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Histoire de la pensée politique, de la révolution à nos jours

Par   •  11 Mai 2018  •  28 439 Mots (114 Pages)  •  722 Vues

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Il y a existé une convergence des révolutions européennes, cela relativiserait l'importance ou la spécificité de la RF (sauf pour la violence dont elle a fait preuve ainsi que son radicalisme, au contraire que la Glorieuse Révolution, apparemment plus paisible). Les RF et Américaine ont fait parler de révolution d'Atlantique. Il est vrai que certains hommes ont pris part aux 2 événements: Lafayette. Les dirigeants politiques des 2 révolutions se sont appuyé pour la plupart sur un même socle idéologique: justice égale pour tous, principe de propriété privée. La déclaration d'indépendance et la DDHC ont des convergences assez fortes. Le contexte était différent car une guerre de colonisation est différente d'une lutte du tiers état contre la domination de la noblesse.

Ces grands partages idéologiques ne doivent pas faire croire que chaque champs est strictement imperméable aux autres champs idéologiques. Il y a eu des inspirations réciproques, des partages, des transferts. La critique réactionnaire de la révolution industrielle peut avoir servi au socialistes ou même un personnage comme Saint Simon, certaines de ses analyses sont très proches du conservatisme réactionnaire, comme celui de Joseph de Maistre. Les socialistes sont aussi les héritiers des libéraux, qui eux ont été bien conservateurs dans certains contextes. Parfois les libéraux et les socialistes se sont rapprochés contre des adversaires communs et ont communié dans l'espoir une réconciliation finale des classes.

De la fin du XVIIIème jusqu'au milieu du XIXème, il y a ce qu'on a pu appeler une période charnière de transformations très importantes des cadres de la pensée sociale et politique (Koselleck). De nouveaux termes et concepts clés se créent: nationalité, patriotisme, libéralisme, souveraineté nationale, capitalisme, crise.

Libéralisme.

Le terme « libéral » est un adjectif courant depuis la Renaissance. Il a longtemps été synonyme de généreux, ou d'un art libre qui relève de l'esprit, plutôt que de la matière comme la chirurgie ou la maçonnerie. Avec les Lumières et après 1800, il devient synonyme de partisan de la liberté civile contre les monarchistes. Le terme « libéralisme » apparaît ainsi au XIXème siècle. Le problème du terme est qu'il part dans tous les sens: politique, économique, social… Il s'agit d'un mot valise, qui ne ressemble guère à une doctrine cohérente. Mais si l'on fait une étude des usages, le terme met toujours l'accent sur la liberté individuelle, et sur une confiance plus ou moins absolue dans la régulation de la société par la liberté d'action des individus plutôt que par une coercition quelconque. En ce sens, les réponses des libéraux à la question de limitation du gouvernement ou même de comment gouverner sont multiples. Il faudrait parler de libéralismes au pluriel. Keynes se disait libéral mais a écrit La fin du laisser-faire. John Rawls aussi se disait libéral.

Démocratie et libéralisme ne vont pas toujours ensemble, l'un peut empiéter sur l'autre. Les libéraux français sous la restauration étaient extrêmement attachés au suffrage censitaire. On parlait des notabilités, des capacités de la nation. On peut concevoir un despote libéral, c'est d'ailleurs l'un des arguments de Isaias Berlin: Deux conceptions de la liberté, il oppose la liberté positive à la liberté négative(libéraux). (revoir le cours de libertés fondamentales)

La liberté de marché n'est pas liée tout le temps au libéralisme, qui peut se concevoir sans elle. Si on est soucieux de liberté individuelle, on peut estimer qu'il faut une politique sociale assez forte pour sécuriser l'individu. Il faut pouvoir protéger les individus contre certains des effets destructeurs de la liberté individuelle (Rawls). La philosophie économique de l'UE peut être rattachée à un certain type de libéralisme: ordo-libéralisme, ou l'économie des marchés.

Libéral: ça veut dire progressiste, "l'aile gauche" du parti démocrate (US), pas seulement sur la question économique et sociale mais aussi sur la question des minorités.

Le socialisme.

Ce n'est pas toujours l'équivalent collectiviste: il y a des anarchistes aussi. Marx est collectiviste mais n'est pas étatiste. Est-ce qu'il y a une congruence entre le mouvement ouvrier et le socialisme? Non, le rapprochement était à construire, ça n'allait pas de soi. La fusion n'a jamais été complètement totale. Même dans les grands mouvements révolutionnaires communistes du XXème siècle, les masses qui ont fait la révolution sont les paysans (URSS, Chine). Les mouvements communistes du XXème siècle qui ont abouti à une révolution ont été fortement implantés dans les milieux ruraux, faiblement industrialisés.

Sur l'histoire du mot "socialisme": 1830-40 commence à circuler. Ça correspond en Europe au moment où le terme même de social commence à changer de sens. Ça renvoie à la société de manière autonome par rapport à Dieu, au Roi… Avec la Révolution industrielle, de nouvelles formes de paupérisme apparaissent: la question sociale, les fractures sociales qui résultent de la Révolution Industrielle.

Le socialisme, c'est une manière de dénoncer la prise en compte de ces nouvelles conditions du peuple dans le milieu politique. Le terme communisme commence à apparaître chez les adversaires du socialisme, mais plus tard dans le temps. Le terme apparaît sous la plume de Robert Owen, ainsi que les Saint Simoniens, tous des socialistes, dans les années 1820/1830. Le terme s'oppose moins au libéralisme, moins au capitalisme qu'à individualisme. Ce qui est visé aussi c'est le triomphe de l'égoïsme individuel sur l'intérêt général à savoir une société marchande fondé sur la satisfaction individuelle. Il s'agit d'une société nouvelle, à projets nouveaux avec une idéologie nouvelle: le socialisme.

I Les idées politiques des révolutionnaires

A L'abbé Sieyès et le gouvernement représentatif

Sieyès: Qu'est ce que le tiers Etat?. Il exclut les deux premières classes pour éradiquer les privilèges. C'est l'idéologue des premiers moments de la Révolution. Il prend position sur un point particulier, en tirant des conséquences plus générales: des projets de constitution qui ne seront jamais adoptés comme tels. C'est

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