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La conscience est le fruit d'un double mouvement, théorique et pratique.

Par   •  31 Mars 2018  •  2 387 Mots (10 Pages)  •  742 Vues

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L’homme doit opérer cette réflexion, ce retour sur lui-même s’il veut connaître sa propre nature. Sans cette réflexion, l’homme perdrait l’un des moyens qu’il a de sortir de l’immédiateté propre aux choses de la nature. S’il ne se penchait pas sur lui-même il ne pourrait pas prendre conscience de lui-même. En se penchant sur soi, l’homme se découvre : il apparaît au regard de son esprit, il se dévoile. Prendre conscience de soi théoriquement, ce sera donc, selon Hegel, se découvrir dans son être, et cette découverte sera majeur lors de la sortie de l’immédiateté dans laquelle demeurent les « choses de la nature ». Par le fait qu’il est aussi esprit, l’homme accède à lui-même : il ne se contente pas d’avoir des sentiments, d’être affecté, passivement, par quelconques émotions, d’agir en fonction de ces affects, guidé par son instinct et sans rien en savoir. L’homme, dit Hegel, doit se connaître : « il doit se pencher sur lui-même ». L’homme ne doit pas échapper, en tant qu’homme, à cette connaissance de soi.L’homme doit se donner des objectifs, il doit se penser afin de parvenir à se connaître. L’homme doit, ainsi, accéder à soi en représentation. Accédant à la re-présentation de soi, l’homme doit accéder aussi en même temps à la re-connaissance de soi. En se pensant, il se re-connaît lui-même.Cela signifie que l’homme doit s’objectiver, s’appréhender, se connaître consciemment dans le détail de son être en découvrant ce qui concerne son « essence » : l’homme ne doit et ne peut se connaître que par « ce que la pensée peut lui assigner comme essence ». Hegel entend ici par essence le ce-que-c’est ,la nature de l’homme, ce qui répond à la question « qu’est-ce que ? ». L’homme ne doit et ne peut se découvrir en général qu’en tant qu’il lui est donné de pouvoir répondre à la question « qu’est-ce que ? » Pouvoir répondre à la question « qu’est-ce-que ? » c’est être capable d’accéder au « domaine » des essences, L’accès au domaine de l’essence permet à l’homme de se découvrir, d’accéder à lui-même en répondant à la question « qu’est-ce que l’homme ? »

Mais Hegel indique que, à côté de la conscience liée à l’activité théorique, il y a une conscience liée à l’activité pratique

- Acquisition de la conscience de soi par la reconnaissance extérieur

.Pourquoi l’activité pratique n’est pas une aliénation de la conscience au sein du réel mais bien une « production de soi »

Deuxièmement l'homme se constitue pour soi par son activité pratique, parce qu'il est poussé à se trouver lui-même, à se reconnaître lui-même dans ce qui lui est donné immédiatement, dans ce qui s'offre à lui extérieurement.

L’homme, en effet, se constitue aussi dans sa double existence en tant qu’être conscient par l’activité qu’il exerce sur le monde qui l’environne. Hegel nomme cela « activité pratique ». Cette activité n’est pas de de pure réflexion. L’activité de l’esprit est associée au monde de la production : il y est question du changement du monde extérieur, changement qui est effectué par l’homme. L’homme en quelque sorte nie la nature telle qu’il la trouve puisqu’il la transforme. Pourquoi l’homme transforme-t-il alors la nature, c’est-à-dire « ce qui lui est donné immédiatement » ? Hegel répond que l’homme est poussé à le faire par une sorte de besoin de se reconnaître dans ce qui n’est pas lui. L’homme a besoin de mettre son empreinte dans tout ce qui ne la possède pas. Il a besoin de marquer « du sceau de son intériorité » ce qui, sans cela, lui est et lui demeure inconnue. Hegel dit que L’homme éprouve le besoin,de s’approprier chaque chose ne lui appartenant pas. De rendre propre ce qui ne l’est pas. Il éprouve ce sentiment de besoin car il lui faut, en quelque manière, humaniser — c’est-à-dire spiritualiser (« l’homme est esprit », a écrit Hegel) — le non-humain. Ce besoin ou cet instinct n’est pas naturel. Il s’agit ici d’instincts « supérieurs » : en transformant le monde extérieur, l’homme inscrit son intériorité dans l’extériorité. Il donne la figure de l’esprit à la « chose » naturelle. De la sorte, le monde extérieur n’est pas aussi étrange, ou étranger puisqu’il est marqué par l’activité du transformateur qu’est l’esprit dans sa dimension pratique. On doit songer ici à tout ce qui relève de la production : de la plus banale à la plus élaborée, la production est avant tout dit ici implicitement Hegel, une activité dans laquelle l’homme s’engage pour s’y reconnaître : « l’homme agit ainsi (...) pour ôter au monde extérieur son caractère farouchement étranger et pour ne jouir des choses que parce qu’il y retrouve une forme extérieure de sa propre réalité ». Avant même de viser une fin particulière de l’ordre de la technique, la transformation de la nature, du monde extérieur, serait une activité qui n’aurait lieu qu’afin de se reconnaître dans l’objet transformé ; car le transformé est ce qui est empreint de la forme qui est la signature de l’intériorité qui la met à l’œuvre.

Tandis que Hegel nous parle ici d’une activité créatrice qui sa fin en soi. L’homme a simplement besoin de se livrer à cette activité́ par laquelle, en transformant le donné naturel immédiat, il s’extériorise, il « s’étrange » . Il a simplement besoin de pratiquer cette activité pour elle-même par laquelle il se rend étranger à lui-même en marquant de son sceau, de son intériorité, les objets qui lui sont au départ étrangers, extérieurs. Chaque être humain possèderaient une tendance artiste puisque Hegel en parle comme « besoin » à plusieurs reprises et nous indique que ce besoin de modifier les choses extérieurs « déjà inscrit[e] dans les premiers penchants de l’enfant ».

Le choix de l’exemple : Il s’agit d’un enfant car Hegel considère l’acquisition de la conscience de soi comme un processus dans le temps et non comme une quelque chose de directe ou innée. Par son activité qui semble essentiellement négative, l’enfant passe du sentiment de son existence (le plaisir, sa force physique, etc.) à la conscience de son pouvoir (l’image du reflet). Il s’agit alors véritablement d’une ex-istance, c'est-à-dire d’une sortie de soi dans le monde extérieur, et d’une appropriation individuelle de ce dernier. Le

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