Les Valeurs Contemporaines

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- L’histoire de la modernité

Thèse classique d’économie par l’allemand A.O. Hirschman (économiste du XXe siècle) : Invention de l’économie du développement en 1958

Les passions et les intérêts, Hirschman (1977)

Mises au point historiques

Il y explique pourquoi le monde occidental a basculé dans le processus de modernité.

- La thèse

L’auteur fait plusieurs constats.

Le premier c’est qu’il constate qu’à la Renaissance, les intellectuels se mettent à analyser les hommes tels qu’ils sont. Avant, l’analyse de la société se faisait de manière normative, c’est-à-dire que l’on construisait des sociétés idéales pour comprendre les manques qu’il pouvait y avoir (ex : la république de Platon => construire la cité idéale). A partir de la Renaissance, on privilégie les analyses de type descriptives (ex : la république de Machiavel – 1469/1527). Celui ci nous dit que l’être humain possède 3 défauts :

- la peur, l’Homme est lâche

- la vanité, se préfère lui-même aux autres

- l’avidité, l’amour de l’argent et des possessions matérielles

C’est ici un principe de gouvernement : tout chef d’état doit savoir que tout être humain possède au moins 2 de ces défauts, et il doit analyser son entourage pour savoir lesquels ils possèdent afin de les manipuler. Ce type d’analyse est caractéristique de la Renaissance.

Le deuxième constat est que la Renaissance voit l’invention de la science moderne. Galilée (1564-1642) est considéré comme son fondateur, car il remet en cause l’héritage du passé. La science moderne c’est une vision mathématique de l’univers. Pour Galilée, la nature est immense mécanique qui fonctionne selon ses propres lois. On a donc calqué cette vision sur les sociétés pour réinventer la science.

Le troisième constat est le point capital de la thèse d’Hirschman. L’Europe Occidentale était unifiée par l’Eglise catholique jusqu’au XVIe siècle. A la Renaissance, cela se termine. En 1517, il y eu la publication des 95 thèses de Wittenberg par Martin Luther. Ces thèses s’opposent à la doctrine du Vatican (naissance du protestantisme). Cela va être le début des grandes guerres très violentes de religions du XVIe siècle. Pendant longtemps, l’Eglise a joué un rôle de pacification auprès des sociétés (ex : la trêve de Dieu). A partir de ces guerres, le schéma se brise et l’Eglise ne peut plus jouer ce rôle. C’est le début de l’état laïc et le doute s’installe. La religion commence à apparaître comme étant inefficace pour pacifier la société. Pour Hirschman, la cause historique est le traumatisme de ces guerres de religions.

Les intellectuels de l’époque, pour pacifier les sociétés, d’utiliser l’égoïsme de l’être humain pour le retourner contre sa violence (le mal par le mal). Cela signifie que l’on va pousser les peuples à aimer l’argent, à s’occuper autrement pour ne pas penser à se faire la guerre.

S’il on veut pacifier la société, il faut que les hommes aient un comportement rationnel.

- Faire des hommes prévisibles

Cette idée a été émise pour la première fois par Machiavel. Celui-ci nous dit que la vertu principale d’un chef d’état est d’anticiper les évènements : « la fortune est femme ». Il entend par là que, comme avec une femme à l’époque, s’il ne se passe rien, il faut la secouer, en prévision.

Cette idée a été reprise par Adam Smith, le premier économiste moderne (1723-1790). Celui-ci nous dit que si on pousse les individus à lutter pour leurs propres intérêts, alors ils auront un comportement rationnel. Et si c’est le cas, ils deviennent des hommes prévisibles et non des êtres poussés par leurs passions irrationnelles.

- La démolition du héros et le doux commerce

Jusqu’au XVIIe siècle, le commerce est l’amour de l’argent sont méprisés.

Ex : XIIIe siècle → Louis IX expulse les juifs du Royaume de France car ceux-ci vivaient de l’usure (prêt à intérêt).

Antiquité → Aristote a critiqué la recherche de profit dans la chrématistique (faire du profit) :

Troc M (marchandise) → M’ (autre marchandise)

Arrivée de l’argent M → A (argent) → M’

Chrématistique A → M → A’

A → A’

Les guerres de religions vont provoquer un dégoût de la violence. C’est à partir de là que s’est enclenché le processus encore inachevé de la démolition du héros guerrier militaire (ex : Don Quichotte, Cervantès). En contre parti de cela, on va valoriser le parti du commerce → le doux commerce).

Montesquieu a institué cette idée du doux commerce. Elle se développe au XVIIe siècle pour pousser les états à faire du commerce pour qu’ils deviennent interdépendants les uns des autres sur le plan économique, ce qui rendrait la guerre impossible → mondialisation. Cependant, cela a eu l’effet inverse (1ère et 2nde Guerres Mondiales).

Montesquieu a également fait une critique de la monarchie absolue. Le problème de ce type de monarchie c’est qu’elle est héréditaire. Et c’est ce qui faisait peur aux intellectuels de l’époque. Le seul moyen trouvé pour y pallier était donc le commerce.

- Les physiocrates

Mirabeau (1715-1789) / Quesnay (1694-1774)

Les physiocrates vont reprendre les acquis de la science moderne et considèrent que la société des hommes est une machine qui fonctionne selon ses propres lois. C’est le début du libéralisme et du « laisser faire » : liberté totale du commerce et un chef d’état omnipotent qui doit assurer la liberté du commerce.

Il y eu des conséquences imprévues. Dès le XVIIe siècle, on va commencer à critiquer ce monde géré par les activités économiques. La principale critique vient de Tocqueville (1805-1859). Celui-ci dit que le fait