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La Chirurgie esthétique: "passion publique" et "obsession normative".

Par   •  27 Juin 2018  •  24 042 Mots (97 Pages)  •  438 Vues

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Objectifs : A travers cette enquête, il serait intéressant de montrer que les discours scientifiques et médiatiques construisent le corps en imposant des représentations physiques et sociales type. De ce fait, l'individu n'est plus le seul possesseur de son corps puisqu’il est également soumis à la dictature des normes de la mode. Nous voulons également montrer que la chirurgie est au croisement entre la beauté, la santé et l'économie de marché : ainsi notre corps devient un miroir de notre identité sociale. Le corps ne devenant plus un sujet mais un objet socialement construit. Nous nous assignerons donc comme mission de retransmettre ce périlleux travail des apparences entre le miroir et le regard d'autrui.

Méthodologie : Travail basé sur des lectures bibliographiques ainsi que des entretiens réalisés uniquement avec des femmes ayant eu recours à une opération de chirurgie esthétique.

Calendrier : J’envisage de travailler sur 4 mois, soit de Septembre à Décembre

Mots clés : Normalisation – Esthétisme – Idéalisme – Hyperféminité – Identité – Standardisation.

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- Références BIBLIOGRAPHIQUES :

- Périodiques spécialisés :

- Meidani Anastasia, « Différence « honteuse » et chirurgie esthétique : entre l'autonomie subjective des sujets et l'efficacité du contexte normatif », Déviance et Société 2/2005 (Vol. 29), p. 167-179

- Lindenmeyer, Cristina. "Le corps féminin et la chirurgie esthétique." Recherches en psychanalyse 2 (2015) : 150-161.

- Ghigi Rossella. "Le corps féminin entre science et culpabilisation." Travail, genre et sociétés 2 (2004) : 55-75.

- Hidri, Oumaya. "Se forger une apparence « recrutable » : une stratégie d'insertion professionnelle des étudiant (e) s." Travailler 2 (2008) : 99-122.

- Bruchon-Schweitzer, Marilou. «« Ce qui est beau est bon ». L'efficacité d'un stéréotype social." Ethnologie française (1989) : 111-117.

- Piazza, Sara. "Images et normes du sexe féminin : un effet du contemporain ? "Cliniques méditerranéennes 1 (2014) : 49-59.

- Ouvrages spécialisés :

- Amadieu, Jean-François. Poids des apparences (Le) : Beauté, amour et gloire. Odile Jacob, 2002.

- Bourdieu, Pierre. La distinction : critique sociale du jugement. Minuit, 2016.

- Detrez, Christine. La construction sociale du corps. Seuil, 2016.

- Maisonneuve, Jean, and Marilou Bruchon-Schweitzer. Le corps et la beauté. Presses universitaires de France, 1999.

- GOFFMAN Erving, La Mise en scène de la vie quotidienne, Tome 2, les relations en public, Minuit, Paris, 1973.

- Goffman, Erving. "La mise en scène de la vie quotidienne, tome 1 : La présentation de soi." Paris : Minuit (1973).

- Le Breton, David. La sociologie du corps : « Que sais-je ?» n° 2678. Presses universitaires de France, 2016.

- Kaufmann, Jean-Claude. "Quand Je est un autre." Pourquoi et comment ça change en nous (2008).

- Sullerot Evelyne, La presse féminine. In : Population, 19ᵉ année, n°3, 1964. pp. 601-602.

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- Etat de la question

- La représentation de la Beauté comme un idéal à atteindre.

Les théoriciens et les plasticiens grecs sont les premiers en Occident à se soucier de la beauté et à en rechercher les critères. Tous la relient à la construction d'un ordre fondé sur la mesure et la proportion. Cette théorie antique est dépoussiérée à la Renaissance italienne, notamment avec le célèbre « homme de Vitruve » de Léonard de Vinci, représentant les proportions idéals du corps. La beauté n'est plus qu'une simple Idée mais elle devient un modèle de référence à atteindre. L'harmonie du corps humain est célébrée comme une incarnation de la perfection de la Nature. Cette sacralisation au corps est véhiculée par les penseurs antiques et les artistes. L'Idée du « beau » s'est construit peu à peu dans les consciences. Les codes n'ont cessé d'évoluer mais « l'esprit » de la corporéité est resté immuable et son parachèvement va s'accomplir à travers la pratique de la chirurgie esthétique.

- La beauté comme vue comme une production et reproduction d’une construction du féminine.

Notre perception et notre rapport au corps subit de profondes mutations. La beauté cesse ainsi d’être une grâce, mais devient « un but »[1]. Comprendre les principes de la beauté, en extraire autre chose qu’un principe divin afin de dégager une anthropologie et une conception fonctionnelle des corps tel est le credo de la modernité. Le corps est le lieu de l’instauration psychique et symbolique, traversé par les enjeux psychiques en même temps qu’il est le réceptacle des normes sociales. La corporalité s’inscrit comme la création individuelle et collective. Les canons de Beauté, matérialisent dans nos chairs notre vision du monde. Devenant un instrument idéologique selon Freud[2], jouant un rôle de médiateur entre l'individu et le social. Dans cette perspective, pour Amadieu[3] les symptômes corporels s'apparentent à un théâtre, trouvant leur essence dans la société de consommation. Le corps devenant une valeur marchande, une sorte de plus-value. On assiste par conséquent à une désacralisation du corps impulsé par la « Révolution Féministe » dans les années soixante-dix, le corps sujet se substitue au corps objet. La beauté est le signe visible d'un travail sur le corps, d'une auto surveillance quotidienne. Un arsenal d'instruments est créé pour « paraître beau » ou se « sentir mieux ». Véhicule d'un message plus profond autour de la femme, une quête de l’hyperféminité se construit, vécu comme « passion publique » c'est-à-dire comme un enjeu sociétal. Pour étancher cette soif

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