Commentaire de la bulle Unam Sanctam de Boniface VIII
Par Christopher • 15 Novembre 2017 • 1 232 Mots (5 Pages) • 2 299 Vues
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Si l’unité de m’Eglise est voulue par Dieu, elle doit former alors un corps mystique qui ne peut relever que de Jésus-Christ.
Pour Boniface VIII, la volonté de Dieu est unanime, il l’exprime dans la courte phrase « Pais mes brebis » (ligne 7) : chacun est concerné par cette idée, le Roi et ses sujets inclus. Le Pape se pose comme leur berger.
Ce passage est essentiel pour Boniface VIII, à travers celui ci il montre que le Christ a directement confié tous ses fidèles à Saint Pierre. Autrement dit, Boniface souligne d’une part que Saint Pierre a été placé à la tête de l’église par le Christ, et d’autre part que le Christ a confié à Saint Pierre tous ses fidèles. Le pape lui aussi est placé à la tête de l’église et est par là également responsable de ceux-ci.
Tous ceux qui essaieraient d’une manière ou une autre de se soustraire à l’autorité du Pape comme les Grecs Orthodoxe avouent par la même occasion ne pas devoir être comptés au rang des brebis du Christ. Ceux qui refusent l’autorité du pape refusent aussi d’appartenir à l’église, et mettent donc en péril le principe de son unité.
II) L’allégorie réformatrice : les pouvoirs spirituel et temporel
Le pouvoir spirituel est placé au dessus du pouvoir temporel par le Pape (A), qui s’engage en tant que garant des bons rapports entre vie terrestre et vie spirituelle (B).
A) La supériorité du spirituel sur le temporel
L’allégorie des deux glaives est développée pour la première fois à la moitié du texte de la Bulle Unam Sanctam. Boniface VIII aborde la question des rapports entre le pouvoir politique et le pouvoir religieux.
Pour cela il reprend la distinction trouvée par Saint Bernard de Clairvaux au 12ème siècle à la fois dans l’Evangile de Saint Luc (22, 38) et dans l’Evangile de Saint Jean (18, 11). Le premier glaive symboliserait le pouvoir temporel, qui n’est valable que pour la vie sur Terre ; le second étant une image du pouvoir spirituel.
Par là, c’est l’Eglise qui délègue le pouvoir aux autorités temporelles.
B) Le Pape comme garant des bons rapports entre vie terrestre et vie spirituelle
« Si une puissance temporelle dévie, elle sera jugée par la puissance spirituelle » (ligne 28). Dans ce cas de figure l’Eglise se pose comme intermédiaire entre Dieu (le pouvoir religieux) et le pouvoir politique (le Roi). Le fondement est à chercher dans la divinité de l’autorité concédée : « Cette autorité […] n’est pas à proprement parler humaine mais plutôt divine ». Il n’y a pas d’alternative possible au gouvernement du Dieu par son représentant sur les affaires politiques.
Le pouvoir inférieur doit être logiquement ramené à son origine divine par l’intermédiaire du pouvoir supérieur. Le bon fonctionnement de ces deux autorités est dépendant de leurs bons rapports, que Boniface tente de concilier en autorisant une prise de main sur des affaires politiques.
Tout ce qui vient de Dieu est ordonné et structuré. Il est alors logique que le pouvoir inférieur politique soit ramené à son origine par l’intermédiaire du pouvoir supérieur.
Le pouvoir spirituel peut alors juger le pouvoir temporel : l’Eglise peut juger et donc destituer les Rois. Il affirme aussi que le pape est au sommet de la hiérarchie ecclésiastique : il ne saurait en revanche être jugé par aucun homme.
Résumé du plan :
I) Le principe fondateur de l’unité de l’Eglise
A) L’Eglise « une, sainte, catholique et apostolique »
B) La volonté de Dieu
II) L’allégorie réformatrice : les pouvoirs spirituel et temporel
A) La supériorité du spirituel sur le temporel
B) Le Pape comme garant des bons rapports entre vie terrestre et vie spirituelle
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