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La conscience de soi fonde-t-elle la responsabilité?

Par   •  8 Octobre 2018  •  6 593 Mots (27 Pages)  •  643 Vues

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Il faut que l’un soit autorisé à demander des comptes à l’autre. La chose est manifestement impossible si je me considère exclusivement en termes cartésiens comme res cogitens, de ce point de vue il n’y a que l’identité à moi même qui vaille. Descartes fait fréquemment la distinction entre l’âme comme chose qui pense (considérée dans son essence) et la même âme entant qu’unie au corps. L’union de l’âme au corps ne fait pas partie de son essence. Or, cette union de l’âme au corps explique en elle cad en moi même des pensées passives telles que les passions, lesquelles ne sont pas sans rapport à l’agir humain. Les pensées passives confuses sont de trois sortes : les sensations qui ont rapport au plaisir et à la peine, les perceptions sensibles, les passions que sont la peur, la colère, la joie, la haine, cet. Les perceptions sensibles dan la conscience que nous en avons, nous avons tendance à penser que l’âme n’y joue pas de rôle cad que c’est précisément notre corps et lui seul qui perçoit. C’est tellement habituel de voir que le jugement intellectuel que suppose la vue me donne l’impression que c’est l’oeil qui voit lui même. Ce que je vois au sens strict c’est penser, c’est donner un jugement intellectuel. Dans toute perception sensible on a un jugement. Descartes n’attribue pas la perception sensible aux animaux pour cette raison. Les passions c’est l’inverse, on croirait que le corps n’y joue pas de rôle et pourtant celui joue nécessairement un rôle. Elles sont passives ces pensées parce que l’âme ne les veut pas, on les subit et plus précisément parce qu’en physique il n’y a de passion que si il y’a action, si quelque chose pâti il faut que quelque chose d’autre agisse. Nous n’avons qu’une seule pensée active (même l’entendement est une faculté passive pas de la même manière que les pensées passives confuses, quand je dis 2+2=4 je ne le créé pas, je l’admet, ne créé par les vérités qu’il connait, comme le ferait Dieu), la volonté, un corps ça ne veut rien, c’est moi qui veut. Dans ces pensées passives confuses, celles qui nous intéressent sont les passions puisqu’elles on rapport à l’agir humain. On peut par exemple agir sous l’effet de la peur et je peux même n’opposer à celle ci aucune résistance parce que j’ai contracté l’habitude de fuir au moindre danger (la peur est une passion, la lâcheté est un vice). Que ce passe t’il dans la cas de la lâcheté ? La perception du danger est telle qu’elle agit pour ainsi dire immédiatement sur le corps (vue du danger = représentation de l’âme) sans aucune appréciation ni évaluation du dit danger de la part de l’entendement, ce qui supposerait de mettre cette représentation un temps soit peu à distance de soi. L’âme cad moi même est alors réduite à une substance purement passive entièrement au pourvoir du corps, tout se passe alors comme si le mouvement des esprits animaux (impulsion nerveuse) dans le corps n’était absolument pas modifiée par la pensée qu’il fait naitre dans l’âme et qu’après avoir effectué un trajet de la périphérie du corps jusqu’au cerveau, il repartait de celui ci vers la périphérie sans aucune modification. Bien sur c’est passé par l’âme mais cette représentation ne modifie pas ma pulsion, son intensité, sa direction, rien du tout. Les jambes se mettent toutes seules en mouvement. Bien sur, à strictement parlé, l’âme joue bien un rôle dans ce processus puisque la peur est une passion cad une pensée de l’âme impliquant en outre une certaine représentation du danger. Mais, l’habitude de fuir ayant été contractée l’important est que la réaction physique à cette représentation du danger est invariablement la même, cad je fuis toujours, comme si elle était mécanique, je peux donc me comporter comme une machine ou comme un corps animé cad en termes cartésiens : comme une animal. Or, je ne suis pas un animal cad une chose vivante dépourvue d’âme et donc je me comporte comme je ne suis pas ou en contradiction avec ce que je suis.

Comment donc caractériser un être humain qui se comporte comme un animal qu’il est pas? Bestialité en posant qu’une bête ne peut pas être taxée de bestialité pour la bonne raison qu’elle est une bête, d’un autre côté je ne dirais pas que la bestialité est proprement parce que ce serait un paradoxe insoutenable, ainsi elle est exclusivement humaine. On rentre petit à petit dans le champ de la morale. (Chez Aristote la bestialité est un vice qui en un sens est le plus grave de tout et désigne le vice de quelqu’un qui n’a plus aucune conscience de son vice, ce qui le différencie de l’intempérant cad de l’individu qui fait le mal ou se comporte de manière non vertueuse et qui en a conscience et qui en souffre un temps soit peu). Il y’a quelque chose de bestiale dans le comportement du’n homme qui n’a plus aucune distance à son corps, il y’a quelque chose de bestiale dans la peur qui vous rend dangereux. Il y’a quelque chose de bestiale dans la colère, il y’a quelque chose de bestiale même dans la goinfrerie. Remarquons que dans ces trois cas cette bestialité affecte la parole. Il nous manque une dernière étape pour identifier ce type de comportement comme moralement condamnable, établir une relation de supériorité à l’intérieur même de sujet et plus précisément entre le sujet comme chose qui pense cad dans son essence et le même sujet entant que chose qui pense unie à un corps, ou plus schématiquement entre l’âme et le corps. Il y’a une déchéance pour quelqu’un qui est une âme à se comporter comme si il n’était qu’un corps. Si nous étions Aristotéliciens voilà comment nous justifierions cette déchéance : l’homme est chez lui un animal doué de pensée, il a quelque chose de plus que l’animal, une âme intellectuelle. C’est ce fait de l’homme, l’animal le plus accompli et le plus achevé et même en un certain sens, le plus animal cad le plus vivant. La déchéance serait synonyme ici d’abaissement, l’homme s’abaisserait en agissant ainsi. Mais, ce n’est pas possible de le penser ainsi dans les coordonnées cartésiennes, parce que l’âme qu’est l’homme n’est en aucune façon principe de vie ou de mouvement. Chez Descartes ce n’est plus un abaissement mais une négation de soi ou un anéantissement.

(penser ce n’est pas ce remémore / parallèle entre les hommes et les robots)

Pascal est un cartésien pour la plus grande part de sa philosophie même si par ailleurs il lui adresse de nombreuses critiques. Il dit « Je puis bien concevoir un homme sans mains, pieds, tête, car ce n’est que l’expérience qui nous apprend que la tête est plus nécessaire que les

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