Comment peut-on dire que toute vérité est démontrable dans la mesure où pour être universelle, elle semble faire appel nécessairement à la raison, alors même qu’il existe des vérités de cœur qui s’appuient sur la confiance ? Autrement dit,
Par Junecooper • 20 Novembre 2018 • 1 401 Mots (6 Pages) • 683 Vues
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Il apparaît donc au terme de ce raisonnement que la vérité ne peut pas avoir la prétention de toujours se prêter à la démonstration. Toutefois, ne faut-il pas considérer qu’il existe des domaines, comme celui de l’arithmétique par exemple ou la géométrie, dans lesquels la raison exige la réhabilitation de la démonstration ?
Malgré l’apport de l’expérience, il faut reconnaître qu’elle est aussi et surtout source d’erreurs. En effet, l’expérience se fonde sur notre perception du monde, or cette dernière n’est pas infaillible : elle peut nous conduire à négliger des éléments du réel ou encore à les déformer. C’est notamment ce que nous explique Descartes, partisan du rationalisme, lorsqu’il en vient à soutenir que nos sens sont trompeurs. A ses yeux, il ne faut pas se fier au témoignage de nos sens étant donné qu’ils peuvent nous leurrer. C’est le cas par exemple des illusions d’optiques, comme celle du bâton dans l’eau qui nous donne l’impression qu’il est brisé. Descartes explique que c’est uniquement notre raison qui permet de considérer le bâton de manière rationnelle, de telle sorte à comprendre que l’impression de la déformation n’est pas issue du bâton en soi mais plutôt du fait qu’il soit immergé. C’est donc par la raison, et la raison seule que nous pouvons parvenir à la vérité. Par conséquent la vérité n’est pas quelque chose qui est atteignable par le biais de l’expérience, elle est plutôt accessible à partir d’une démarche de la raison. Cette même raison qui est convoquée dès lors qu’il s’agit de démonstration.
On peut ici, affirmer que toute vérité est démontrable si l’on songe en quoi consiste la définition de la vérité. En effet, la vérité est un énoncé sur la réalité qui répond à deux critères : un critère de cohérence interne et un critère de cohérence externe. Ce sont ces deux critères qui permettent dans un premier temps de vérifier la cohérence logique d’un énoncé, pour ensuite vérifier la conformité de ce dernier avec la réalité. Il s’agit là de deux critères vérifiables qui font nécessairement appel à la démonstration : pour qu’un énoncé puisse se dire vrai, il doit nécessairement répondre du critère de cohérence interne, or celui-ci est irrémédiablement lié à la démonstration. Par conséquent, toute vérité est démontrable par nécessité car dès lors qu’elle ne peut être démontrable, elle ne peut plus être considérée comme une vérité.
On comprend de tout ceci, que la vérité ne peut se fonder uniquement sur l’expérience dans la mesure où cette dernière peut conduire à l’erreur. Elle doit donc s’appuyer à la fois sur l’expérience et sur la démonstration pour obtenir le statut d’une vérité. C’est notamment ce sur quoi nous interpelle Kant pour qui il faut instaurer un dialogue entre la raison et la nature : entre le questionnement de l’entendement, les informations issues de l’expérience, le traitement logique et mathématique que l’entendement impose à ces informations. Ni empirisme pur, ni rationalisme pur : un va et vient incessant entre la raison et l’expérience. Le moment de la démonstration théorique est aussi important et primordiale que celui de l’expérimentation. Et l’une ne peut se passer de l’autre. Par conséquent, toute vérité doit bel et bien faire appel à la démonstration pour se faire légitimer. On ne peut faire l’économie de cette dernière.
Ainsi, on considère ici que la démonstration est un passage obligé à toute vérité, mais si l’expérience est faillible ne doit-on pas être tout aussi critique vis-à-vis de la démonstration qui peut elle aussi présenter à maints égards des faiblesses ?
On peu voir que dans le mande et com
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