Descarte, Discourt de la méthode
Par Orhan • 13 Octobre 2018 • 1 638 Mots (7 Pages) • 530 Vues
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Comme nous venons de le voir, le rejet de ce doute ne peut pas se limiter à la simple définition d’un devoir ou d’une obligation. Nous chercherons donc dans cette partie quel devoir Descartes exprime dans cet énoncé. Grâce au doute méthodique et à la morale provisoire que Descartes à établi, nous comprenons qu’il s’agit d’un homme raisonnable et organisé. Le devoir morale est donc peut être le devoir défini dans cette phrase. En se basant sur cette hypothèse, Descartes aurait simplement été le plus loin possible afin de trouver la certitude et serait arriver à une impasse. Étant raisonnable, Descartes aurait cessé de poursuivre inutilement ces recherches et aurait simplement rejeté ces doutes ne pouvant que lui apporter des malheurs s’il continuait. Cette phrase de la « méditation sixième » accentue notre raisonnement : « Je ne dois plus craindre désormais qu'il se rencontre de la fausseté dans les choses qui me sont le plus ordinairement représentées par mes sens ».[4] Cependant, en continuant la lecture de cette « méditation sixième », Descartes nous dit juste après la phrase que nous analysons : « je dois rejeter tous les doutes […] particulièrement cette incertitude si générale »[5](soulignons qu’une incertitude et un doute on presque la même signification). Ceci nous fait remarquer qu’il s’agirait plutôt d’un devoir intellectuel, ou pire, d’une obligation prise sans liberté dont le seul rejet de tous les doutes en serait l’issu. Par contre cela ne serait pas prendre en compte le fait que Descartes ait réussi de part lui-même à se confronter à cette réalité, comme on pourrait le comprendre dans la première phrase de la méditation sixième que j’ai citée. Bien que certaines choses soient peut-être irréel, nous ne pouvons pas changer nos perceptions et nous nous devons de vivre tant bien que mal dans l’incertitude et le doute afin de ne pas sombrer dans la « folie ». Nous conclurons donc cette partie avec la signification du « devoir » dans cette phrase, comme ayant un double sens. Il s’agit à la fois d’un devoir qu’on pourrait appeler une « prise de conscience », qui serait donc raisonnable et délibérément choisit. Et d’un devoir pris sans aucune liberté dont Descartes a été forcé de choisir afin de continuer à vivre normalement.
Étayons notre développement en se demandant à quel doute Descartes fait allusion en parlant de doute « ridicule ». Si Descartes parle du doute hyperbolique puis du doute ridicule alors, le doute hyperbolique ne peut être ridicule. Nous pouvons donc en déduire que le « ridicule » représente ici le doute méthodique, car il n’y a que deux sortes de doute dans la philosophie de Descartes. Quels seraient les raisons de rendre ridicule une telle méthode, qui est la base de ses recherches ? La méthode elle-même. Il n’y pas de cheminement plus logique qu’un autre pour trouer quelque chose dont nous ne connaissons pas l’existence. Comment trouver quelque chose d’aussi vaste, comme la certitude, avec une simple méthode ? Cela est ridicule. Si Descartes parle belle et bien ici du doute méthodique alors nous comprenons pourquoi il parle de lui comme étant « ridicule ». Et il se serait rendu compte du non-sens de cette méthode en cogitant sur tous les doutes qu’il doit rejeter. Cette phrase qui nous occupe depuis le début de ce travail prend petit à petit son sens et nous pouvons comprendre grâce à cette dernière analyse que Descartes rejette tout ce qu’il a établis jusqu’à maintenant, comme le doute hyperbolique, nous le savons depuis le début, mais aussi le doute méthodique.
En conclusion, Descartes est un pilier de la philosophie et il ne cessera jamais de nous étonner, comme on a pu le voir avec cette phrase. La remise en question de quels seraient ses motivations à rejeter tous les doutes, à quel devoir Descartes fait allusion dans ce fameux « je dois » et encore cette fin de phrase des plus impressionnantes en parlant de la base de sa philosophie comme étant « ridicule ». On pourrait encore se poser diverses questions sur ce sujet : le doute hyperbolique ne serait-il pas lui aussi ridicule ? Pourquoi Descartes n’a pas continué à douter ainsi jusqu’à la fin de ses jours ? Pourquoi ne pas chercher une autre façon de douter au lieu de tout rejeter ? Ces questions sont peut-être moins pertinentes que celles que nous nous sommes posées jusqu’ici, mais elles auraient aussi mérité un développement si nous avions voulu prolonger ce travail sur plusieurs pages encore.
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