Fiche technique - Définitions de la Nation
Par Ramy • 18 Février 2018 • 1 711 Mots (7 Pages) • 615 Vues
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- « L’homme n’est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagnes. Une grande agrégation d’hommes, saine d’esprit et chaude de cœur, crée une conscience morale qui s’appelle une nation. »
- Modèle étnique - Allemande
- Inversement, Harder défend une approche plus organique du fait national.
- « La nation n’est nullement pensée comme le fruit d’un volontarisme sans contrainte mais bien ou contraire comme le produit d’une certaine culture, le partage d’une même langue, la possession de semblables racines ou d’un même sang. La nation repose donc sur la possession en commun d’un certain nombre de traits organiques – langue, race, sang, culture, coutume, religion… - dont les individus ne pourraient se défaire, ni ne pourraient acquérir. » Dictionnaire de sciences politiques.
- Johann Gottlieb Fichte, philosophe allemande du XIX siècle, attribut à langue un rôle décisif dans l’émergence de la nation allemande, celle-ci être vue comme supérieure, grâce à sa « langue vivante » .
- Débats théoriques
- État, Nation et État-Nation
« Les concepts de cité, ou société, de souveraineté, de droit, de loi, de politique, sont depuis longtemps fixés ; celui d'État l'est depuis le mouvement d'idées qui va des grands juristes français du XVIe siècle aux grands juristes hollandais et allemands du XVIIe et XVIIIe siècles. Celui de la nation a été infiniment plus lent à naître ; dans un bon nombre de langues, il n'est pas encore très usuel ; dans le langage technique, il n'est pas encore fixé, et la plupart du temps se confond avec celui d'État. » La Nation - Marcel Mauss (1920)
- En science politique, la nation et l’Etat sont considérés comme deux concepts différents (voir 2. Définitions), mais l’État et la nation sont très souvent associés, « La constitution du peuple en un corps politique, la nation, détentrice de la Souveraineté, modifie par ailleurs la conception de l’État en le soumettant au principe démocratique. La nation le relie ainsi à la société en lui conférant une légitimité démocratique. »
- D'aucuns défendent même que la nation a le droit de tout de disposer d’un État et tout État doit s’appuyer sur l’existence d’une Nation. (Par conséquente : Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes -> existence des États-nations – RI)
- Toutes les nations ne sont pas constituées en Etat. Exemple : la nation kurde qui géographiquement est répartie entre la Turquie, l'Irak, la Syrie et l'Iran.
- Les partisans du fédéralisme européen critique vraiment la notion d’État-notion, en affirmant une construction politique artificielle pour légitimer un Etat centralisé. Elle serait une époque de la transformation politique jusqu’au moment de l'unité européenne puis d'une gouvernance mondiale.
- Nationalisme et ses multiples facettes
« Le nationalisme n'est pas un effet de l'existence des nations, ce sont les nations qui sont le produit du nationalisme », Ernest Gellner- Nation et nationalismes.
- « De tous les efforts pour préserver l’essence de la nation en se protégeant du démon du nationalisme, la construction européenne est le plus remarquable. Au-delà des ses autres dimensions, économiques notamment, c’est la fin des conflits armés entre anciennes puissances rivales qui mérite d’être portée à son actif. Aussi les replis, les reculs de celle-ci aujourd’hui, à travers le nouvel avatar du nationalisme qu’est le souverainisme, constituent des phénomènes préoccupants. » Dictionnaire de culture générale.
- Différents types (en parlant exclusivement de la volonté d’un peuple d’obtenir un territoire commun et une identité propre)
- Le nationalisme traditionnel, fondé autour de l'idée d'États-Nations historiques comme la France, l'Angleterre ou l'Espagne en Europe.
- Un nationalisme oppresseur, ou impérialisme, niant soit l'existence de la nation opprimée, soit l'existence de ses droits nationaux à l'autodétermination, droit reconnu par l'ONU.
- L'indépendantisme ou nationalisme libérateur - la principale préoccupation est la libération nationale, souvent face à un occupant (essentiellement utilisé pendant la décolonisation)
- Le nationalisme régionaliste ou nationalisme des « peuples sans États », comme les nationalismes corse, breton, alsacien, etc., qui réclament l'autonomie, voire l'indépendance politique et administrative ou une reconnaissance culturelle ;
- Le séparatisme ou nationalisme des peuples dont les États ne sont pas souverains, comme les Québécois, les Écossais, les Portoricains qui réclament un plus grand niveau d'autonomie politique ;
- Le nationalisme européen notamment défendu par l'école de pensée « nouvelle droite » proche de l'extrême droite.
- Les inégalités
Pour les défenseurs de la théorie de la lutte de classes, l’idée de nation masquerait les conflits d’intérêts entre classes sociales. L’égalité de droits serait un masque des inégalités, entre capitalistes et prolétaires, dans les différents États. Le mouvement révolutionnaire s’est également bâti comme une action internationaliste, ambitionnant l’abolition des classes, de l’État et des nations.
- Bibliographie
- Alcaud, David et al. (2010) Dictionnaire de sciences politiques. Paris, Sirey
- Anderson, Benedict (1991) Imagined Communities: Reflections on the Origin and Spread of Nationalism. Paris : La découverte, 1996.
- Bresser-Pereira, Luiz. (2008). Nação, Estado e Estado-Nação. [En ligne]. Disponible sur http://www.bresserpereira.org.br/papers/2008/08.21.Nação.Estado.Estado-Nação-Março18.pdf. [Il a été consulté le 10-10-2015].
- Gellner, Ernest, Nations et Nationalisme, Paris : Payot, 1989.
- Mauss, Marcel, La Nation, Paris : Presses Universitaires de de France, 2013.
- Renan, Ernest : Qu’est-ce qu’une nation ?, Paris : Flammarion, 2011 (édition originale : 1882).
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