L’Espace Insertion est une structure départementale
Par Matt • 24 Avril 2018 • 1 892 Mots (8 Pages) • 609 Vues
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leur isolement, ils sont en demande d’échanger avec un groupe, d’avoir un espace de partage avec d’autres personnes.
Des échanges verbaux informels avec le public, principalement des nouveaux allocataires entrant dans le dispositif du RSA, ou des personnes fréquentant l’Espace Insertion depuis quelques mois, mettent en évidence leur besoin et volonté de sortir de chez eux. Il s’agit pour eux de se (re)mobiliser et de retrouver une dynamique du groupe.
Le public m’a sollicité à plusieurs reprises lors d’entretiens individuels afin de savoir si une nouvelle action collective allait être mise en place. Par la suite, une autre stagiaire et moi-même avons reçu collectivement les personnes qui étaient en demande afin de recueillir des idées et de les mettre au cœur du dispositif de création d’une action collective. Durant cet entretien collectif, le public avait le souhait de s’exprimer avec un nouveau support et de faire travailler leur imaginaire. Après cela, nous avons eu trois réunions avec nos référentes Assistante de service social, Educatrice spécialisée et la responsable de la structure. Ces réunions ont été effectuées à notre demande. Elles avaient pour but de partager les constats que nous avions fait, de relayer les souhaits et envies du public. Une animatrice de l’Espace Insertion, ayant eu plusieurs années d’expérience dans atelier d’écriture il y a quelques années, nous a expliqué que cet atelier était mobilisateur et qu’il permettait de créer un type d’échange différent de celui de l’oral, mais qui est tout aussi intéressant pour le public. De ce fait, elle nous a proposé d’en créer un de nouveau.
N’ayant pas de formation particulière liée à l’écriture, la collègue stagiaire et moi-même étions quelque peu anxieuses quant à la préparation de cet atelier. Ecrire oui, mais pour dire quoi ? Sous quelle forme ? Quels exercices proposer ?
La méthodologie d’intervention utilisée a été inspirée de celle de Célestin FREINET, pédagogue français, qui dans les années 1950 prônait l’écriture spontanée des enfants. Il a d’ailleurs inventé la pratique du texte libre, ceci permettait aux enfants d’être au cœur de leur apprentissage. Plus tard dans les années 1960, QUENEAU, écrivain, a eu l’idée avec d’autres écrivains de créer un séminaire de « littérature expérimentale ». Ainsi, ce qui les intéressait était la création née de la contrainte représentant alors une sorte de stimulant, ceci donnant lieu à un support et à une règle qui fixe un cadre. Cette contrainte aurait alors un effet de déblocage qui permettrait de se concentrer sur la forme de ce que l’on écrit et de dénouer ce qui entravait l’expression. L’écriture devient alors un jeu.
L’atelier a différents objectifs auxquels il répond par le biais du groupe et de l’écriture. En premier lieu, il s’agit de savoir pourquoi l’écriture. Il a donc fallu que je m’interroge sur la représentation que j’ai de l’écriture avant de soumettre ce moyen d’expression au public et animer un atelier l’utilisant. L’« atelier écriture » a pour finalité de (re)créer du lien social, de rompre l’isolement en s’intégrant dans un groupe, de mobiliser les personnes dans un parcours d’insertion. L’« atelier écriture » permet de créer un espace de parole et d’échange pour le groupe qui permet de s’exprimer et parler de soi autrement, de s’ouvrir à l’autre ; de revaloriser les compétences de chacun par les écrits réalisés, faire appel à sa créativité par l’imaginaire. L’écrit garde une trace de ce qui est fait et permet à chacun de voir une évolution de son parcours et de sa participation. Il a pour objectif de permettre à chacun de reprendre confiance par le biais des exercices proposés qui permettent de parler de soi aux autres, d’en apprendre sur les autres également. L’écriture est utilisée dans cet atelier comme un moyen d’échange entre les différentes personnes du groupe et un support à la valorisation de chacun. Je me suis procurée différents livres proposant des « exercices » d’écriture. Cela m’a permis de me projeter et de déterminer la façon dont cet atelier allait s’articuler.
III) MISE EN ŒUVRE DE L’INTERVENTION
Une fois le projet validé par l’équipe, j’ai reçu en binôme avec ma collègue stagiaire, les personnes qui avaient fait émerger la demande de création d’un nouvel atelier afin de les informer sur ce qui allait être mis en place.
A la suite de ces entretiens individuels, sur neuf personnes reçues, un petit groupe composé de six participants (une femme et cinq hommes) s’est formé. Ils ont déjà eu un parcours professionnel et ont pour projet de retourner vers l’emploi (à court ou long terme, selon les personnes). Sur les six personnes, trois d’entre elles avaient exprimé le besoin de se retrouver en groupe et d’utiliser l’écriture et les six personnes sont en recherche d’emploi.
En concertation avec ma collègue stagiaire, nous avons décidé de faire part, lors d’une réunion, à l’équipe pluridisciplinaire de notre choix de créer cet atelier avec des objectifs bien précis tels que la (re)mobilisation vers un parcours, le partage et la place au sein d’un groupe, la création de lien social et une revalorisation d’eux-mêmes et la reconnaissance sociale.
Ma collègue stagiaire et moi-même avons décidés que le groupe serait fermé afin de favoriser l’émergence du sentiment d’appartenance à un groupe mais aussi la confidentialité. Il est aussi nécessaire pour que chacun soit à l’aise dans le partage de ses écrits.
J’ai décidé que les activités d’écriture proposées ne s’appelleraient pas « exercices » mais « jeux » afin que les participants ne se sentent pas mal à l’aise et qu’ils perçoivent ces jeux comme de la distraction et non comme une évaluation quelconque.
Par ailleurs, nous avons été soutenues tout le long du déroulement de cet atelier par une éducatrice de l’Espace Insertion, qui a su nous communiquer des livres en relation avec l’écriture tels que : L’atelier d’écriture : 50 exercices de rédaction ludique écrit par Franck EVRARD et Alban GINER, tous deux écrivains, mais aussi Méthode pour l’atelier écriture écrit par François BON, écrivain également. Ces conseils bibliographiques ainsi que sa disponibilité nous ont permis de préparer au mieux
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