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Rapport de stages dans un hopîtal vétérinaire

Par   •  21 Novembre 2017  •  5 061 Mots (21 Pages)  •  632 Vues

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J’ai donc commencé à interroger les médecins de l’ HVE, et fait quelques recherches…

IB) Une nouvelle génération de médecins qui entraîne la chute de demande par établissement* et la hausse de l’offre* et d’autres choses

A ma question, à savoir « Est-ce vous pensez qu’il y ait trop de vétérinaires à Lisbonne ? », tous les vétérinaires de l’HVE m’ont unanimement répondu « Oui !». Aussi, sachant que la première chose qu’ils m’avaient dite quand je leur avait répondu qu’effectivement, les études de médecine vétérinaire étaient une voie que je pouvais envisager de suivre était « Tu verras, ce n’est pas comme avant », j’en ai déduit qu’il n’y avait pas toujours eu un ‘surplus’ d’offre dans ce secteur. La conclusion à laquelle j’en suis venu est la suivante : il y a eu, à un moment quelconque, une violente augmentation du nombre de vétérinaires à Lisbonne.

En effet, il y a une vingtaine d’années, il n’y avait uniquement qu’une seule faculté proposant des études dans ce domaine-ci : la ‘Faculdade de Medicina Veterinária de Lisboa’. Aujourd’hui, il y en a sept au Portugal dit ‘Continental’, à savoir la ‘Lusófona’, la ‘Escola Universitária de Vasco da Gama’ et donc la ‘Faculdade de Medicina Veterinária de Lisboa’ à Lisbonne, l’’Universidade de Évora’, l’ ‘Universidade de Medicina Veterinária de Coimbra’ l’’Universidade de Trás os Montes e Alto Douro’ et l’’Universidade de Medicina Veterinária de Coimbra’. Cette augmentation d’écoles universitaires publiques au Portugal a aussi été accompagnée de l’augmentation du nombre d’élèves admis par an : entre 100 et 300 par université contre 30 par an à la ‘Faculdade de Medicina Veterinária de Lisboa’ quand elle était la seule à proposer ces études. De plus, avec l’augmentation du nombre d’universités et donc d’élèves est survenue la baisse des notes requises pour l’entrée, comme il est logique : il ‘suffit’ d’une moyenne légèrement supérieure à 15.5 au cours du lycée, avec au moins 17 en mathématiques, biologie et physique-chimie, contre environ un point et demi de plus de moyenne et 18 en mathématiques, biologie et physique-chimie il y a une vingtaine d’années, ce qui a aussi contribué au fait que la médecine devienne un second choix pour ceux qui n’ont pas réussi à entrer en médecine ‘humaine’. Cependant, ce n’est pas tout, il faut savoir que l’université de Coimbra n’est pas publique mais privée, ce qui implique que si l’on n’a pas les notes suffisantes pour être accepté dans une école publique, reste l’option du privé.

La suite est logique : il y a beaucoup plus de vétérinaires diplômés par an, et donc une brutale et très importante du nombre de travailleurs potentiels dans le secteur (les auxiliaires aussi sont formés dans les universités de médecine vétérinaire). Or, le nombre de places libres dans les cliniques ou hôpitaux (l’offre), lui, n’augmente pas, ainsi que le nombre d’animaux (de la demande, en somme). Cependant, comme nous le verrons plus tard, ces études ne sont pas faciles, en plus d’être longues, et il est plus que compréhensible que les nouveaux diplômés se disent « Je n’ai pas passé cinq ans et demi à travailler d’arrache-pied à l’université pour me retrouver au chômage ». Mais comme il n’y a pas de postes libres, ils n’ont que trois choix, dont seulement deux sont réalistes et réalisables : faire augmenter la demande de soins en faisant augmenter la quantité d’animaux malades et blessés dans Lisbonne (chose que m’avait proposé, sur le ton de la rigolade bien évidemment, de faire un vétérinaire lors d’un après-midi beaucoup trop calme), se retrouver au chômage, ou alors créer sa propre clinique, et donc avoir un emploi. C’est bien évidemment la troisième option qui est choisie, et l’on se retrouve avec une forte augmentation de l’offre. Sauf que cette solution n’est pas une ‘solution miracle’, puisque, comme nous l’avons vu, la demande n’augmente pas, ce qui fait donc logiquement que la demande par établissement se retrouve fortement réduite (voir annexe 3), ce qui explique le fait qu’il y ait peu d’agitation à l’hôpital, et que l’on puisse se permettre de passer quelques heures sur son téléphone et à discuter pendant le heures de travail ou encore aller assister à une opération si l’on en a envie, puisqu’il n’y a rien d’autre à faire.

Si l’on ajoute à cette baisse de la demande par établissement le fait qu’avoir un animal de compagnie en bonne santé, avec ses vaccins à jour est un « luxe » (d’après Dra. Cláudia Silva, administratrice de l’HVE, voir annexe 4), et les effets de la crise de 2008 (à savoir la baisse du revenu disponible* par ménage* en règle générale) sont encore assez présents au Portugal, on peut facilement en conclure que les revenus et donc les budgets des hôpitaux sont nettement plus faibles. Cette situation économique explique un fait qui m’avait choqué : un après-midi, alors que, encore une fois, cela faisait quelques heures que rien ne s’était passé, la réceptionniste* arrive en courant, annonçant qu’un chien avait été renversé. La radiographie révéla que Thor (ironiquement baptisé), un Yorkshire Terrier de 6.75 kilogrammes avait un vertèbre fendu en deux et disloqué, ainsi que les ligaments retenant les pates postérieures à la colonne vertébrale rompus (voir annexe 3). Le vétérinaire auquel on avait confié cette intervention a déclaré être en mesure de l’opérer, mais qu’il n’avait simplement pas le matériel nécessaire avec lui à l’hôpital. Cela m’avait vraiment étonné, car l’HVE est, en plus d’un simple hôpital, un hôpital vétérinaire avec un « département » d’urgences ouvert 24/24 toute l’année, qui est aussi sensé être l’un des polus performants de Lisbonne. (Pour la petite histoire, Thor a été envoyé à l’hôpital vétérinaire de Restelo et je n’ai plus jamais entendu parler de lui.)

Pour conclure, au cours des vingt dernières années, la qualité du service fourni par les hôpitaux vétérinaires portugais s’est retrouvée quelque peu diminuée, notamment à cause de l’augmentation du nombre d’universités vétérinaires au Portugal, qui ont été ouvertes par l’État, qui souhaitait rendre plus facile l’accès aux soins, la formation étant tellement sélective qu’il n’y avait que très peu de vétérinaires. Ce n’est cependant pas la seule cause de cette baisse de la qualité, puisque comme tous les secteurs économiques, il a beaucoup souffert de la crise de 2008, mais, même

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