprunt de l’État exerce une pression à la hausse sur les taux d’intérêts. Ces deux mécanismes

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