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Les déterminants des fluctuations de la croissance

Par   •  27 Novembre 2018  •  2 176 Mots (9 Pages)  •  397 Vues

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des autres. En effet lorsqu’un pays est dans une période de récession voire de dépression, sa demande est faible et il va de ce fait réduire ses importations, limitant sa propre récession mais privant les autres pays de certaines débouchées commerciales. Ainsi, nous pouvons remarquer que la faible croissance du PIB français en 2008 et 2012 s’accompagne de très faibles importations : elles ne représentent que 0,4 points de la croissance du PIB en 2008, et 0,2 points en 2012.

Ainsi, nous remarquons que les fluctuations économiques peuvent trouver leur principale explication dans les différents chocs qui peuvent affecter, de manière positive ou négative, la demande globale. Toutefois, d’autres facteurs explicatifs sont susceptibles d’accentuer ou d’impulser les fluctuations économiques et nécessitent d’être pris en compte.

En effet, d’autres facteurs interviennent dans l’explication des fluctuations économiques, qu’ils contribuent seulement à accentuer les cycles ou qu’ils en soient à la source même. Ces facteurs peuvent être notamment déterminés suite à l’analyse du cycle du crédit et des variations de l’offre.

Après avoir souligné l’importance des chocs de demande, nous ne devons pas oublier d’analyser les chocs intervenant sur l’offre. Ils correspondent à une modification importante et inattendue des conditions de production. Ils peuvent être positifs lorsqu’ils conduisent à l’augmentation de la quantité offerte pour un prix donné, ou négative dans le cas inverse. Ainsi, lorsque apparaissent des innovations permettant des gains de productivité et des économies d’échelle, nous pouvons parler de choc d’offre positif. Ils sont notamment caractérisés par une diminution des coûts de production, ce qui permet aux producteurs de produire davantage et de tirer la croissance à la hausse.

Inversement, des chocs d’offre négatifs peuvent intervenir et trouvent généralement leur origine dans une trop forte augmentation des salaires, dans un alourdissement de la fiscalité des entreprise, ou dans une hausse du coût des matières premières, comme c’est le cas pour les choc pétroliers. Les effets de ces chocs sont d’autant plus importants lorsqu’ils affectent une économie déjà fragilisée au préalable. Le choc n’est alors pas la source de la crise, mais plutôt le déclencheur, l’élément qui la révèle. Nous pouvons nous appuyer sur l’exemple du choc pétrolier de 1974. A ce moment là, le prix du pétrole est multiplié par 5, ce qui conduit à une hausse fulgurante des coûts de production à cause de la matière première qui est devenue couteuse. Ainsi, la quantité de bien produite pour un prix donné diminue tandis qu’est générée une boucle dangereuse et auto-entretenue d’augmentation des prix et des salaires. Toutefois, même lorsque le prix du pétrole a fini par diminuer, « avec une ampleur comparable au contre choc pétrolier de 1985-1986 » comme nous l’indique la note de conjoncture de l’INSEE datée de mars 2016, les économies n’ont jamais retrouvé des taux de croissance comparables à ceux des Trente Glorieuses. La crise n’a pas seulement été conjoncturelle, mais est intervenue dans un contexte d’essoufflement des facteurs structurels du modèle de croissance des Trente Glorieuses.

Le Tsunami qui a frappé le Japon en mars 2011 est un autre exemple de choc exogène, cet évènement naturel a bouleversé l’économie japonaise en causant des pertes humaines et matérielles considérables. La quantité de main d’oeuvre disponible a chuté tout comme la production suite à la destructions d’infrastructures, ce qui explique l’effondrement de la croissance Japonaise à cette période de l’histoire.

Enfin, l’analyse du cycle du crédit nous permet d’établir des liens intéressants lorsqu’elle est mise en parallèle avec les fluctuations économiques. En effet, nous pouvons en dégager une corrélation positive : lorsqu’une économie est en bonne santé et croît, les banques octroient des crédits aux entreprises avec une certaine facilité, tandis qu’elles se montrent frileuses lorsque la récession, voire la dépression menace l’économie. Nous pouvons illustrer ce propos en croisant le graphique de la revue d’économie financière et le tableau de l’INSEE. En effet, en 2007 alors que l’économie française se porte bien et que le PIB croît de 2,4%, le montant des crédits accordés a augmenté d’environ 13%. En revanche, suite à la crise de 2009 et un effondrement du PIB qui baisse de 2,9%, le montant des crédits accordés à lui aussi diminué de près de 5%. Ce lien fort s’explique facilement. En période d’expansion, dans un climat d’optimisme et de concurrence, les banques acceptent plus facilement d’octroyer des crédits, et sont peu regardantes sur la solvabilité des emprunteurs, elles prennent plus de risque. Ces prises de risques excessives entraînent la formation de bulles spéculatives, qui inévitablement finissent par éclater et provoquer une crise. Les excès d’imprudence font alors place à des excès de prudence. Les banques deviennent de plus en plus sélectives dans l’octroi de crédit, elles refusent de prêter et de se prêter entre elles jusqu’à arriver à un assèchement du crédit ou « Credit crunch ». Alors que le crédit accentuait la croissance, il va aussi amplifier la récession en empêchant les agents économiques d’emprunter pour pouvoir investir et consommer.

Ainsi, les décisions des banques en matière de politique de crédit sont calquées sur les cycles de la conjoncture : on peut dire que les banques exercent un effet procyclique, un effet qui agit dans le sens du cycle et qui tend à l’accentuer.

En conclusion, nous retenons de cette étude que les variations de la demande globale permettent d’expliquer de façon majeure les fluctuations économiques par leurs effets expansionnistes ou récessionistes. Nous avons pu démontrer un lien très fort entre dépenses de consommation et d’investissement et croissance, lien soumis aux tumultes et aux crises de l’économie. Toutefois, la demande n’en est pas le seul déterminant : bien que la production s’adapte aux variations de la demande, elle est également affectée par d’autres facteurs de fluctuations que sont les cycles du crédits ou les différents chocs exogènes qui peuvent frapper l’économie et en modifier les conditions

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