Oral éthique

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que le plus important et qu’elle ait un toit et qu’elle soit en sécurité par rapport à son mari, et que le reste pourra attendre demain car il est 17h00 et sa mission prend fin.

 Questionnements :

Me voilà face un dilemme : d’un côté je comprends la CESF qui a un enfant qu’elle doit aller récupérer et une vie privée.

Mais d’un autre côté, Madame a elle-même une vie privée qui est, plutôt chaotique en ce moment. Elle est fragilisée et doit faire face à des préoccupations supplémentaires qui ne sont pas de son ressort : se doucher et aller au WC porte ouverte pour avoir de la lumière alors que son fils est présent dans la pièce principale, se couvrir avec une housse de clic-clac sur laquelle tout le monde s’est assis et vivre dans un logement qui porte encore tous les stigmates du dernier hébergé d’urgence…

Plusieurs questions se sont alors posées à moi :

- Au niveau personnel : Est-ce que j’aurai aimé être accueillie dans des conditions ? Alors que dois-je faire ? Rentrée confortablement chez moi alors qu’eux ne le seront pas ? Puis-je y retourner à l’insu de la CESF et satisfaire par la même occasion ma conscience ?

- Au niveau professionnel : Respecter et me soumettre aux décisions faites par la CESF alors que je suis entièrement à l’encontre? Puis- je déroger à la règle en donnant priorité à la personne accueillie? Et prendre le risque que se soit considérée comme une faute professionnelle ?

- Au niveau sociétal: N’ai-je pas le devoir en tant que citoyenne d’agir et de faire valoir les Droits Humains de Madame et de son fils? N’ai-je pas l’obligation en tant que travailleur social de garantir un service de qualité conforme à ceux pourquoi la structure dans laquelle j’interviens est missionnée et conventionnée ?

J’avoue que cette situation m’a beaucoup préoccupée, je n’ai su quoi faire car mon statut de stagiaire me freinée, je craignais des représailles sur la suite de mon stage pour ne pas avoir respecté la décision de la CESF.

En tant que professionnel en poste, je n’aurais pas agi de la sorte, je pense que nous aurions dû préparer les conditions d’accueil en amont et nous donner les moyens pour rendre le logement plus décent.

 Conclusion :

Pour finir, j’ajouterai que Madame n’a eu de cesse de nous solliciter pour les réparations à effectuer, et qu’elle a quitté le logement d’urgence 3 jours après son arrivée pour retourner vivre auprès de son mari. J’ai alors remis en cause notre organisation et surtout mon choix…En effet, mon silence, mon inaction prouve mon adhésion et surtout ma responsabilité par rapport à ces manquements…

Mais, apparemment la raison de son départ n’est pas due aux éléments obsolètes dans le logement mais le phénomène de « Lune de Miel ».

Cette situation me renvoi à une interrogation plus large, celle sur l’efficacité de nos interventions sociales lorsque les membres d’une équipe ont des valeurs d’éthiques complètement divergentes… ??