Théétète de Platon
Par Orhan • 21 Mars 2018 • 2 053 Mots (9 Pages) • 595 Vues
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Socrate demande ensuite à Théétète d'élargir cette théorie au corps en général et donc des sensations que l'on peut ressentir grâce à notre corps entier, grâce à son unicité. Socrate va ensuite changer son moyen de pédagogie et va demander à Théétète de réponde à ses questions pour le pousser à philosopher davantage sur le sujet et à approfondir sa première théorie et à, donc, en trouver une plus complète qui répondrait à toutes les questions et qui n'en laisseraient pas d'autres qui soient vagues. Socrate va alors prendre un exemple qui porte sur des sensations que l'on ressent au niveau du corps. Mais il va ensuite compliquer sa théorie en amenant l'idée qu'une sensation peut être perçue par un sens au lieu d'un autre. Il en conclue alors que si une sensation globale est perçue par deux sens, alors ce ne sont pas ces facultés qui sont à l'origine de cette sensation mais encore autre chose. Socrate explique ensuite que le son et la couleur sont différents mais que chacun est identique. Ce qui est vrai puisque chaque son a une hauteur différent liée à la note, un timbre différent lié à l'instrument choisi pour faire ce son. Le son produit par le vent n'aura pas la même harmonique qu'un son produit par la voix. De plus, chaque vois peut encore avoir une harmonique différente. Pour ce qui est des couleurs, chacune est composée des couleurs primaires qui sont le cyan, le magenta et le jaune plus ou moins présentes selon les teintes. Les combinaisons de teintes sont alors infinies et chaque couleur est différente. Socrate précise bien à Théétète que ce ne sont pas les sens qui permettent de comprendre ce qu'eux-mêmes ont en commun. Il l'utilise comme une énième preuve pour prouver la théorie émise depuis le début du texte.
Socrate en vient donc à conclure que les sens ne sont pas seuls dans la perception du réel, d'autres choses rentrent en jeu mais à ce stade de la réflexion il ne les a pas encore explicitées.
Socrate va éclaircir le point sur les oreilles, les yeux ou encore la langue qui seraient en réalité des instruments. Il s'interroge encore sur une question soulevée précédemment dans le texte qui serait cet élément qui ferait le lien entre tous ces sens.
Tout d'abord, Théétète répond par une question à une autre question que Socrate lui a posé. Ce dernier soulève encore la question du moyen qui servirait à relier entre eux toutes ces facultés. L'âme avait déjà été évoquée précédemment et serait légitime. Ce qui serait commun à toutes choses serait encore une autre faculté, qui serait le « logos » de la faculté. Elle serait qui est réel ou ce qui n'est pas réel. S'en suit ensuite toute une lignée de comparaisons que fait Théétète qui comprend l'être et le non-être, de la ressemblance et de la dissemblance, de l'identité et de la différence, de la pair et de l'impaire. Tous ces termes sont opposés. Mais cependant l'ensemble a ces ressemblances. Tous ces termes vont dans la continuité du fait que les facultés des sens sont différentes mais identitaire en soi mais qu'un élément leur apporterait une ressemblance, quelque chose qui permettrait de leur donner leurs sens communs. Selon Théétète ce serait l'âme qui ne serait pas le moyen de percevoir l'unité mais serait en réalité le moyen qui aiderait à percevoir ce qui fait l'unité. Socrate acquiesce à la méditation du mathématicien. Mais, Théétète n'est cependant pas d'accord avec lui puisque pour lui comme il y a des organes spéciaux pour percevoir une sensation, il n'y a pas d'organe spécial pour percevoir ces choses en soi. Et Théétète conclue avec l'idée implicite tout le long du texte : « c'est l'âme elle-même et par elle-même qui en toutes choses examine ces communs ». Cet organe spécial serait l'âme. Cette phrase de Théétète dit bien que l'âme se sert à elle-même pour discerner les communs entre toutes les sensations. Ce qui paraît logique puisque dans l'âme se trouve l'inconscient et l'intelligible, ce qui permet de réfléchir. Les sensations dans un corps divergent puisque chaque individu ressentira la même chose de manière différente suivant ses propres antécédents et selon ses propres sensations. Son âme fait alors le rapprochement entre d'autres sensations qu'il a déjà ressenti pour voir par exemple, s'il fait chaud par rapport à ce qu'il a déjà connu ou au contraire froid. On pourrait faire de même pour tous les sens.
Socrate se place sur un point de vue très pédagogue avec Théétète. Il va l'amener progressivement vers une vraie forme de réflexion sur ce qu'est la science mais surtout, dans ce texte, sur l'élément corrélatif des sensations. Socrate va tout d'abord proposer à Théétète c'est supposition pour aider le mathématicien à réfléchir sur cet élément. Les sensations multiples feraient partie d'une âme unique. L'âme est alors évoqué et serait un moyen à cette unité de sens. Cependant Socrate va le détourner plutôt sur un organe spécial. Socrate propose l'exemple d'un moyen unique qui permettrait de discerner les différentes teintes entre le noir et le blanc. Théétète va cependant conclure que c'est l'âme qui permet les communs entre les sensations.
On est là dans l'argument seul qui fonde Le Théétète qui serait que les Formes aient une importance puisque Platon affirme que sans elles la science serait impossible puisqu'il n'y aurait pas de matières sur lesquelles réfléchir. La dialectique serait alors négative et donc réfutative et la philosophie ne pourrait pas réfléchir sur ce qu'est la science.
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