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Jean-Marie Petitclerc - Valdocco.

Par   •  31 Mai 2018  •  2 394 Mots (10 Pages)  •  398 Vues

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Petitclerc cherche quelles réponses apporter à ces faits. Il apparaît alors net que les Centres Educatifs Fermés (CEF) ne sont pas une réponse adaptée. Ne serait-ce que par les chiffres qui montrent que l'efficacité n'est pas proportionnelle aux coûts de fonctionnement de ces structures. Mais aussi et surtout parce que l'enfermement participe à l'exclusion sociale. Ainsi exclu, il est quasi impossible de mettre en place des projets d'insertion professionnelle,actions qu'il qualifie de majeure dans la lutte contre la violence.

Pour l'auteur, il faut écouter et comprendre. Comprendre ce qui pousse le jeune à la violence sans jamais le déresponsabiliser. La violence peut avoir plusieurs raisons, un réel mal-être, une volonté d'exister aux yeux de la société, ou être un mode d'action pour obtenir quelque chose. Bien entendu ces facteurs n'appellent pas les mêmes réponses, même si, note Petitclerc, bien souvent la violence survient quand le langage émotif n'est pas maîtrisé. Pour pallier à cela Petitclerc préconise de développer tous les moyens d'expression tels que le chant, l'art, le sport afin de permettre de valoriser les jeunes, de favoriser la réussite pour tous en faisant respecter les règles de vie. Toujours comprendre, accompagner et écouter pour mieux éduquer.

Ainsi, la médiation trouve toute sa place dans le discours de l'auteur. Elle permet de renouer les fils de la communication et de ramener un dialogue pacifique.

Jean-Marie Petitclerc revient sur la mise en place de médiateurs dans les cités. Souvent jugées comme des échecs ces missions ont été mal encadrées et mal définies. L'échec ne repose en rien sur la médiation elle-même, mais sur le manque de formation et d'encadrement des missionnés.

De plus, la sanction doit faire partie intégrante du processus éducatif. Ainsi, il s'insurge de l'absence de réponse de la justice fasse au premier délit qui réduirait de manière significative la récidive.Il propose donc l'instauration de sanctions/réparations pour les plus jeunes, pour qui la loi est floue.

La violence doit être pensée de manière globale. L'écrivain invite à la cohérence et à l'importance d'un travail collectif où siégeraient tous les acteurs de l'éducation. C'est en cela qu'il évoque un projet, «les maisons de l'espoir». Lieu où tous les acteurs de la vie du jeune seraient en relation (parents, éducateurs, enseignants, animateurs...). Ces maisons permettraient aussi d'éviter les ruptures, ainsi même un jeune mis à distance pendant quelque temps continue d'être accompagné par les mêmes éducateurs. Ces lieux inciteraient à la mobilité ce qui permettrait un accompagnement global. De cette manière le jeune garde sa place au sein de la cité, ce qui lui permet aussi d'y revenir et de faire des projets.

En conclusion Jean-Marie Petitclerc insiste sur le fait que tout le système éducatif doit être repensé. La formation des éducateurs aussi bien que le regard des politiques sur la jeunesse d'aujourd'hui. La lutte contre la délinquance et la violence passe par la cohérence des acteurs de l'éducation qui devront être capables de se mettre d'accord sur des valeurs communes à transmettre.

II/ DISCUSSION

Enfermer ou Eduquer paru en 2007 interroge sur le bien fondé des centres éducatifs fermés (CEF), de leur utilité et des alternatives à ceux-ci. Que sont en réalité ces centres? A qui sont-ils destinés? Qu'en est-il réellement des résultats, et où en sommes-nous actuellement? Nous verrons aussi comment des structures comme «Espaces Avenir» apportent un regard et une action différents profitables aux jeunes.

Depuis le loi Perben votée en 2002, 44 centres éducatifs fermés ont été créés.Présentés comme une alternative à l'incarcération, ces centres sont en principe destinés à des jeunes délinquants multirécidivistes âgés de 13 à 18 ans pour qui les différentes solutions éducatives se sont transformées en échec. Ces CEF devaient permettre de consilier le travail éducatif à la privation de liberté.

En 2011, une évaluation des CEF a été ordonnée par la commission des lois missionnant alors François Pillet et Jean-Clause Peyronnet. Ces derniers sont allés à la rencontre d'une quarantaine de personnes (magistrats, éducateurs...) et ont visité 4 CEF et 3 EPM( établissement pénitentiaire pour mineurs) afin de rendre un rapport et de formuler des propositions susceptibles d'améliorer le fonctionnement de ces structures. De ce rapport émane les points positifs et négatifs des CEF.

Les deux auteurs s'attardent en effet sur le caractère éducatif de ces établissements où la prise en charge éducative se veut renforcée. Le fonctionnement de ces structures est assuré par des équipes de 24 à 7 personnes, et le temps du séjour y est au minimum de 6 mois. Cela contraste effectivement avec les peines de prison souvent brèves ne permettant donc pas la mise en place d'un projet éducatif.

Ce n'est malheureusement pas toujours la réalité.

Le problème des fugues en CEF est très fréquent, et la durée du séjour est en réalité moindre. De plus, un manque de cohérence globale est pointé du doigt. Un cahier des charges commun à été mis en place à l'ouverture des premiers CEF, or chaque CEF utilise le sien. Ainsi, chaque centre à sa propre spécificité.

Depuis l'ouverture des premiers centres en 2002, des éducateurs se sont indignés. Ils soulignent l'impossibilité d'effectuer des démarches éducatives dans un milieu artificiel clos. Par ailleurs, c'est une gageure que d'imaginer que le climat soit serein alors qu'une douzaine de jeunes violents sont enfermés ensemble. Ainsi, les incidents se multiplient et aucune réponse au delà d ela contrainte physique n'est proposée.

Créés pour les multirécidivistes les CEF se sont progressivement ouverts aux primo-délinquants qui auraient pu être orientés vers des structures classiques moins coûteuses et plus appropriées. Ces mineurs au parcours réduit sont alors associés à d'autres jeunes plus violents. Il n'est pas difficile dès lors d'imaginer le processus de violence croissant de ces établissements. Il n'est pas inutile de noter aussi que ces jeunes primo-délinquants n'ont pas bénéficié de toutes les mesures éducatives possibles et encourent la prison en cas d'incident.

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