Le juste et l'injuste selon Platon
Par Christopher • 14 Janvier 2018 • 885 Mots (4 Pages) • 746 Vues
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un certain espoir pour le sort de la cité d’Athènes. C’est donc par l’interrogatoire avec Alcibiade que Socrate tente de mener la réflexion ultime sur deux valeurs fondamentales que sont le juste et l’injuste. Le juste étant ce qui est convenable et l’injuste ce qui ne l’est pas. Socrate nous démontre qu’il est facile de tout prendre pour acquis, alors que ce n’est pas nécessairement de la vraie connaissance. C’est plutôt une croyance de société plutôt que du pur savoir. Tout le monde peut s’entendre pour dire que quelque chose est « bien », mais l’est-ce vraiment? Platon insiste sur cette nouvelle distinction entre la connaissance et le savoir à travers du discours de Socrate à la page 133 :
Socrate
Puisque ce ne sont ni ceux qui savent, ni ceux des ignorants qui savent qu’ils ne savent pas, que reste-t-il d’autre sinon ceux qui croient savoir ce qu’ils ne savent pas?
Il poursuit ensuite dans une réflexion qui convie le juste et l’injuste :
Socrate
C’est cette ignorance qui est la cause de ce qui est mal, c’est elle qui est répréhensible?
[…]
Et lorsque les sujets sont les plus importants qu’elle est la plus malfaisante et la plus honteuse?
Il enseigne donc ici à Alcibiade que la distinction entre le juste et l’injuste est un savoir essentiel lorsqu’il est l’heure de se prononcer sur des sujets importants devant une assemblée, telle qu’est celle des athéniens devant Périclès à cette époque. Il admet même qu’aucun humain ne peut tout connaitre et donc tout conseiller, et que par la connaissance de soi, du juste et de l’injuste, un individu peut réaliser sa méconnaissance et s’en remettre à un plus savant pour quelques sujets. Pour revenir à la figure de l’enfance, c’est comme si Platon impliquait, dans cet extrait, que le fait qu’un enfant monte sur le podium pour conseiller les Athéniens serait « mieux » que quelconque adulte. Il remet donc encore à cette figure une importance inouïe, car peut-être se révèlerait-elle sauveuse pour l’humanité par sa pureté d’esprit et son exclusif savoir authentique de ce qui est juste et injuste? Selon Socrate, il en va de soi. Il propose donc à Alcibiade ceci, à la page 161, pour remédier à sa situation honteuse d’ignorant :
Socrate
Répondre aux questions, Alcibiade. Si tu fais cela, si le dieu le veut et il faut croire en mes prédictions, toi et moi nous deviendrons meilleurs.
C’est donc en répondant aux questions de Socrate qu’Alcibiade pourrait aspirer à retrouver sa pureté d’enfant, comme le prétend Platon.
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