Commentaire extraits "Le nouvel esprit du capitalisme" - Boltanski & Chiapello
Par Christopher • 3 Décembre 2018 • 1 504 Mots (7 Pages) • 805 Vues
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Le capitalisme reste un système qui a durement fait évoluer les sociétés, positivement comme négativement, et a besoin de ces personnes crédules ou malléables pour se développer toujours plus.
L'esprit du capitalisme est un terme connu, repris des travaux de Weber. C'est un terme qui traite des conditions subjectives de possibilité de la formation du capitalisme. Pour Weber, la rationalisation reste essentielle dans la formation du capitalisme moderne, il faudrait donc l'apparition d'une certaine subjectivité afin de permettre la mise en place de cette rationalisation. C'est de cette pensée que "l'esprit du capitalisme" a été mis au point. Cette notion renvoie donc à l'ensemble des motifs qui ont contribué à l'émergence d'une volonté d'accumulation de richesse chez un individu.
Selon Weber toujours, l'émergence du capitalisme aurait conduit à un tout nouveau mode de fonctionnement dans la société, tant au niveau du rapport entre les hommes et leur travail, en leur imposant finalement de se donner corps et âmes dans leur travail,
de mobiliser au mieux et constamment toute leur énergie vitale dans l'accomplissement de leurs tâches professionnelles, d'en faire une réelle vocation : d'en faire un devoir.
C'est en ça que le terme Beruf (=vocation) prend tout son sens : une conception du travail particulière, qui motive les troupes et qui "donne de bonnes raisons" aux jeunes acteurs du capitalisme naissant de s'investir sans relâche dans leur travail, pour tout simplement accomplir leur vocation.
3) Différents esprits du capitalisme selon l'histoire
Selon B et C, il aurait existé, depuis la révolution industrielle, plusieurs esprits du capitalisme.
Le premier viendrait donc des fondateurs de ce mouvement, les classes bourgeoises entrepreneuses et leurs valeurs. Des populations qui prenaient déjà des risques pour amasser de grosses sommes sans en dépenser plus que nécessaire.
Une accumulation de biens rendue possible par le développement des moyens de transport, des moyens de communication, par le développement du travail et de la vie sociale en général. Ce modèle est caractérisé par le modèle de petites entreprises familiales.
Cependant, en raison des valeurs morales de la classe bourgeoise, très conservatrice, les trop gros risques savaient être évités, afin de préserver sa famille et son honneur, qui passe avant tout, et éviter de tomber en disgrâce aux yeux des autres.
Le second esprit du capitalisme aurait été développé entre 1930 et 1960. Il serait à l'inverse ici caractérisé par une grande entreprise, avec une hiérarchie interne établie et que le dirigeant chercherait sans cesse à faire grandir.
Ici, ce ne sont pas les valeurs morales du dirigeant qui offrent sécurité au système, mais la taille de l'entreprise : le gigantisme (fascination par les grandes entreprises) leur permet de faire plus facilement face aux différents types de problèmes et risques rencontrés.
Enfin, B et C évoquent un troisième esprit du capitalisme, pas encore définit au moment de leur analyse, qui devrait ressembler à l'organisation d'un capitalisme mondialisé, porteur de nouvelles technologies. La création de ce nouvel esprit dépendrait donc, selon eux,
des multinationales et de leurs préoccupations concernant le niveau de vie des salariés.
Là ou la notion de critique, évoquée en introduction de ce commentaire, semble importante, c'est que le capitalisme, si mal encadré, peut vite déboucher à de très mauvaises conditions de vie pour l'ensemble de la population, des inégalités, de la violence, du chômage. La critique doit donc dénoncer les mauvaises actions, afin de permettre d'encadrer au mieux ce phénomène et en identifier les dangers potentiels.
Après avoir défini en précision le terme étudié, le capitalisme, dans la suite de cet ouvrage, B et C vont donc chercher à démontrer l'importance de la critique dans le capitalisme, afin de dénoncer les dangers qui en découlent, pour montrer que, même si le capitalisme continue d'exister et toujours en de bonnes conditions, la modification négative de la société est due à cet appauvrissement de cette critique.
Sources :
CLAM, Jean "L'Année Sociologique", Presses Universitaires de France, no 51, p.257 – 273, 2001
BIHR, Alain "Les origines du capitalisme selon Max Weber" [en ligne], revue-interrogations, [consulté le 16/11/17]
visible sur : http://www.revue-interrogations.org/Les-origines-du-capitalisme-selon,370
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