Enjeux et fondements d'une sociologie de l'environnement : penser les interrelations entre nature et société
Par Junecooper • 31 Octobre 2018 • 2 623 Mots (11 Pages) • 641 Vues
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1.3 Une conception duale, à la fois objective et subjective soit une conception technocentique
Les deux conceptions précédentes organisent la séparation entre société et nature, objet et sujet.
Cette conception suppose que l’on gère des « systèmes artificiels » (la distinction sujet/objet se transforme). Notion de dépendance réciproque : systèmes à la fois naturels et sociaux qui se conditionnent mutuellement. L’environnement est à la fois « hors » et « dans » le système (problème des externalités, des utilités et des désutilités). Il est un système de transformation réciproque (entre groupe de référence et milieu), de coproduction (de valeurs et de contraintes mutuelles entre l’homme et la nature).
Une techno-nature fondée sur les notions de dysfonctionnement et de hiérarchies entre systèmes.
Cette conception est à la fois : évolutive, relative à un système, approximative, normes et
préférences lui donne sens.
1.4 Synthèse des trois conceptions : traits communs et différences.
L’environnement est global : il se présente comme un système, c’est-à-dire un ensemble complexe d’éléments structurés, en interactions.
Multidimensionnel : se réfère à la fois à des dimensions physiques, sociologiques, biologiques, culturelles. Nécessite de l’appréhender par une approche interdisciplinaire.
Se définit par rapport à un espace et un temps donnés : il doit être localisé dans un cadre spatial(planète, écosystème, ville, etc.) et doit être référé à un moment donné tout en s’inscrivant dans la durée.
Un mélange de nature et de culture : défini par un « système de sens » (protection de la nature, amélioration du cadre de vie, sécurité…) d’où des tensions entre des finalités différentes.
II) L’environnement et le développement durable déclinés à l’échelle internationale
A) Conférence des Nations Unies sur l’environnement, Stockholm, juin 1972.
B) Le rapport Brundtland, Kenya, 1987.
C) La conférence de Rio, juin 1992.
III) Les relations entre nature et ville : tensions
Le territoire réel de la ville au sens de son empreinte écologique dépasse très largement son
territoire institué (frontières administratives).
Examiner les relations à la nature, à l’intérieur du territoire vécu par les habitants de la ville en tenant compte des conditions dans lesquelles ces relations s’instaurent.
Deux catégories d’action selon le rapport à la nature (nature socio-spontanée et nature
institutionnelle). Deux fonctions essentielles : nature-agrément, nature-ressource.
La nature dans la ville : nature apaisée. La nature hors la ville : une nature exploitée.
Une variation des fonctions concomitante d’une variation dans la distance à la ville et d’une variation dans les modes d’exploitation.
Une conséquence sur le rapport du citadin à la nature : « le paradoxe du rapport socio-individuel à la nature ».
La majorité de la population urbaine, à partir d’une vision idéalisée de la nature, instruit un rapport plutôt contemplatif, mythifié de la nature.
Les politiques et les pratiques récentes en rapport avec la nature dans la ville traduisent un souhait de « retour à la nature » de « désir de nature ».
Les risques de la modernité : villes fragiles et vulnérables
1) Déchets industriels et vie urbaine fragilisée le cas de Montchanin
a) Constitution d’une situation locale à risques
•Devient un site recherché par les industriels de la récupération des déchets industriels
( loi de 1976 définissant les modalités de récupération, de traitement et d’élimination des
déchets d’origine industrielle). Ils prospectent auprès des municipalités des terrains
susceptibles d’accueillir des déchets.
•1976, une société, Déblais Service Environnement (DSE), prend contact avec le maire pour
utiliser les terrains issus de l’exploitation des tuileries.
•1977, un bail de 9 années est signé entre la municipalité et la société. La société y déposera
des déchets non industriels ; en échange, la société s’engage à réhabiliter ces terrains.
•Ces terrains vont être utilisés pour stocker, avec l’accord de l’Etat (sans contrôle)
•- d’abord des déchets municipaux et industriels banals (de classe 2)
•- puis des déchets industriels spéciaux toxiques (d’abord chimie du couloir Rhodanien puis
déchets « internationaux » : ( classe 1) en 1981
•- enfin des déchets non autorisés.
•La décharge reçoit jusqu'à 30 camions par jour en provenance d'une partie de l'Europe.
L'exploitation est très rentable. Le chiffre d'affaires de Déblais Service passe de 4,8 millions
d'euros en 1985 à 10,78 millions en 1987.
•La location rapporte très peu à la municipalité (équivalent à 800 euros annuels). 800.000
tonnes de déchets de 1977 à 1987, les ¾ de l’étranger (Allemagne, Italie)
b) constitution d’un problème local
•Décharge située en pleine
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