Cours histoire des idées politique
Par Junecooper • 11 Mai 2018 • 21 360 Mots (86 Pages) • 724 Vues
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-Du 5ème au 12ème, au niveau intellectuel et culturel en Europe : il reste une religion, le christianisme. C’est une religion d’importation : l’Europe était monothéiste. Le christianisme se développe lentement en occident, d’abord autour de la méditerranée (Afrique du nord). Au 5ème siècle la doctrine est fixée par les conciles, les textes sacrés sont établis en latin. Augustin Hippone laisse une œuvre considérable en latin : idée de la primauté du spirituel sur le temporel, idée que les sciences/arts mécaniques sont des disciplines inutiles aux chrétiens. Avec la décomposition de l’empire romain, l’Eglise de Rome devient de plus en plus importante : en particulier avec les conversions massives des peuples barbares (6ème-7ème). Elle est le seul dépositaire de la culture écrite, et est à l’origine de la structure administrative des royaumes/empires. Imposition progressive parmi les élites de la foi chrétienne et devient la croyance légitime, vraie.
C’est dans ce contexte là qu’on est quand on commence à découvrir les auteurs de l’antiquité.
A partir du 12ème siècle, changement fondamental : arrivée à nouveau des textes de l’antiquité en Europe de l’ouest. Traduction des textes d’Aristote etc. Ils sont accessibles par l’élite intellectuelle (qui est chrétienne). Il y aussi une redécouverte du droit romain. Cela menace l’Eglise : met en cause le corpus de St Augustin, puisque pour les Grecques la cité est une création de l’homme (vs de Dieu). L’histoire intellectuelle de l’Europe occidental est dans une tentative de concilier la conception chrétienne et antique du monde. Plusieurs traditions intellectuelles existent sous l’autorité de l’Eglise, avec des éléments perturbateurs qui serviront d’appui. L’œuvre de Thomas d’Aquin peut être perçue comme une tentative de concilier les idées d’Aristote et celles de l’Eglise. Il y a un conflit, qui produit des interdictions :
- par exemple, à Paris l’évêque interdit d’enseigner la physique d’Aristote.
- Plus tard, en 1277, condamnation par l’évêque de Paris de propositions considérés comme hérétique (par les maîtres de l’université de Paris). Ces maîtres enseignaient que certaines choses sont vraies selon la foi catholique, d’autres selon Aristote : Tempier voit là une double allégeance qui s’oppose à la vérité.
I-L’organisation du savoir
Institutionnellement, à partir du 13ème sont fondés des organismes nouveaux : des institutions de savoir, au début entièrement ecclésiastiques. Ce sont les universités :
- elles sont des corporations qui rassemblent les enseignants et les étudiants.
- Petit à petit ces universités gagnent leur autonomie par rapport aux évêques : il y a là un jeu compliqué de pouvoir entre les évêques et le pape. Les universités se mettent sous la protection directe du pape pour échapper au contrôle des évêques (contrôle plus lointain).
- En général, il y a quatre facultés : droit, médecine, théologie, arts. Modèle unifié d’organisation du savoir, avec un modèle unifié d’étude : dans toute l’Europe, il y a une culture commune.
Intellectuellement :
- Fondé sur la primauté de l’ancien : sur les autorités (ceux qui ont écrit avant) : on bénéficie des connaissances des anciens, on peut voir plus loin qu’eux car « nous sommes sur leurs épaules ». Explique le mal-être de l’Eglise face aux écritures d’Aristote : c’est un païen, mais la science grecque est plus ancienne que le nouveau testament problème de légitimité.
Renaissance conçue comme un retour aux sources. De même, la réforme protestante n’est pas pensé comme une innovation, mais comme un retour à la vérité des écritures.
- Principe selon lequel la véritable connaissance est cachée : permet la conjonction de plusieurs courants :
-christianisme est une religion révélée (à certains) : tout le monde n’a pas directement accès à la connaissance.
-persistance du corpus des connaissances hermétiques : alchimistes…Ce sont des textes, réservés à certains, censés avoir été écrit par Hermès Trismégiste (lien avec des Dieu grec). Cet ensemble de textes circule pendant la période médiéval, considérés comme important. Important dans l’histoire des sciences car le corpus alchimique vient de là, ainsi que la magie égyptienne. Parce qu’ils étaient pensé très anciens (précurseurs de Platon et Aristote) = précieux = recueillent la sagesse de l’antiquité.
Il y a des traditions contradictoires qui se perpétuent. Cette idée d’une connaissance cachée est compatible avec la tradition chrétienne.
Le rapport à l’écrit échappe à la quasi-totalité de la population (rural vs urbain) : la noblesse féodale est du côté de l’oral. On est dans un monde de la parole.
II-La conception du monde
Dans quel monde vit-on ? Monde physique et social.
Physique
La physique est héritée d’Aristote majoritairement. Il y a une distinction entre deux régions qui sont de nature différente :
- une région terrestre, qui s’étend du centre de la terre jusqu’à la lune (monde sublunaire) : monde de désordre.
- Il explique qu’il y a quatre éléments fondamentaux qui composent tous les objets du monde sublunaire : terre, eau, air, feu. Avec quatre qualités fondamentales (chaud, froid, sec, humide).
- On retrouve ce système dans tous les domaines de la connaissance : en médecine, distingue quatre humeurs dans le corps humain. On est dans une physique qualitative : il n’y a pas de matière uniforme. Chaque corps est composé d’élément qui est qualitativement différent des autres = justifie conception inégalitaire des rapports humains.
- Système qui organise le monde matériel : pas de matière uniforme, pas de vide. Il y a deux formes de mouvement :
- Mouvement naturel : en raison de ses qualités, chaque corps a un endroit dans l’univers qui est sont lieu naturel, sa place. Le mouvement naturel de tout corps est d’aller à sa place.
- Mouvement accidentel : qui ne se fait que par un choc.
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