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Durkheim et Bourdieu - La démarche sociologique

Par   •  14 Novembre 2017  •  3 051 Mots (13 Pages)  •  714 Vues

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- leur caractère coercitif (contrainte que le fait social exerce ou qu’il est capable d’exercer sur les consciences individuelles)

- et extérieur aux individus, à leurs consciences.

Il étudie plusieurs faits sociaux comme le suicide, la famille, le mariage, le crime, la religion.

Il définit ensuite une méthode de recherche scientifique : rigoureuse, objective, se rapprochant le plus possible des sciences exactes, et se détachant le plus possible de l’expérience ordinaire. Il va employer pour cela la méthode comparative.

Pour Durkheim, je cite, « La première règle et la plus fondamentale est de considérer les faits sociaux comme des choses ».

Durkheim préconise d’étudier :

- les faits sociaux par ce qu’ils ont de plus extérieur aux individus, en s’éloignant le plus possible de la psychologie. En étudiant les faits sociaux comme des choses, le sociologue peut gagner en objectivité et peut s’écarter des prénotions, idées préconçues.

b) Application concrète de cette méthode : Bourdieu, « la « jeunesse » n’est qu’un mot »

Nous allons voir que « la « jeunesse » n’est qu’un mot » de Bourdieu est une application concrète de la méthode en sciences sociales de Durkheim. En effet, celui-ci s’est beaucoup inspiré de cette méthode tout au long de son œuvre (même s’il en critiquait certains aspects).

Tout d’abord, Bourdieu, dans son entretien, examine un fait social, celui de la jeunesse. Il explique comment le sociologue aborde ce problème. En effet, il ne considère pas la jeunesse comme on le fait habituellement, c'est-à-dire comme un groupe social relativement homogène mais comme il l’annonce dans son titre, « la « jeunesse » n’est qu’un mot », qui traduit une réalité très complexe. Il affirme que la question de l’âge a souvent été un choix arbitraire qui n’explique en rien la complexité de la réalité.

Bourdieu étudie la jeunesse en la confrontant avec d’autres faits sociaux tels que la vieillesse. Il procède donc à une méthode de comparaison.

Pour Bourdieu, je cite « la frontière entre jeunesse et vieillesse est dans toutes les sociétés un enjeu de lutte », plus précisément, il dit « dans la division logique entre les jeunes et les vieux, il est question de pouvoir, de division (au sens de partage) des pouvoirs. ». Bourdieu soutient donc que l’on classifie la jeunesse et la vieillesse pour créer un ordre social. Il dit « Les classifications par âge reviennent toujours à imposer des limites et à produire un ordre auquel chacun doit se tenir à sa place. ».

Donc, la jeunesse n’est pas une donnée figée mais est plutôt une construction sociale très complexe où, je cite, « Chaque champ (…) a ses lois spécifiques de vieillissement ».

Pour lui, je cite, « l'âge est une donnée biologique socialement manipulée et manipulable ». L’âge établi pour définir la jeunesse ne correspond pas à l’âge de la vie mais est construit socialement. Par exemple, Bourdieu montre qu’il existe deux jeunesses : l’étudiant bourgeois et le jeune ouvrier. Sous le même concept, on a des univers sociaux qui n’ont pratiquement rien en commun.

Il démontre que le fait d’être qualifié de jeune ou de vieux est quelque chose que l’individu ne choisit pas mais qui lui est donné de manière contrainte et qui est extérieur à sa propre conscience. La jeunesse est donc un fait social qui a, comme dans la méthode de Durkheim, un caractère coercitif et extérieur aux consciences des individus. Il parle de contrainte du fait social lorsqu’il dit que « la division des âges (…) produit un ordre auquel chacun doit se tenir à sa place » et « les coupures soit en classes d'âge, soit en générations, sont tout à fait variables et sont un enjeu de manipulations.». En effet, la jeunesse est un terme qui s’établit selon plusieurs variables contraignantes. Tout d’abord, l’individu est contraint par son habitus, c'est-à-dire la manière d’être, l’ensemble des habitudes ou des comportements qu’il a acquis et qui échappent de la conscience de l’individu. Cet habitus est acquis selon Bourdieu par la socialisation. L’individu est donc contraint par son milieu social. La jeunesse est déterminée, contrainte, par son capital scolaire, culturel, et relationnel.

Par exemple, le jeune ouvrier ne peut être étudiant car il fait face à certaines contraintes économiques, familiales qui l’empêchent d’être autrement que ce qu’il est.

Bourdieu considère que l’Ecole peut aussi être considéré comme un fait social qui peut aussi avoir une action contraignante. Selon lui, c’est une institution qui manipule les individus et qui, je cite, "décerne des titres, c'est-à-dire des droits, et confère du même coup des aspirations. ».

De plus, Bourdieu, lorsqu’il examine le fait social de la jeunesse, suit la même méthode scientifique que Durkheim. En effet, il considère la jeunesse comme une chose. Il va établir une objectivation, mettre une distance avec la chose, l’objet, celui de la jeunesse. Il va enlever tout caractère subjectif et définir rigoureusement la jeunesse pour s’écarter des prénotions et montrer qu’elle n’est pas un groupe social homogène mais qu’elle résulte de luttes politiques et sociales qui témoignent de leur relativité.

c) les obstacles épistémologiques

Tout d'abord, l'épistémologie est l’étude critique des sciences et de la connaissance scientifique.

L'obstacle épistémologique est un concept inventé par Gaston Bâchelard en 1938 pour qualifier ce qui s'éprouve entre le désir de connaître du scientifique et l'objet qu'il étudie. Cet obstacle l'induit en erreur quant à ce qu'il croit pouvoir savoir du phénomène en question. Il est pour Bachelard interne à l'acte de connaître puisque c'est l'esprit qui imagine des explications aux choses.

Il donne quatre conseils aux chercheurs souhaitant lutter contre les obstacles épistémologiques:

-réaliser une catharsis intellectuelle et affective

-réformer son esprit

- refuser tout argument d'autorité

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