Étude sociologique sur les aéroports
Par Raze • 8 Octobre 2018 • 2 879 Mots (12 Pages) • 422 Vues
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À la sortie, les boutiques sont à nouveaux très nombreuses et tapissent les côtés de l'allée. On y trouve des tas de choses. De la parfumerie à la boutique consacrée entièrement à la vente de merveilleux bonbons, on peut même s'offrir une portion de pop-corn dans un distributeur installé à cet effet. Une femme aux cheveux bouclés noirs et au pantalon blanc, ample, ne résiste pas et succombe, telle Ève, à la douce tentation. Un peu avant, nous avons croisé un parc de jeux où les rires des enfants éclataient avec malice. Rien n'est trop beau[pic 5][pic 6]
pour rendre l'attente plus agréable aux voyageurs en furtif passage ici. C'est un bon investissement qui permet aux parents de souffler un peu en regardant leurs petits garnements adorés se dépenser. Même si ils les retrouveront trempés de sueur, l'avantage réside dans le fait qu'ils ne rencontrerons pas de difficultés à les confier au doux Morphée.
Je m'amuse honteusement de voir une femme qui, par 3 fois déjà, fait des allez-retours, cherchant désespérément où elle doit se rendre. Avec 26 millions de voyageurs (pour la plupart allemands) recensés l'année dernière, l'aéroport de Palma était le 20° aéroport européen le plus fréquenté en 2015, plus imposant encore que l'aéroport de Bâle où l'espace y est déjà vertigineux. Et cependant alors que, perdu, vous vous rendez au comptoir de votre tour opérateur, on vous reconnaît et vous êtes directement dirigé vers l'étape suivante de votre voyage. [pic 7]
Étude du nombre de passagers (en millions) à l'aéroport de Palma entre 1999 et 2015, réalisée en janvier 2017
Lundi 24 avril, 20H40
Réserver / Enregistrement des bagages/ Contrôle de douane/ Contrôle de sécurité/ embarquement/ descente de l'avion / récupération des bagages / Transferts etc... c'est un vrai parcours du combattant de prendre l'avion pour les personnes découvrant ce monde à part, et qui ne sont pas encore habitués à la mondialisation et à l'informatisation. Les aéroports ne semblent appartenir à aucun pays et former ensemble un seul État, presque irréel, où les structures, les formes et les lois lui sont propres. Il est difficile de trouver des preuves nous indiquant dans quel pays nous sommes à l'intérieur de ce microsystème. L'anglais est présent partout et il arrive parfois qu'on entende des brides, de conversations en une autre langue, qui nous interpellent, nous surprennent même alors qu'on est habitué à ne plus qu'entendre que de cette langue universelle et qui nous retire une part de notre personnalité, de notre individualité.
L'embarquement, parlons-en. Déboussolés parmi le flux des voyageurs, il n'est pas aisé de trouvé où nos bagages doivent être mis aux mains des compagnies aériennes. Quand enfin on trouve LE bon halle d'enregistrement entre tous ses semblables, une longue file d'attente nous attend alors. Quand notre tour arrive enfin, mieux vaut ravaler le stress de cet examen devant la personne qui ne parle évidement que l'anglais ou l'allemand et qui s'impatiente, lâchant de révélateurs soupirs à chaque nouvelles valises déposées sur le tapis. Celle-ci doit en avoir des heures au compteur, car sa négligence, sa nonchalance et son humeur fracassante réduise à néant son devoir de civilité envers
les voyageurs. La politique de 'clients-rois' et le défi économique de chaque entreprises, piétinent parfois les libertés qu'ont droit les travailleurs en tout genres. Mais elle, elle n'a pas l'esprit assez sage pour ce modérer aujourd'hui et je ne me fais aucun soucis pour cette brune aux lèvres pincées ; elle ne se fera pas marcher dessus aujourd'hui par des clients capricieux, je vous l'assure. On ressent quand même un furtif pincement au cœur, lorsque l'on voit disparaître avec fracas notre valises qui contient notre nécessaire de survis matériel, mais également psychologique, alors que nous nous apprêtons à vivre un séjour loin de chez nous, de tous nos[pic 8][pic 9]
repères, de certains de nos proches, derrière des franges noires qui laissent apercevoir une descente aux étranges profondeurs.
Mais rien n'est comparable à ce qui suit. Les contrôles nous font manquer de défaillir sous les regards vigilants et menaçants des contrôleurs. Semblant scrutés nos entrailles, captant chaque faits et gestes, ils s’alertent et sautent sur nous, pauvres proies faciles, lorsque le voyant du détecteur de métaux s'allument avec un bruit glacial. Nous traitant comme des terroristes potentiels, ils n'ont aucune pitié et vous palpent, vous scannent, vous déchaussent, vous vocifèrent des ordres jusqu'à s’apercevoir que vous ne possédez rien de dangereux ou d'illégales ; garantie de la sécurité pour tous, oblige. Je n'ose pas imaginer le cas contraire vu la manière dont ils traitent les innocents. Passer sous un portique de sécurité est un véritable supplice qui fait appréhender le plus sage des chérubins. Demandez à votre entourage ; chaque personne ayant réalisé cette expérience, vous dira avoir été anxieuse à l'approche de cette étape incontournable.
Le Duty Free , cette zone où la TVA est nulle, est étourdissant et occupe une place stratégique. Nous sommes obligés d'y passer avant chaque départ puisqu'elle constitue l'unique voix d'accès aux salles d'embarquements. Pressés, on ne peut cependant qu'être désorientés et même enivrés dans cette boutique au couleurs vives et aux lumières aveuglantes. Le chemin mal indiqué et les panneaux rares, contribuent à l'appel de cet ordre silencieux, ce désir inconnu et inutile, de consommer des produits aux prix exorbitants mais aux réductions séduisantes. Pour éviter toutes tentations on ne s'y attarde pas, fuyant comme des animaux qui viennent de se faire piquer par une flamme chatoyante, on poursuit notre chemin à travers un couloir qui paraît subitement très, très sombre.
Enfin un moment de répit, avant l'embarquement, on se démène pour trouver une place assise et on s'avachit, repus. J’aperçois furtivement une femme de ménage, ou comme l'on doit l'appeler maintenant, technicienne de surface. Invisibles, elles maintiennent les lieux qui restent très bien maintenu si l'on fait abstraction des quelques déchets abandonnés ça et là, par quelques voyageurs irrespectueux ou peut-être dénués de la capacité de voir les
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