Les normes de la domination masculine et l'émergence d'une résistance
Par Plum05 • 1 Mars 2018 • 1 626 Mots (7 Pages) • 603 Vues
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- l'honneur : « monopole de l'honneur pour soi » ; cérémonial précis de la vente des épouses sur un marché d'échange reconnu
- la violence : aptitude aux sports de combat, de lutte et à l'exercice de la violence ; bride autour du cou de l'épouse vendue = violence symbolique
- l'argent : un homme doit être en mesure de subvenir aux besoins de sa partenaire, puis de sa famille ; transfert d'argent lors de la vente des épouses
- le sexe : importance de la capacité sexuelle et reproductive : l'homme se doit d'être «compétent», «apte» sexuellement ; dans les sociétés maliennes la polygamie est très valorisée socialement car c'est afficher sa supériorité économique et sexuelle
On voit donc que la domination masculine est une notion abstraite, socialisée, qui s'illustre par les normes que les hommes ont institué. Mais l'intérêt de ce corpus est qu'il remet en question cette idée en la questionnant et surtout en s'intéressant aux résistances que les femmes mettent en œuvre contre cette domination. Diverses, ces résistances ne sont pas toujours explicites et bien souvent cachées mais surtout, et c'est ce paradoxe qui fait leur force, elles utilisent la plupart du temps les normes de la masculinité pour s'imposer.
II – La domination masculine utilisée par les femmes pour renverser le rapport de force.
Grâce aux textes de ce corpus, on s’aperçoit que de privilèges, les prérogatives masculines se transforment rapidement en contraintes (A) qui, paradoxalement, vont favoriser une domination féminine implicite (B).
A) Des prérogatives masculines qui deviennent des contraintes.
Les hommes sont, en réalité, prisonniers de la représentation dominante.
- l'homme doit continuellement affirmer, ré-affirmer et apporter les preuves de sa domination.
- la contrainte économique est de plus en plus difficile à respecter mais même si le contexte social évolue il n'en reste pas moins que les hommes doivent se plier à ces normes de la masculinité.
ex : prix du mariage
- La communauté s'immisce dans le foyer et les hommes sont soumis au jugement de leur pair et contraint de respecter leurs exigences
ex : communautés qui défendent l'institution du mariage face à l'adultère
B) Des normes contraignantes qui favorisent la domination féminine implicite.
Les femmes ont des atouts qu'elles peuvent utiliser pour renverser la domination masculine, du moins dans certains domaines, en utilisant les normes de la masculinité à l'encontre de leur partenaire. Les femmes peuvent alors utiliser leur fécondité et leur sexualité comme arme de domination sur les hommes. C'est ce que nous dit Bourdieu dans le premier texte : « les femmes ne peuvent exercer quelque pouvoir qu'en retournant contre le fort sa propre force ».
- dans les sociétés maliennes, les femmes ont un important pouvoir de décision
ex : les sœurs qui choisissent le prénom de la fille de leur frère, la mère qui oblige son fils à faire un mariage religieux...
- la femme peut utiliser le monopole de l'honneur de soi à son profit car si elle trompe son mari et que cela est su, c'est sur lui que retombera la honte et le déshonneur
- les femmes ont réussi à imposer dans une certaine mesure, leur autonomie dans la vente des épouses qui était parfois réalisée à leur initiative.
La domination masculine comme réalité naturelle n'est donc qu'un leurre et simplement la traduction d'un besoin prépondérant de s'imposer. Mais cette domination, que les hommes ont réussi à institutionnaliser au fil du temps grâce à un travail de socialisation, se révèle être beaucoup plus contraignante qu'il n'y paraît. De plus, même si l'incorporation de cette domination joue en leur défaveur, les femmes ont également assimilé ses normes et savent comment les utiliser pour tenter de renverser le rapport de force.
En somme, si l'égalité homme-femme n'est pas encore d'actualité, les femmes qui ont compris comment retourner le rapport de force peuvent prétendre à diminuer la domination masculine. Si les résistances féminines se développent, alors peut-être que la domination masculine s'estompera, étant de moins en moins incorporée au fil des générations, pour au final disparaître.
Pour revenir sur la règle de grammaire que nous avons tous appris étant petit, nous pourrons dire que le concept de domination masculine est obsolète lorsque les professeurs enseigneront la règle de proximité aux enfants, soit une règle de grammaire où l'adjectif s'accorde avec le plus proche des noms qu'il qualifie, règle qui fût abolie à partir du XVIIIème siècle.
Clara Gallienne – 1A Groupe 3
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