Histoire des idées politiques
Par Orhan • 30 Novembre 2018 • 13 559 Mots (55 Pages) • 604 Vues
...
Chapitre 1 : La conception prémoderne du monde
Dans quel monde vivent les gens ? A la fin de la période médiévale, après une première révolution intellectuelle du XIIème et XIIIème siècle qui suit la chute du royaume de Tolède. Dans les siècles qui suivent se développe « l’âge d’or de la traduction », les royaumes d’Orient qui sont tombés ont laissé tomber avec eux des ouvrages considérables, se développe donc un accès nouveau à des textes antiques, notamment Aristote, Platon... Avec des séries de traductions en latin, il y a une découverte de textes anciens.
Le problème qui se pose pour l’Eglise consiste en la découverte de la science païenne (Aristote) car elle ne corrobore pas avec les vérités de la Bible. Cela représente une menace car dans les écrits d’Augustin, la cité politique est issue de Dieu, dans les textes grecques c’est une création des hommes. Le principal problème intellectuel de l’Europe occidentale réside en cette coexistence des vérités païennes et antiques et des vérités de l’Eglise.
Le travail de Thomas Daquin réside en cette tentative de conciliation entre la pensée antique et la bible. Lorsque ce développent des universités à la fin du XIIème siècle, elles sont le théâtre de ce conflit, et au fur et à mesure qu’il se développe, l’enseignement d’Aristote va être prohibé. L’interdiction la plus intéressante a lieu à Paris en 1277, la condamnation par l’Evêque de Paris de 219 propositions qu’ils considères comme « hérétiques » dans les textes notamment d’Aristote. Il reproche au maitres d’universités de développer deux vérités parallèles avec certaines dont ils disent qu’elles sont vraies selon la philosophie et non selon la foi catholique, et d’autre vraie selon la foi catholique et fausse selon la philosophie. Ce que développent ces enseignants c’est un système de double légitimité de la connaissance. L’évêque le déclame en disant que c’est « comme s’il y avait deux vérités contraires, et comme si il y avait du vrai dans les dires de ces païens damnés ».
Régime de la connaissance : il y'a toujours deux aspect, un institutionnel et un intellectuel. De manière institutionnelle, le savoir va se concentrer dans les universités qui sont des corporations de métiers, qui se développent dans les villes à partir du début du XIIème sous l’autorité de l’Eglise. Auparavant les endroits intellectuels étaient les monastères, essentiellement dans les campagnes, où se situaient les bibliothèques. Il est alors rarissime que des particuliers possèdent des bibliothèques. Les universités vont essayer d’obtenir leurs autonomies par rapport aux évêques.
En générale il y'a 4 facultés: la faculté de premier niveau « la faculté des arts » ou on va faire le trivium (grammaire, rhétorique logique), ensuite le quadrivium (arithmétique géométrie ...). Les trois facultés supérieures: la faculté de médecine, de théologie, de droit.
Sur le plan intellectuel trois axes sont cruciaux à l’époque :
- La primauté de ce qui est ancien (c’est pour ça qu'il est difficile de supprimer Aristote car il remonte avant les évangiles) car on considère que la vérité est originelle : le savoir nouveau ne remplace pas le savoir ancien, il s’y ajoute.
- - Le rapport à l’écrit échappe à la très grande majorité de la population, il y a de là une opposition très forte entre les campagnes et les villes.
- - Il existe une hiérarchie très forte des savoirs, elle se caractérise par la distinction entre les arts libéraux (ceux enseignés à l’université en latin car toute connaissance légitime s’exprime en latin) et les arts mécaniques (arts pratiques de l’artisan qui ne donnent pas lieux à la création du connaissance écrite). Par exemple, l’opposition entre le médecin (celui qui nomme les maux) et le chirurgien (celui qui traite avec les corps), le premier est supérieur au second.
- Il y a l’idée que la véritable connaissance est cachée, car la vrai connaissance c’est ce que Dieu garde pour lui.
Le dernier point explique le maintien d’un corpus de connaissances hermétiques, c'est un ensemble de textes qui ont étés réunis au Ier et IIème siècle et qui sont supposés avoir été écrits par un magicien égyptien un contemporain de Moise et on l’appelait Hermès Trypmegis. Sur le monde physique, on a des conceptions pour l’essentiel hérités d’Aristote s’ajoutant à la coexistence ecclésiastique, cela a été fixé dans les premiers siècles après JC: - du point de vue du cosmos, au centre du monde il y a la Terre, une distinction est faite entre le monde de la Terre et le ciel. Il y'a deux mondes physiques différents avec des règles différentes. Le monde du ciel est celui de perfection, tous les mouvements s’y font de façon circulaire (=perfection), il est composé de sphères concentriques dans lequel il n’y a pas d’idée de vide, une pour chacune des planète et au sommet: le firmament la sphère des étoiles. Ce ne sont pas les étoiles ou planètes qui tournent, ce sont les sphères. Dans les versions de ces cosmographies publiées au XVIème on est allé jusqu'à 12 sphères concentriques. Il y aurait une substance spécifique au monde céleste: l’éther.
- Des quatre éléments : la terre, l’eau, l’air et le feu, ils se caractérisent par des qualités particulières
- Mouvement naturel est un monde où il n’y a pas de vide, et tout est plein.
Une hiérarchie est une organisation avec des valeurs différentes mais qui sont dans la nature, elles ne résultent pas d’un choix. Il y'a des catégories naturelles qui différencient les individus. Pour les chrétiens la vraie vie n’est pas sur Terre, la vraie vie c’est après.
Chapitre 2 : Monde nouveau, connaissances nouvelles
- Un nouveau rapport à la connaissance
Fin du XVème, il y'a des ruptures de fait et des ruptures dans les attitudes face à la connaissance. Les ruptures de fait sont les grands voyages maritimes, l’imprimerie, la réforme du protestantisme.
Les portugais développent de nouvelles techniques de localisation maritimes. Concernant l’imprimerie, l’invention va se développer très vite.
Bonaventure, théologien, écrivait « il y a quatre façons de faire un livre, il y en ai qui écrivent des mots
...