La majorité a-t-elle toujours raison ?
Par Orhan • 2 Juillet 2018 • 1 575 Mots (7 Pages) • 603 Vues
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pays. On voit donc que même si elle ne peut prétendre détenir le Vrai, la majorité peut chercher cependant à accomplir ce qui lui semble le meilleur pour tous.
Depuis 1958, la France est sous le régime de la Cinquième République, dont la devise est « Liberté, Égalité, Fraternité », celle-ci fonde nos valeurs démocratiques. Elle pose cependant un certains nombres de questions et peut être l’objet de critiques.
La démocratie (du grec «dêmos», le peuple et «kratos», le pouvoir, l’autorité) est le régime politique dans lequel le pouvoir est détenu ou contrôlé par le peuple, sans qu’il y ait de distinctions dues à la naissance, la richesse, la compétence... C’est le principe d’égalité. Elle s’oppose aux régimes politiques tels que la monarchie, l’aristocratie ou la dictature. Dans Du Contrat social, Rousseau appuie sa théorie sur l’idée que le meilleur gouvernement, qui assure liberté et égalité à tous et qui œuvre dans l’intérêt général, ne peut être que la démocratie : « J’appelle République tout État régi par des lois, car alors seulement l’intérêt public gouverne [...] tout gouvernement légitime est républicain. [...] Le Peuple soumis aux lois en doit être l’auteur » (livre II, chap.VI). Afin que le peuple détienne le pouvoir politique, des élections sont mises en places, destinées à tous ceux détenant la nationalité française pour choisir ses représentants et ses lois. Pour qu’un candidat soit élu il doit obtenir une majorité des votes du peuples. Cette majorité peut être absolue lorsqu’elle est composée de la moitié des voix plus une. Elle peut aussi être relative ce qui correspond au plus grand nombre de voix obtenues par un candidat. La victoire est accordée au candidat qui a réuni sur son nom plus de voix que chacun de ses concurrents pris séparément. Dans ce dernier cas, plus il y a de candidats et plus la division sera importante. Utiliser la majorité pour les élections amène à élaborer des stratégies, des alliances pour obtenir le plus de voix possibles. Par exemple, l’idée de rassembler plusieurs candidats est évoquée durant les élections présidentielles de cette année 2017. Une partie de la population propose que les différents représentants de la « gauche » pour les présidentielles se réunissent sous un même bulletin électoral et ainsi faire contrepoids face aux autres partis et candidats. La majorité en démocratie est un donc un des concepts premier de ce gouvernement qui a pour but de respecter les libertés de chacun.
La démocratie permet en effet de laisser à chacun le choix de ses représentants. Pourtant, ce régime peut être critiqué. En démocratie, c’est la majorité qui a raison, et un démocrate doit respecter la majorité, même s’il n’est pas d’accord avec elle. Cependant, nous avons précédemment étudié que la majorité n’avait pas toujours raison, que ce soit dans le domaine scientifique ou politique. Il semble donc que l’on soit fasse à un paradoxe propre à la démocratie : elle suppose des prises de décisions communes, et la soumission de tous aux choix de la majorité. Mais comment faire si elle est dans l’erreur ? C’est ainsi que Rousseau écrivit dans Du Contrat Social : « Comment une multitude aveugle qui souvent ne sait ce qu’elle veut, parce qu’elle sait rarement ce qui lui est bon, exécuterait-elle d’elle-même une entreprise aussi grande, aussi difficile qu’un système de législation ? » (livre II, chap. VI). En se contredisant quelque peu dans son propre livre, il montre que le système démocratique qu’il propose serait plus un régime politique idéal qu’une réalité. D’après lui, le peuple serait incapable de faire des choix d’ordre politique si importants, que les intérêts personnels de chacun prendraient le dessus par rapport au bien collectif. Pourtant, plus de deux siècles après la publication de Du Contrat Social, la démocratie est une réalité, notre République en est l’illustration. La majorité qui élit donc ses représentants est-elle toujours susceptible d’être dans l’erreur comme le dit Rousseau ? Cela ne devrait plus être le cas grâce aux progrès de l’éducation et de l’information. Le peuple étant, en principe, plus éclairé, il devrait y avoir une amélioration dans les choix politiques du peuple. Cependant, la majorité reste influençable et manipulable par certains discours. La démocratie repose sur cette notion centrale de majorité et, tout en étant le meilleur système politique existant, reste fondamentalement perfectible.
Finalement, après avoir étudiés les rapports entre la notion de majorité et le savoir scientifique puis comment cette notion se réalise en démocratie, nous avons pu voir la fragilité que pourrait représenter l’idée de lier la raison avec ce concept statistique. La majorité a souvent accès à un savoir partiel, voire partial, et ses décisions risqueront toujours de reposer sur des manipulations, sinon des mensonges. Cette question est très actuelle dans notre monde. Les conditions de l’élection du dernier président Américain a bien montré que la majorité n’appuie pas forcément ses choix sur
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